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Le dernier rapport du Ministère de l’intérieur pointe un bon de 13% des actes anti-LGBTQUIA+. Une augmentation de 19% est même annoncée pour les crimes et délits, les faits les plus graves.
Ces chiffres montrent que la situation ne s’améliore pas dans un climat où les réactionnaires et l'extrême-droite bénéficient de tribunes et d’une audience de plus en plus larges.
Les marche des fiertés s’inscrivent depuis désormais plus de 50 ans dans l’histoire des luttes pour les droits des minorités. La FSU-SNUipp partage cette histoire et invite les personnels à participer aux marches organisées partout en France.

Où Manifester ?

Face à cette réalité inquiétante, l’éducation est un vecteur essentiel pour permettre de réduire les discriminations. Le syndicat publie un guide mêlant questions théoriques et outils pratiques pour outiller les enseignantes et enseignants.

Les constats d’une situation dégradée faute de réponses adaptées

Plus de 9 collègues sur 10 répondant à l’enquête font le constat d’une scolarisation des élèves d’ULIS dégradée ou très fortement dégradée. Une quasi unanimité partagée par 70% des AESH, tous degrés confondus.
Pour les PE exerçant en ULIS du 1er degré (77%) comme du second, les raisons de la dégradation des conditions d’accueil les plus souvent évoquées sont le manque de places en ESMS. Ces réponses confirment le ressenti des collègues, qui constatent que des élèves sont en souffrance dans les dispositifs ULIS parce qu’ils n’accèdent pas à des plateaux techniques complets qui seraient plus à même de les accompagner dans leur scolarité et leur handicap.
Autre élément pointé dans un peu plus de 65% des réponses, le manque d’accès aux soins pour les élèves qui participerait à la dégradation globale.
Le problème du manque d'accompagnement par des AESH individuel·les ou collectif·ves est enfin cité par plus de 2 collègues sur 3 dans le 1er degré.

L’augmentation des effectifs dans tous les dispositifs ULIS

La question de l’augmentation des effectifs est aussi pointée comme centrale dans ce constat par 78% des PE.
Ces résultats sont l’illustration des évolutions des effectifs depuis plusieurs années, où les seuils de 10 élèves par dispositif dans le second degré et de 12 élèves dans le 1er degré, ne sont plus respectés. Dans le second degré la moyenne a dépassé les 13 élèves par dispositif, augmentant la charge de travail et réduisant ainsi la qualité des inclusions.

Les missions empêchées des PE exerçant en ULIS

8 PE sur 10 exerçant en ULIS déclarent ne pas avoir les moyens de mettre en œuvre le PPS des élèves. Les explications des PE concernent le manque de temps, de formations, d’outils et de moyens adaptés. Il est aussi évoqué des problèmes de concertations avec les collègues des classes ordinaires et/ou d’accessibilité aux classes pour les élèves. L’une des principales raisons évoquées est l’écart de niveau entre les élèves en situation de handicap et la classe dans laquelle ils et elles sont inclu·ses.

Forte de son travail de terrain, la FSU-SNUipp utilisera cette enquête dans les semaines qui viennent dans le cadre des groupes de travail sur l’école inclusive initiés par le ministère tout comme dans les instances locales. Il y a urgence à obtenir des moyens pour qu’une école vraiment inclusive ne soit pas qu’un énième élément de communication mais une réalité.

Un projet profondément rétrograde et inégalitaire

Dès son annonce en décembre dernier, le projet de «Choc des savoirs» a été décrypté comme un projet qui allait aggraver des aspects inégalitaires de l’école. Si la constitution de groupes de niveaux au collège en a été la mesure symbole, de nombreuses autres mesures dangereuses pour les personnels, comme les élèves, pourraient se mettre en place en contradiction avec la recherche. Ainsi, le Ministère veut au travers de nouveaux programmes, mais aussi en labellisant les manuels, limiter la liberté pédagogique des enseignant·es en les transformant en simples exécutantes et exécutants. Enfin des évaluations annuelles et standardisées sont annoncées pour chaque niveau de classe. Changeant profondément le sens des apprentissages scolaires - on n’enseigne plus que ce qui sera évalué - elles sont la pierre angulaire qui permet d’organiser le tri progressif des élèves durant tout le primaire et, in fine, les groupes de niveaux au collège. Une pétition intersyndicale réclame leur abandon.

Cette réforme, qui va par ailleurs renforcer la dégradation des conditions de travail dans les écoles, est une attaque frontale contre le sens de l’école censée émanciper et former des citoyen·nes. Le Webinaire organisé par la FSU-SNUipp a montré la cohérence de ce qui se met en place. C’est pour cela que la FSU lance une pétition pour résister au projet de Gabriel Attal : Nous ne trierons pas nos élèves.

Une mobilisation ancrée dans la durée et sur tout le territoire

L’annonce du « choc des savoirs » s’est faite dans un contexte de rigueur budgétaire inadmissible qui s'est vérifiée durant toutes les opérations de carte scolaire dans les départements. Cette agrégation de colère a provoqué une réaction forte des personnels qui se sont massivement mis en grève le 1er février, une réaction renforcée par les propos scandaleux de l’ex ministre Amélie Oudéa Castéra.
Dès le mois de mars, les personnels de Seine Saint Denis refusaient de reprendre le travail en exigeant le retrait du «choc des savoirs» comme un plan d’urgence pour le département.
A cette mobilisation exemplaire s’ajoutent d’autres journées d’action et de grève, des rassemblements de parents, des réunions publiques… c’est tout un répertoire d’actions de refus qui a lieu dans tous les départements.

Les manifestations du 25 seront une démonstration que la situation n’est toujours pas réglée. Personnels et parents sont toujours aussi uni·es et déterminé·es à dire : «Non au choc des savoirs, Oui au choc des moyens». Soyons nombreux et nombreuses pour mettre en échec cette politique éducative et défendre l’école publique, ses élèves, ses personnels.

L’appel :

Depuis le mois de janvier, nous sommes particulièrement mobilisés contre les mesures du «Choc des savoirs». Cet ensemble de mesures, du premier au second degré, dessine les contours d’une École passéiste et conservatrice. Il vise à généraliser le tri des élèves dès le plus jeune âge, notamment par les groupes de niveaux, mais aussi en conditionnant l’accès direct au lycée par la mise en place de classes prépa-seconde en Lycée général et technologique ou en Lycée professionnel et en faisant du DNB une barrière à l’entrée au lycée. Parcours différenciés, filières adaptées uniquement aux besoins locaux, la réforme de la voie professionnelle participe également du tri social. Il s’agit d’un retour en arrière sans précédent et d’un abandon des acquis de 60 ans de démocratisation.

Désormais, à chaque étape décisive de la scolarité des élèves, notre système scolaire sera organisé pour trier et exclure majoritairement les élèves des milieux populaires. C’est aussi une certaine vision de la société qui se dessine : celle de l’assignation scolaire et sociale, particulièrement dangereuse pour notre démocratie. Un pays où la jeunesse se trouve assignée à ses positions scolaires et sociales court un grave danger démocratique : c’est un pays où le désespoir et les rancœurs s’accumulent face à l’absence de perspectives d’avenir et aux promesses non tenues de notre modèle social, fracturant toujours plus notre société.

Profondément attachés à la démocratisation de notre système éducatif et à la réussite de tous les élèves, nous avons manifesté, fait grève, interpellé les ministres successifs. A quelques mois de la rentrée, nous l’affirmons haut et fort : nous continuerons de nous mobiliser et nous refuserons de trier nos élèves !

Dans le 1er degré, nous appelons à refuser de constituer les groupes en conseils école-
collège, à faire connaître nos positions sur le Choc des savoirs par des motions lues dans ces instances et à populariser les vœux en conseil des maîtres et en conseils des écoles.
Dans le 2nd degré, nous appelons à refuser de constituer des groupes de niveaux en
présentant en CA des propositions d’organisations pédagogiques qui ne trient pas les élèves.

Nous appelons également à poursuivre le travail d’information autour de la classe prépa 2nde, afin que la phase pilote prévue pour la rentrée 2024 échoue : ce dispositif transforme le DNB en examen d’entrée au lycée, faisant barrage à l’arrivée de certains élèves en 2nde GT comme professionnelle sous statut scolaire.

A l’heure où l'École publique est à un point de bascule, nous réaffirmons notre engagement dans la mobilisation pour l’avenir du service public, de nos métiers et de nos élèves. Non seulement, nous ne trierons pas nos élèves, mais nous allons poursuivre la mobilisation sous toutes ses formes : actions locales (grèves, rassemblements, opérations collèges morts, nuits des écoles et des établissements), réunions publiques avec les parents et participation à la grande journée « Non au choc des savoirs, oui au choc des moyens et des salaires pour l'École publique » le samedi 25 mai.

Un Appel à la Résistance Éducative

Du lundi 13 au mercredi 29 mai 2024, une caravane pas comme les autres s'apprête à traverser la France : le Tour de France des Écoles. Périple à vélo lancé initialement par la FSU-SNUipp du Nord, il ne s’agira pas que de pédaler sur les routes de l'Hexagone, mais de rouler pour un idéal : une école publique plus égalitaire, de meilleures conditions de travail, une augmentation de salaire sans contrepartie, une inclusion réfléchie et rendue possible par des moyens suffisants…

Dans un contexte où l'éducation est de plus en plus sacrifiée sur l'autel des économies budgétaires, le Tour de France des écoles se dresse comme un acte revendicatif. Les enseignant·es et AESH ne baissent pas les bras face à l'indifférence et au mépris des autorités.

12 étapes pour 12 revendications

L'idée est simple : le tour de France, qui a débuté le 13 mai, s'étendra sur douze étapes, autant que le nombre de thématiques liées à l’école abordées. Pendant trois semaines, des enseignantes et des enseignants se relaient à travers les différentes sections de la FSU-SNUipp.

Chaque soir vers 17 heures, une fois arrivés dans une ville étape, les cyclistes réaliseront un point presse afin d'aborder l'un des axes de leurs doléances. Parmi elles : l'inclusion scolaire, la direction d'école, la rémunération, la formation des enseignants et la formation continue, l'uniforme, les manuels scolaires ou encore la place du privé dans les départements.

Dates du passage du Tour de France syndical en région Dernière étape et arrivée du Tour à Paris le 29 mai

Une conférence de presse se tiendra à 11h en présence des représentants FSU-SNUipp du 59 et des sections FSU-SNUipp de la région parisienne. Elle sera diffusée en live sur notre page Facebook, X et Youtube.

Le départ de cette dernière étape se fera à 12h30 au 128 boulevard Blanqui. 

Le parcours parisien

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La presse en parle :

Le padlet Revue de presse

Le lancement du tour à Roubaix
SIGNER LA PÉTITION

En France, le secteur des transports est responsable de 31% des émissions de gaz à effet de serre (GES). Le transport routier de marchandises et de passagers est de loin le plus émetteur. Comparativement, le transport ferroviaire émet entre 9 et 14 fois moins de gaz à effet de serre que le routier.

Plutôt que de promouvoir le report modal des marchandises vers le train, le gouvernement français a décidé de liquider le principal opérateur de fret ferroviaire en décembre prochain. Il justifie cette décision par des pressions de la Commission européenne, laquelle estime que Fret SNCF doit être sanctionnée pour avoir reçu des subventions publiques.

 Au lieu de temporiser, le gouvernement français a opté pour un plan de liquidation de l’entreprise Fret SNCF appelé "discontinuité économique". Ce plan entraînera non seulement la disparition de l’entreprise, mais également un probable report modal vers la route faute de repreneurs, augmentant ainsi les émissions de CO2 et compromettant les objectifs climatiques nationaux.

 À l’opposé de cette déstabilisation du transport de marchandises, un véritable plan de développement serait nécessaire afin de respecter les objectifs nationaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre. En effet, le fret ferroviaire français est déjà en retard sur ses objectifs, avec seulement 9% des marchandises transportées par train, contre 20% dans toute l'Union européenne.
Outre les enjeux climatiques, le transport routier dégrade, contrairement au train, la qualité de l'air, avec des impacts significatifs sur la santé publique. La disparition de l’entreprise Fret SNCF aura enfin des conséquences sociales pour les 5 000 cheminot·es du secteur, créant une nouvelle crise sociale pour des milliers de familles.

C’est pourquoi l'Alliance écologique et sociale demande au gouvernement un moratoire sur le plan de démantèlement de Fret SNCF. Elle appelle à un engagement en faveur du développement de ce mode de transport plus durable et s'engage en faveur d'un plan de développement du fret ferroviaire public.

La mise en place de groupes de niveau au collège avec pour conséquence le tri des élèves en fonction de leur origine sociale, est la mesure la plus médiatisée.

Mais l’ensemble des attaques contre le premier degré sont tout aussi majeures. Avec le choc des savoirs, le ministère est dans la droite ligne des réformes de Jean-Michel Blanquer. Elle poursuit la mise au pas des métiers de l’enseignement et vise la mise en place d’une école à deux vitesses.

Pour quel objectif ? « Permettre aux élèves ayant le meilleur niveau d'avoir l'opportunité de s'envoler » même si « Le taux de réussite au brevet et sans doute au bac diminuera dans les années à venir. J’en ai conscience et je l’assume. », disait Gabriel Attal.Un renoncement inédit et explicite à l’élévation générale du niveau scolaire pour toutes et tous.

Sylvie Plane - enseignante-chercheuse, professeure émérite de sciences du langage (Paris Sorbonne), ex vice-présidente du conseil supérieur des programmes - et Eric Roditi - enseignant-Chercheur, didacticien des mathématiques, professeur des universités en sciences de l’éducation et de la formation (Paris Cité) - étaient présent·es afin d'apporter leurs analyses.

AGENTES ET AGENTS DE LA FONCTION PUBLIQUE : TOUTES LES RAISONS DE MANIFESTER LE 1ER MAI

Le 1er mai, journée internationale des travailleurs et travailleuses, intervient cette année dans un contexte de plus en plus marqué par des guerres terriblement meurtrières, notamment en Ukraine et en Palestine.

Nos organisations réaffirment leur engagement pour une paix juste et durable dans le cadre du droit international, qui ne peut se faire aux conditions de l’agresseur. En France, Emmanuel Macron et son gouvernement accentuent les politiques d’austérité. Alors que les entreprises bénéficient de milliards d’euros d’aides publiques sans contreparties, que leurs actionnaires se servent chaque année des dividendes records le pouvoir exécutif multiplie les milliards « d’économies budgétaires ».

Outre la poursuite de la casse de nos systèmes de sécurité et de protection sociales, c’est l’ensemble des services publics qui est visé.
À l’évidence, le pouvoir en place attaque l’ensemble du monde du travail qu’il s’agisse des personnes privées d’emploi ou des salarié·es. ⋅

Les missions et les moyens des trois versants de la Fonction publique et les situations faites aux agentes et les agents sont au premier rang de ces attaques inacceptables.

Alors que de nombreux services sont déjà réduits à l’os, que la qualité du service public et les conditions de travail des agent·es ne cessent de se dégrader, ce ne sont pas moins de 20 milliards d’euros de coupes budgétaires qui vont être effectuées sur 2024. 2025 s’annonce au moins aussi redoutable.

Alors que les personnels subissent une nouvelle et importante baisse de pouvoir d’achat sur 2022 et 2023 (5 % d’augmentation générale pour 10 % d’inflation), Stanislas Guérini confirme qu’il n’entend procéder à aucune mesure salariale générale dont notamment aucune revalorisation de la valeur du point d’indice. Pour nos organisations, l’année 2024 ne saurait être une année blanche en matière de revalorisation salariale !

Alors qu’aucune organisation syndicale n’en est demandeuse, le projet de loi Fonction publique porté par Stanislas Guérini promeut un prétendu mérite et aggrave les conditions de développement du clientélisme et de l’arbitraire dans les déroulements de carrières et les rémunérations individualisés, vise à faciliter le licenciement, tout cela dans un calendrier relevant d’un passage en force... pour rogner encore les garanties protectrices des personnels et de l’intérêt général.

Opposées à ces politiques nocives, nos organisations syndicales portent et affirment que des mesures alternatives sont indispensables, possibles et finançables.

Face au refus réitéré du pouvoir exécutif d’apporter des réponses à nos revendications, l’heure est à la poursuite de la mobilisation.

C’est pourquoi, nous appelons les agentes et les agents de la Fonction publique à participer massivement aux manifestations du 1er mai.
Nouvelle étape du processus de mobilisation après celles des 8, 19 et 26 mars derniers, salarié·es du public et du privé, étudiant·es et lycéen·nes, retraité·es, privé·es d’emploi, soyons toutes et tous dans les rues le mercredi 1er mai !

Paris, le 24 avril 2024

Paris, le 24 avril 2024,

Madame Nicole BELLOUBET
Ministre de l’Éducation nationale
Hôtel de Rochechouart
110, rue de Grenelle
75006 PARIS

Objet : Lettre ouverte sur la labellisation des manuels scolaires

Madame la Ministre,

Un groupe de travail a eu lieu le 11 avril à la Dgesco sur les critères généraux qui seraient mis en œuvre pour la labellisation des manuels. Ces critères ont été déterminés par le Conseil scientifique de l’éducation nationale.

Des organisations syndicales présentes lors de ce groupe de travail souhaitent vous rappeler l’opposition que toute la communauté éducative a déjà exprimé au décret labellisation. En CSE, il a reçu un vote défavorable : 33 contre, 2 abstentions, 2 pour,
l’arrêté sur la procédure de labellisation a lui aussi été rejeté par 69 voix contre (5 abstentions). La communauté éducative, les éditeurs vous ont signifié leur opposition à cette labellisation des manuels.

De plus, des sénateurs et sénatrices vous ont écrit pour vous demander d’abandonner cette mesure et pourtant le ministère continue d’avancer.

Le fait même de vouloir labelliser les manuels scolaires montre une volonté politique de reprendre en main les contenus et les pratiques enseignantes. Il convient de vous rappeler que si cela se fait dans certains pays européens, c’est le plus souvent dans
des pays où les partis politiques d’extrême droite sont au pouvoir et où la démocratie est remise en cause.

Pour être utilisés dans les classes par les enseignantes et enseignants, les manuels doivent avant tout être conformes aux nouveaux programmes sans devoir, comme le permet le décret sur la labellisation, répondre à d’autres critères subjectifs. C’est ensuite aux professeur·es de choisir parmi les manuels celui qui correspond le mieux à leur pratique tout en restant conforme aux programmes en vigueur. 

De façon générale, le document qui a été présenté traduit un total manque de confiance pour les enseignantes et les enseignants mais également un mépris de leur professionnalité.

A terme, l’objectif de la commission est bien de labelliser des manuels qui se fonderaient sur « les données probantes issues de la recherche en didactique et en sciences de l’éducation ». Derrière cela, il est fait référence explicitement aux « evidence based », excluant de fait les recherches fondées sur une méthodologie qualitative ou les recherches collaboratives. Cela reviendrait à exclure des manuels ayant pourtant une assise didactique établie, d’ailleurs vérifiée sur le terrain par les enseignantes et enseignants. Par ailleurs, la mention de “recommandations scientifiques” laisse dans l’ombre qui est légitime à exprimer ces recommandations.

Pour toutes les raisons évoquées, les organisations syndicales FSU, UNSA Éducation, SGEN-CFDT, CGT Educ’action et SUD Éducation considèrent les critères établis comme extrêmement dangereux pour les pratiques enseignantes et vous
demandent de vous en tenir au critère de base qui reste la conformité aux programmes.

Veuillez croire, Madame la Ministre, en notre profond attachement au service public d’éducation.

Benoît Teste
SG de la FSU

Morgane Verviers
SG de l’UNSA Éducation

Catherine Nave-Bekhti
SG du SGEN-CFDT

Michaël Marcilloux
Co SG de la CGT Éduc-action

Benjamin Bauné
Co-secrétaire fédéral de SUD Education

Malgré les vacances de printemps, l'opposition au « Choc des savoirs » continue, rassemblant enseignantes et enseignants, parents d'élèves et divers acteurs et actrices de la communauté éducative. Ainsi, en Seine-Saint-Denis ou bien en Haute-Garonne, les sections locales de la FSU-SNUipp ont appelé à ne pas faire la rentrée.

Les organisations syndicales persistent ainsi dans leur demande d'abandon des mesures prévues par le gouvernement. Elles refusent catégoriquement de mettre en place le tri des élèves à la rentrée prochaine dès leur plus jeune âge, restreignant l'accès à l'enseignement secondaire, et exigent un investissement massif dans l'éducation nationale, tant en termes de moyens que de salaires pour les personnels.

Pour maintenir la pression et amplifier la mobilisation, un plan d'action sur le long terme est mis en place. Celui-ci comprend diverses initiatives telles que des grèves, des pétitions, des réunions publiques, des rassemblements, ainsi que des actions au sein des écoles et des établissements. Les pétitions contre le « Choc des savoirs » et contre les évaluations nationales standardisées sont toujours en cours, tout comme les rencontres avec les parents d'élèves et les prises de position lors des instances décisionnelles.

En outre, une journée nationale d'action est prévue le samedi 25 mai 2024, avec des manifestations à travers le pays et à Paris, sous le slogan « contre le Choc des savoirs, pour le choc des moyens et des salaires pour l’École publique ». Cette journée, prévue pour rassembler parents d’élèves et personnels de l’enseignement, promet d'être un moment fort de la mobilisation.

La lutte contre le « Choc des savoirs » ne faiblit pas, et les actrices et acteurs de l'éducation restent déterminés à défendre leurs valeurs et leurs revendications pour l'avenir de l'école publique.

Charge de travail, affectation, formation, conditions de stage, rémunération : comment se passe l’année pour les stagiaires ?

Le syndicat relance cette année cette enquête. Dans un contexte de projet de réforme de la formation, fort de ces résultats, il continuera de s’adresser au ministère pour porter l’ensemble de ses propositions et exiger une formation initiale de qualité, allant de la L1 à la 2ème année de titularisation.

Enseigner est un métier qui s’apprend, car lutter contre les inégalités scolaires et faire réussir l’ensemble des élèves exige des savoirs professionnels, didactiques et pédagogiques de haut niveau, la formation initiale et continue doit être ambitieuse. Il est important que cette enquête soit remplie le plus largement possible afin de soutenir les revendications d’amélioration de la formation portées par la FSU-SNUipp.

Abandon des cycles

Tout comme pour les projets de programmes de français et de mathématiques en cycle 1 et 2, l’architecture générale du texte est marquée par l’abandon des cycles. Cette approche, axée sur des repères annuels, entrave toute démarche pédagogique spiralaire qui favorise la révision des concepts en approfondissant les contenus au fil du temps.

Mise en avant de l’empathie

La mise en avant de l’empathie et des compétences psychosociales soulève des interrogations. Si développer ces compétences est important, quid de la finalité de cet apprentissage ? S’agit-il de favoriser un esprit critique et une meilleure compréhension de l’altérité, ou simplement d’encourager l’acceptation des différences sans promouvoir l’égalité entre les individus ?

Des notions hors contexte

Une lacune majeure du texte réside dans son absence de contextualisation permettant de donner des clés de compréhension des notions. Par exemple, l’Éducation au Développement Durable (EDD) est réduite à une simple liste de comportements individuels, sans analyse des contextes, des causes et des effets systémiques qui relèvent de choix collectifs et de société. La question des références historiques est également préoccupante. Si l’apprentissage du premier couplet de la Marseillaise au CE1 est proposé, peut-il réellement être compris sans une connaissance du contexte historique de la Révolution française ? En comparaison, les programmes de 2015 prévoyaient d’aborder la Marseillaise dans son ensemble, avec une programmation sur plusieurs cycles.

Brouillage des valeurs

La laïcité est associée à la liberté, l’égalité et la fraternité, dans le référentiel. Or c’est un principe d’organisation de notre société, et non une valeur. Dans le Café pédagogique, en 2020, Sylvain Connac et Gwendoline Ecalle rappelaient que la laïcité « est un principe qui permet de susciter et défendre des valeurs. En France, les valeurs de la République sont triples : liberté, égalité et fraternité (...) Or, pour autoriser la fraternité à naître entre des personnes différentes, il faut un levier : c’est celui que permet la laïcité ».
Dans un autre registre, le champ sémantique de la nation est fortement présent (115 occurrences) dans le texte. En revanche, l’Europe en tant qu’espace politique d’exercice de la citoyenneté est peu abordée, voire absente pour l’école élémentaire. Le Parlement européen n’est mentionné qu’en 6ème, et de manière marginale.

Ce projet de modification des programmes d’EMC soulève de nombreuses inquiétudes quant à son orientation idéologique et son impact sur l’éducation des élèves. Il est impératif de rester vigilant·es et mobilisé·es pour défendre une éducation civique et morale, favorisant la réflexion, la compréhension et la promotion des valeurs démocratiques.

La croissance préoccupante du nombre d’enfants et d’adolescents souffrants de troubles psychiques après la crise sanitaire a remis en lumière les nombreuses alertes lancées par les psychologues et les pédopsychiatres depuis plusieurs années. La pandémie a servi de révélateur à un malaise déjà bien réel, en lien avec la crise économique et sociale, aujourd’hui fortement alourdi par les inquiétudes sur les conséquences du changement climatique. Le futur est devenu générateur d’anxiété pour de nombreux jeunes comme chez leurs parents.

Dans l’École, la multiplication des réformes percute de plein fouet les métiers et les professionnels, en dégradant le fonctionnement et en mettant à mal les valeurs de lutte contre les inégalités et de promotion d’une éducation émancipatrice pour tous et toutes.
Comment grandir dans ce contexte de crises quand les adultes sont fragilisés quant au sens de leur mission et de leur transmission et dans leur capacité à représenter des figures significatives, des supports identificatoires potentiels pour les enfants et les adolescent·es ?

Comment parler de bien-être et de bienveillance dans une École qui devient de plus en plus sélective se trouve chargée de nouvelles missions « régaliennes » et qui par ses réformes renforce le tri social ? Comment se contenter de la mise en place de réponses étriquées et surtout répressives quand les désordres vécus dans l’École traduisent un malaise social plus large dont celle-ci ne peut être épargnée ?

Face aux injonctions et à différents protocoles de « gestion de crise » dans quelle mesure les PsYEN peuvent- ils contribuer à « soigner » le cadre, à sécuriser et soutenir les équipes afin de permettre à tous, de trouver des ressources de mobilisation, et de résistance et de permettre une ouverture ambitieuse des possibles pour toute la jeunesse ?

Grâce aux apports et aux échanges entre chercheur·euses et praticien·nes, les journées d’études organisées par le SNES-FSU et la FSU-SNUipp permettront d’analyser les enjeux individuels et collectifs de ces orientations idéologiques et de ces transformations concrètes.
Pour les psychologues de l’Éducation nationale, elles seront également l’occasion de développer des pistes pour des pratiques qui soient en accord avec leurs valeurs, leurs formations et la déontologie de la profession et promeuvent le développement de la personnalité des sujets et la liberté de conception professionnelle.

Cette question sera discutée avec des chercheur·euses et professionnel·les de terrain :

  • Xavier Briffault, Sociologue (CERME 2 CNRS)
  • Valérie Capdevielle, Professeure de psychologie (laboratoire de psychologie LPS DT, Université de Toulouse)
  • Laurence De Cock, Historienne et Enseignante (Université Paris Diderot)
  • Pierre Delion, Psychiatre et Professeur émérite des université en pédopsychiatrie
  • Michel Hansenne, Professeur de psychologie (Université de Louvain)
  • Delphine Martinot, Professeure de psychologie (Université de Clermont Ferrand)
Les modalités d'inscription

Les inscriptions se font en contactant votre section départementale. Les places sont limitées et les adhérentes et adhérents seront priorisés.

COMMUNIQUÉ DE L'INTERSYNDICALE 93

Face aux provocations du gouvernement,
le 93 prend ses responsabilités :
Pas de rentrée le 22 avril !

L’intersyndicale 93 a été reçue avec les organisations nationales par la ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse Nicole Belloubet, aujourd’hui lundi 15 avril. Après 2 mois de mobilisation et 5 audiences, un zéro pointé en guise de moyens : il n'y aura pas de rentrée le 22 avril en Seine-Saint-Denis !

Alors que l’audience à Matignon, mercredi 10 avril, laissait présager des annonces concrètes en réponse aux revendications de la communauté éducative de Seine Saint Denis, la ministre n’a pris aucun engagement en termes de moyens. Elle s’est engagée à : 

• comptabiliser les élèves allophones dans les effectifs des classes mais sans garantir les moyens en postes et les ouvertures de classe qui devraient en découler ; 

• poursuivre le dialogue avec la DGCL (Direction Générale des collectivités locales) pour une éventuelle révision des critères de dotation de l’état aux collectivités pour le bâti scolaire, tout en se dédouanant sur la responsabilité des collectivités locales ; 

• faire un effort en termes de postes vie scolaire à la rentrée 2024 sans pouvoir préciser un chiffrage plus précis... qu’une dotation de 3 à 50 AED ! Loin des 650 exigé·es, des 320 postes d’AP et des 175 postes de CPE ! 

• apporter une attention au cas par cas aux collèges qui rencontreraient des difficultés dans la constitution des « groupes de besoins »... loin de notre revendication d’abandon du « choc des savoirs » ! 

• faire un état des lieux des besoins en personnels psycho-médico-sociaux et AESH et des besoins en remplacement, sans mesures concrète pour aider au recrutement des personnels manquants ! 

• à reprendre à plus long terme le chantier de l’attractivité, avec des pistes comme la réforme de la formation initiale, ou par des mesures concernant le logement et la mobilité des personnels... sans engagement sur la consultation des personnels concerné·es ! 

Concernant l’exigence de 5 000 postes d’enseignant·es, la ministre répond : « Je n’ai pas les moyens » ! 

Les seules pistes de réflexion ne concerneraient que les collèges, mais rien n’est envisagé pour les écoles et les lycées. 

Le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse ne répond donc pas aux revendications légitimes des élèves, parents et personnels déterminé·es et massivement mobilisé·es depuis bientôt 2 mois pour un plan d’urgence pour l’école publique en SeineSaint-Denis et contre le « choc des savoirs ». Il a besoin d’un mois supplémentaire pour affiner ces annonces qui s’avèrent d’ores et déjà insuffisantes ? 

Le gouvernement était prévenu : de nouveau il n’y aura pas de rentrée le 22 avril prochain dans les écoles et les établissements de la Seine-Saint-Denis ! Nous appelons les personnels à poursuivre la grève, à participer massivement à la manifestation et à l’assemblée générale qui suivra, et à décider de la poursuite de la mobilisation pour le plan d’urgence pour l’éducation en Seine-Saint-Denis, contre le « choc des savoirs ».

Le cadre

L’entretien professionnel pour l’année à venir est notifié aux concerné·es avant les vacances d’été. Sa date sera communiquée au plus tard quinze jours avant la date de celui-ci, en dehors des vacances scolaires.
Il se déroule «en dehors des heures de classe». La FSU-SNUipp avait demandé que soit expressément écrit que cet entretien aurait lieu pendant le temps de service de direction ce qui n’est pas le cas.
Le directeur ou la directrice d’école en fonction qui justifie au 1er septembre 2023 d’au moins trois années continue de fonction en cette qualité sera évalué au plus tard dans les cinq ans suivant le 14 août 2023.
A la demande de la FSU-SNUipp, l’entretien professionnel est déconnecté du rendez-vous de carrière dans le cadre du PPCR. Si, sur une même année scolaire, un rendez-vous de carrière et un entretien professionnel sont programmés, l’entretien professionnel est reporté à l’année suivante.

Un entretien qui pose toujours question

Lors des écritures de la loi Rilhac, à laquelle elle s’est opposée, la FSU-SNUipp avait marqué sa désapprobation concernant cet entretien spécifique. Cette évaluation pourrait largement être traitée dans le cadre commun des rendez-vous de carrière, comme c’était le cas jusqu’alors, tout en tenant compte de la fonction particulière, à l’image de ce qui se fait pour les personnels des RASED par exemple.

Du nouveau sur la formation

Cette formation devrait se décliner de la manière suivante :

• 3 jours de formation avant inscription sur liste d’aptitude de directeurs·trices.
• 3 semaines de formation avant la prise de poste (mise en place après le mouvement, en fin d’année scolaire).
• 2 semaines après la prise de poste (dans les 6 mois avant la titularisation).
• 3 jours à la fin de la première année d’exercice.

 Les « faisant-fonction » bénéficieront également d’une formation dans les 4 premiers mois de l’année. Malgré la demande de la FSU-SNUipp, les modalités de la formation continue tous les 5 ans n’ont pas été précisée.
La FSU-SNUipp a dénoncé une formation préalable qui se tient la plupart du temps sur du temps personnel : c'est un frein à l’engagement des adjoint·es dans cette fonction et nuit à la féminisation de la fonction. Le syndicat a exigé que l’ensemble des temps de formation soient réalisés sur le temps de classe, avec l’appui des brigades de remplacement, sans exclure les agent·es en congé lors de la formation.

Une volonté de dénaturer le fonctionnement de l’école

Le vocabulaire utilisé dans les items de formation traduit bien la volonté ministérielle de structurer le management dans les écoles.
Ce choix politique participe de l’éloignement des directeurs et directrices de leurs pairs. Il montre une volonté d’en faire un rouage de la chaîne hiérarchique. A fortiori quand se met en place le choc des savoirs et que le décret d'application de la loi Rilhac stipule bien que la direction d’école «veille à la diffusion des instructions et programmes officiels ainsi qu’au bon déroulement des enseignements».
La FSU-SNUipp continue de revendiquer le renforcement du collectif de travail avec plus de temps pour les équipes et des moyens, notamment de décharge, et de la reconnaissance pour les directeurs et directrices.

Alors que le gouvernement assène qu’il faudrait massivement réduire les dépenses publiques, qu’un plan d’économie de 10 milliards d’euros est imposé pour l’année 2024 et que le ministère des finances a lancé la chasse aux économies drastiques pour les budgets suivants, ATTAC a lancé une campagne intitulée « Super-profits, ultra-riches, méga-injustices ».
La FSU-SNUipp, membre co-fondateur d’ATTAC et engagée dans ses instances nationales, soutient cette campagne dont l’objectif est de rendre visible que d’autres choix sont possibles et nécessaires pour une réelle répartition des richesses permettant un investissement dans les services publics.

Dans le cadre de cette campagne, une pétition exigeant 6 mesures de justice fiscale a été lancée. La FSU-SNUipp invite les personnels comme les citoyen·nes, à la signer massivement.

Présentés dès leur annonce comme une des pièces du puzzle du « choc des savoirs », les projets de programmes confirment à la lecture les plus vives inquiétudes.

Des programmes complètement réécrits

Le CSP ne s’est pas contenté d’amender les programmes existants mais les a complètement réécrits et réorganisés : un changement de paradigme des programmes tant sur la forme que sur le fond.

Au cycle 1 :

« Mobiliser le langage dans toutes les dimensions » se trouve remplacé par « le programme de français du cycle 1 » et « acquérir les premiers outils mathématiques » devient le « le programme de mathématiques de cycle 1 ». L’école maternelle ne s’adapte plus aux jeunes enfants avec des modalités d’apprentissages spécifiques mais s’aligne sur le fonctionnement de l’école élémentaire jusque dans le vocabulaire employé
Le français et les mathématiques « préparent à l'acquisition des savoirs fondamentaux [...] dispensés au CP ». Les programmes sont structurés par âge, avec des objectifs et des exemples de réussite mais aussi des points de vigilance pour les PE.

Au cycle 2 :

La logique et la structure des programmes sont identiques à ceux du cycle 1 : préambule, objectifs, exemple de réussite, points de vigilance.

En français, un tableau récapitulatif de ce que chaque élève doit faire tous les jours, toutes les semaines, dans l’année en lecture, écriture, à l’oral, en vocabulaire, grammaire et orthographe suit le préambule. Des objectifs très précis sont notés comme par exemple en fin de période 1, l’élève doit « déchiffrer et encoder 12 à 15 correspondances grapho-phonémiques (CGP), en milieu d’année, de 25 à 30 CGP et entre 15 et 30 mots minute, en fin d’année 50 mots minute ». Les élèves sont régulièrement évalués et les PE doivent se référer aux résultats des évaluations nationales.

Le programme de mathématiques est encore plus détaillé, il s'apparente davantage à un guide du maître. Sous couvert de rendre « plus explicites et opérationnels les objectifs indiqués afin d’aider les professeurs dans la préparation et la mise en œuvre des séquences d’enseignement », les PE se retrouvent enfermés dans un véritable carcan. Des indications temporelles très précises sont également données pour aborder certaines notions.  « Au plus tard en période 2, les élèves travaillent avec des quantités et des nombres allant jusqu’à 59. Au plus tard en période 3, les élèves travaillent avec des quantités et des nombres allant jusqu’au 100 ».
Les exemples de réussite associés sont parfois décrits comme non exhaustifs ou non prescriptifs mais vont jusqu’à structurer l’ensemble des activités à mener.
La posture et les gestes pédagogiques y sont même détaillés. Là aussi, des objectifs chiffrés très précis sont donnés comme par exemple la restitution de neuf résultats de calcul mental en trois minutes en fin de CP, douze en fin CE1 et quinze en fin CE2. Les élèves sont là aussi régulièrement évalués.

Un modèle d’élève imaginaire

La structure des projets de programmes est réalisée en fonction de l’âge des élèves comme si tous apprenaient en même temps au même moment. Quid des rythmes différents d’apprentissage ?

La prise en compte d'éventuelles difficultés en français est renvoyée à une prise en charge dans “de petits groupes de compétences” pour le cycle 1 et en dehors du temps scolaire, lors des APC, pour le cycle 2.

Les élèves, à commencer par les plus éloignés de la culture scolaire, vont pâtir de cette normation étriquée, accompagnée d’évaluations elles aussi standardisées. Avancer dans ses apprentissages est un processus qui se construit par l’élève en relation avec l’enseignant·e et ses pairs. Des élèves en situation de fragilité, grâce à des entrées différenciées, des méthodes variées, ne sont pas à l’heure actuelle mis en échec.

Avec ces nouveaux programmes, les conditions de travail des personnels seront détériorées par un contrôle renforcé de l’institution et davantage d’élèves mis en difficulté.

Défendre la liberté pédagogique

La liberté pédagogique s’exerce à l’intérieur des programmes, textes réglementaires . Celle-ci se retrouve, de fait, fortement remise en cause.

La FSU-SNUipp organise avec la participation de chercheuses et chercheurs un webinaire le 6 mai prochain pour informer et décrypter le “choc des savoirs” (tri des élèves, labellisation des manuels, nouveaux programmes)

La FSU-SNUipp appelle l’ensemble des personnels à continuer à s’opposer en poursuivant leurs mobilisations multiformes contre “le choc des savoirs”.

Une nouvelle architecture

La proposition d’une nouvelle organisation, présentée comme une réponse à la crise d’attractivité actuelle, est d’abord un désaveu majeur de la précédente réforme que le Président Macron avait pourtant lui-même portée et qui était censée y répondre… La FSU-SNUipp avait d’ailleurs en 2022 contesté et combattu la réforme de la formation initiale mise en œuvre par Jean Michel Blanquer.

A l’heure actuelle la nouvelle réforme de la formation s’organiserait ainsi :

  • Un « cycle préparatoire »” post-bac de 3 ans intitulé « Licence Préparatoire au Professorat des écoles »avec la volonté d’en faire la voie d’accès principale (80% des reçus au concours seraient issus de cette nouvelle licence) ;
  • Un concours de recrutement à BAC +3 ;
  • Un « cycle supérieur », aboutissant à la qualification Master, de 2 années dispensées par les Écoles Normales Supérieures du Professorat (ENSP), soit « les écoles normales du 21ème siècle ».

Le projet prévoit que ces deux années seraient rémunérées : 900 euros en M1, et 1800 euros en M2.

L’architecture envisagée - avec un recrutement à bac +3, suivi de deux années de formation initiale, aurait pu satisfaire la FSU-SNUipp, qui porte dans ses mandats le recrutement à bac + 3 suivi de deux ans de formation rémunérées, si la ligne rouge n’avait pas été franchie. En effet, en proposant des contenus, pour la licence comme pour le Master, qui entraineront une déqualification professionnelle dangereuse, le gouvernement rend cette réforme inacceptable.

La voie d’accès privilégiée par la licence spécifique PE risque d’engendrer encore plus de problèmes d’attractivité. Actuellement, les licences d’accès au métier sont diversifiées et la part de futur·es PE en reconversion est importante, la nouvelle réforme risque de barrer l’accès par ces voies-là. Enfin, que pourront faire ces étudiant·es qui après une licence spécifique PE décideraient de se réorienter ?

Former ou formater ?

La forme détermine en effet souvent le fond : cette réforme l’illustre parfaitement. La création d’une licence et d’une école spécifique -détachée de l’Université et donc de la recherche - montre une volonté du Ministère de reprendre la main sur l’ensemble des contenus de la formation des futur·es enseignantes et enseignants. Il s’agit ni plus ni moins de formater les étudiantes et étudiants aux « bonnes pratiques » en lien avec le « choc des savoirs » : manuels labellisés, nouveaux programmes, évaluations standardisées du CP au CM2...

Une vision étriquée du métier enseignant où les PE sont considéré·es comme de simples exécutant·es de pratiques normées éloignées de savoirs universitaires et d'une approche réflexive : les gestes enseignants, la pédagogie, la didactique sont réduites à des recettes dénuées de toute complexité. Une complexité qui est autant la réalité du quotidien des personnels que la richesse du métier. Cette réforme fait également écho à celle du « choc des savoirs » qui par le biais de manuels labellisés viendra enfreindre la liberté pédagogique et contrôlera les pratiques à travers la mise en place de nouveaux programmes.

Une déqualification professionnelle et une mise sous tutelle inacceptable en l’état

La création de cette licence spécifique est une occasion de mettre un peu plus les personnels sous tutelle. Elle ne renforcera pas l’attractivité du métier enseignant qui repose par ailleurs sur d’autres facteurs comme l’amélioration des conditions de travail ou de la rémunération auxquels le Ministère serait bien inspiré de répondre.

Des changements et des continuités

En ce qui concerne l’aide personnalisée, la principale nouveauté vient de la possibilité de faire figurer les Stages de Remises À Niveau (SRAN) dans les Plans Personnalisés de Réussite Éducatives (PPRE) dans la limite de 3 semaines par an. Par ailleurs une temporalité située à “avant la fin du second trimestre ou du premier semestre” est désormais fixée explicitement pour le dialogue avec les représentant·es de l’élève. Pour ce qui est de la prise en charge RASED ou UPE2A, les échanges avec les familles, rien n’évolue.

Pour le redoublement en élémentaire - ce dernier restant impossible en maternelle-, la principale nouveauté est qu’il ne nécessite plus l’avis de l’IEN (sauf s’il s’agit du deuxième). Par ailleurs, il ne s’agit plus d’une proposition qui est faite aux familles mais d’une décision pleine et entière avec possibilité de recours dans les 15 jours. Le dialogue préalable et la mise en place d’un PPRE pour accompagner le maintien restent d’actualité.

Des choix politiques

Ces modifications de textes ne sont pas hors contexte. Il s’agit d’une traduction administrative de choix idéologiques du Ministère dans le cadre du choc des savoirs. Pourtant Le redoublement ne répond pas aux questions de difficultés scolaires comme l’affirmait déjà le CNESCO en 2015. Quant aux prises en charge individualisées et hors la classe, elles se développent depuis 20 ans sans faire preuve d’aucune amélioration pour la réussite des élèves les plus en difficulté.
Ce sont donc des choix idéologiques faits pour servir une politique qui ne favorise pas la réussite scolaire de toutes et tous. La FSU-SNUipp continuera de mobiliser contre elle.

Cette année encore, ce sont près de 80% des 15 390 candidats au mouvement interdépartemental qui n'obtiennent pas leur mutation. Le taux de satisfaction, 20,73%, est un des plus bas des dix dernières années. Pour mémoire, il s’établissait 25,12 % en 2012, et à 45,76 % en 2004 ! Concrètement, cela signifie que chaque année plusieurs milliers d’enseignantes et d’enseignants sont empêché·es de muter.

Avec un nombre de mutations qui ne cesse de baisser et des barèmes qui s’envolent pour obtenir satisfaction ou pour pouvoir muter, l’absence de perspectives fait grandir la désespérance chez nombre de PE. Aujourd’hui, des enseignantes et des enseignants sont bloqué·es dans leur département d’affectation, avec comme seule solution la disponibilité ou la démission. De trop nombreux départements ont ainsi un taux de satisfaction en dessous des 15% - presque l’ensemble de la région parisienne, l’Allier, l’Orne, l’Eure-et-Loire… - alors que dans un même temps 100 % des personnels de Haute-Corse, du Finistère, de Haute-Loire ou bien des Pyrénées-Atlantique ont eu satisfaction…

Le syndicat a demandé au ministère d’apporter dès maintenant, dans le cadre des recours, des réponses favorables aux situations humaines difficiles qui ont trop duré. Il exige aussi que des solutions soient trouvées, ce qui passe entre autres par la refonte du barème, afin que chaque enseignant·e ait enfin la perspective de rejoindre un jour le département qu’il ou elle souhaite.

La FSU-SNUipp dénonce cette situation qui se dégrade un peu plus chaque année. Le syndicat incite les PE à faire des recours pour le mouvement interdépartemental et les accompagnera. Il portera toutes les situations à la connaissance du ministère pour rappeler la réalité du terrain et les conséquences d’une mobilité empêchée sur la vie des personnels.
Plus globalement, la FSU-SNUipp exige le retour de la transparence sur ces opérations de gestion des personnels, mise à mal par la loi de transformation de la Fonction publique d’août 2019. Si le gouvernement souhaite effectivement s’attaquer à la crise d’attractivité des métiers enseignants, il y a urgence à ouvrir le chantier de la mobilité et des territoires non attractifs.

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