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Un revers contre une politique brutale

En voulant rebattre les cartes après les élections européennes, le Président Macron n’aura réussi qu’à fracturer encore plus la France, opposant ainsi frontalement et violemment les Françaises et les Français. C’est l’échec de sa politique actuelle qui s’est révélée dans les urnes, 7 ans de libéralisme et de mépris. Après avoir malmené la démocratie avec un gouvernement qui a usé et abusé du 49.3 depuis deux ans sans écouter la population et les contre-pouvoirs, il se retrouve désormais avec une minorité pour gouverner.
Depuis le premier quinquennat, c’est avec une certaine brutalité que les ministres successifs de l’éducation nationale ont appliqué les réformes contre l’avis des organisations syndicales représentatives.
D’un autre côté, la constitution du nouveau front populaire autour d’un projet de justice sociale et écologique, d’égalité mais également de défense des services publics permet d’espérer. Après la dissolution de l’Assemblée nationale, le syndicat a, en phase avec ses revendications, travaillé à l’unité des forces syndicales et associatives, et appelé à voter pour battre l’extrême droite et pour une alternative de progrès social, présente dans le programme du Nouveau Front Populaire.

Un nouvel espoir pour toutes et tous

Le soir du 7 juillet, contre toutes les projections, Le Nouveau Front Populaire est arrivé en tête devant le parti présidentiel, et le RN. En tout état de cause, l’école ne sera pas dirigée par un ministre du Rassemblement national.. C’est une énorme satisfaction pour la FSU-SNUipp qui a contribué à ce que ça ne soit pas le cas . L’espoir d’une autre politique, empreinte de justice et de démocratie sociale est bien là.

Une lutte continue contre les idées d’extrême droite

Mais cette séquence confirme aussi la place grandissante de l’extrême droite dans notre pays et la libération de la parole raciste, sexiste et LGBTIphobe s.
La FSU-SNUipp continuera de lutter contre les idées d’extrême droite. Cela passe par une lutte sans concession contre toutes les discriminations.
Cela passe aussi par des politiques économiques, sociales, environnementales en rupture avec celles menées ces dernières années qui ont fait le lit du RN. Face au sentiment d’abandon et la crainte du déclassement, puissants moteurs du vote pour l’extrême droite, il y a urgence à reconstruire et consolider les services publics comme outils de solidarité et de lutte contre les inégalités au cœur de notre modèle social.

Un vote qui oblige un changement de cap

Emmanuel Macron doit maintenant respecter les résultats des élections et le vote des Français·es. Le changement doit d’abord s’effectuer en nommant un gouvernement issu du Nouveau Front Populaire et ensuite en menant la politique tant attendue.
En priorité, le futur gouvernement devra revenir sur la réforme des retraites, augmenter le SMIC et les salaires afin de permettre aux Français·es de retrouver du souffle.
Dans l’éducation, la rentrée ne peut être celle prévue par Gabriel Attal et Nicole Belloubet. Le ou la future ministre doit renoncer aux réformes en cours : choc des savoirs, réforme de la formation initiale, évaluations nationales, réforme de la fonction publique … les salaires doivent être augmentés sans contrepartie et toutes les fermetures de classes suspendues pour engager la rentrée sereinement.
Il faut apaiser et réparer l’école, donner les moyens aux enseignantes et enseignants de faire le travail auquel ils et elles sont attachés tout en leur faisant confiance.

Une urgence à agir

En tout état de cause, à l’issue de ces résultats, la FSU-SNUipp compte bien jouer ce son rôle majeur de syndicat majoritaire de la profession. La politique éducative du futur gouvernement ne peut pas passer sans un dialogue nourri avec elle.
La FSU-SNUipp portera son projet auprès de la nouvelle assemblée législative pour que l’école change radicalement pour les personnels et les élèves.

Dès la rentrée, une mobilisation est nécessaire. L’intersyndicale a ainsi décidé une non-passation des évaluations nationales. La FSU-SNUipp appelle d’ores et déjà les collègues à ne pas les faire passer et à se mettre en grève dès la deuxième semaine de rentrée pour exiger de meilleures conditions de travail, l’abandon des évaluations nationales et du choc des savoirs.

Depuis quelques années, la circulaire de rentrée qui devrait être une feuille de route pour les enseignants, n’est au mieux qu’une communication ministérielle. Une fois de plus, celle parue au BO la veille de la sortie des classes, ne tranche pas avec les précédentes. Elle assène le mot cohésion et met en avant les éternelles marottes de la rue de Grenelle depuis 2017 : enseignements des «fondamentaux», «égalité des chances», évaluations nationales, autorité … Et cela sans annonce sur d’éventuels moyens qui permettraient d’améliorer les conditions d’apprentissage des élèves et les conditions de travail des personnels.

La circulaire s’articule autour de 4 axes

AXE 1 : La cohésion par la progression de chacun : réactiver l’école comme ascenseur scolaire et social

Le Ministère fait trois évolutions qu’il qualifie de substantielles : 

- Une nouvelle manière d’enseigner les mathématiques et le français en cycle 1 et en cycle 2 ainsi que la poursuite des plans français et mathématiques et les formations en constellations.

- La labellisation, sans justification, des manuels

 - La généralisation des évaluations nationales du CP à la seconde.

Ce qu’en pense la FSU-SNUipp :

Du côté des contenus d’enseignement, même s’il n’y a pas de référence directe aux mesures du «Choc des savoirs», ce sont bien elles qui constituent la colonne vertébrale de cette circulaire. On retrouve ainsi les obsessions qui ont guidé la rédaction du projet des nouveaux programmes avec une vision très «étapiste» (du simple au complexe), alors que les apprentissages ne se construisent pas d’une manière linéaire. En mathématiques, l’automatisation remplace l’intelligence des situations. En français, la répétition est préconisée au détriment de la réflexion sur la langue.
Enfin, le pilotage du métier enseignant par les évaluations nationales est clairement explicité. Or pour la FSU-SNUIPP, ces évaluations restent inutiles pour les enseignements et sont la clé de voûte du “Choc des savoirs”. Elle rappelle son opposition et appelle à la non passation pour la rentrée prochaine.
Assurer la cohésion sociale dans l’école et par l’école, lui redonner un objectif de lutte contre les inégalités scolaires ne se décrète pas mais nécessite moyens et mesures !

AXE 2 : La cohésion par la lutte contre toutes les formes d’assignation

Pour «s’élever contre toutes les barrières sociales, géographiques ou culturelles», la mixité sociale et scolaire et l’adaptation aux besoins des territoires sont considérées comme une priorité avec l’annonce de la refonte de la carte de l’éducation prioritaire.
La pleine inclusion scolaire est censée se poursuivre avec l’expérimentation d’une nouvelle organisation du service public de l’école inclusive dans quatre départements, à travers la mise en place de pôles d’appui à la scolarité (PAS). La rémunération des AESH qui interviennent sur le temps méridien sera désormais prise en charge par l’Etat.

Enfin, l'école doit être le lieu de la fabrique du citoyen et lutte contre tous les stéréotypes. La circulaire annonce ainsi que le principe de laïcité doit être respecté et l’ensemble des personnels de l’Éducation nationale doit être intraitable sur son respect. Les nouveaux programmes d’EMC vont aussi entrer en vigueur. La poursuite de la promotion de l’égalité entre les filles et les garçons serait mise en avant avec la mise en place d’un «travail de fond» (non précisé) sur les pratiques pédagogiques non stéréotypées, notamment en mathématique ainsi qu’une formation pour les psychologues scolaires.
Le respect de l’autorité des professeurs et la lutte contre les différentes formes de violence avec un ensemble de mesures est annoncé, là encore sans précision concrète.

Ce qu’en pense la FSU-SNUipp :

La lutte contre les discriminations qu'elles soient sociales, de genres ou liées au handicap doit passer par un travail de fond ancré dans la formation initiale et continue des personnels. Elle doit pouvoir s’appuyer sur une réflexion autour des moyens à mettre en œuvre pour favoriser la mixité scolaire.

Les nouveaux programmes d’EMC, qui martèlent des injonctions au respect des règles, ne portent pas la nécessité de développer l’esprit critique pourtant indispensable à la conscientisation citoyenne des élèves. Ils sont emblématiques de cette priorité mise dans une forme de « dressage», bien loin de la mission de l’école : former des citoyen·nes libres et éclairé·es.

AXE 3 : La cohésion autour de l’école et de ses personnels

Dès la rentrée, une force mobile scolaire sera créée au niveau national «pour apporter, en cas de crise, un appui et des renforts aux équipes académiques en moins de 24 heures». Les écoles seront invitées à constituer des réseaux d’appui éducatif au sein desquels les AED pourront participer à la sécurisation de l’ensemble des enceintes scolaires du premier degré.

 Du côté des personnels et de leur carrière, la circulaire promeut la réforme de la formation initiale en cours (alors qu’aucun texte n’est encore paru) et propose de «déployer en dehors du temps de face-à-face pédagogique» la formation continue.

Ce qu’en pense la FSU-SNUipp :

La circulaire reprend les poncifs de Gabriel Attal sur l’autorité avec des formules du type «ni lâcheté, ni faiblesse, ni tiédeur», «bouclier républicain» qui dénote d’une préférence pour l’autoritarisme quand il s’agirait de renforcer les conditions d’un dialogue serein avec les familles et les élèves.
Quant à la formation, la FSU-SNUipp dénonce l’appauvrissement de ses contenus qui sont toujours centrés sur les «fondamentaux» pour tenter de transformer les méthodes d’enseignement et d’imposer de prétendues bonnes pratiques aux enseignant-es.

Axe 4 : La cohésion sociale par l’avenir que prépare l’école : construire dès à présent l’école du futur

Dans cette dernière partie, il est question, sans grandes nouveautés, d'une «stratégie de l’éducation nationale sur l’intelligence artificielle», du programme PIX, de la poursuite des mesures qui concernent la protection de l’environnement et la transition écologique.
Le renforcement des compétences psychosociales des élèves est évoqué avec une feuille de route sur le développement de ces compétences qui sera rendue publique d’ici la rentrée.
Pour la revalorisation de la santé scolaire et de ses personnels, une mesure d’attractivité et de restructuration des grilles indiciaires des médecins scolaires sont envisagées ainsi que des assises de la santé scolaire.

Ce qu’en pense la FSU-SNUipp :

Alors que la transition écologique et la protection de l’environnement devraient constituer une priorité, les mesures dans ce domaine restent très floues.
Encore une fois le ministère passe complètement à côté de l’écoute des organisations syndicales et de la recherche sur l’école pour en préparer les transformations qu’il affiche comme moteur d’une nécessaire cohésion sociale.

Dans cette circulaire de rentrée, le ministère fait comme si sa politique éducative était la solution aux inégalités scolaires alors qu’elle les construit. Et ce n’est pas le saupoudrage de bons mots à l’attention des personnels qui permettra de faire oublier le mépris permanent qu’elles et ils subissent au quotidien comme le manque de moyens pour construire une école ambitieuse pour ses élèves. L’année qui vient de s’écouler aura montré le caractère brutal d’une politique qui s’est faite contre les enseignantes et enseignants, la circulaire de rentrée reste dans cette continuité.

  1. Du côté des partenaires institutionnels
    1. Prendre contact avec l’inspection de l'Éducation nationale (IEN et équipe de circonscription)
    2. Prendre contact avec la mairie ou la communauté de communes pour
  2. Du côté des familles
  3. Du côté de l'équipe pédagogique et du fonctionnement de l'école
    1. Réunir un premier conseil des maîtres et maîtresses
    2. Sans oublier
    3. Sécurité des locaux et des personnes
    4. Et

Afin d'anticiper la rentrée, revue de détail de tout ce qu'il faut faire pour préparer ce moment important. Une forme de check-list qui, si elle ne prétend pas à l'exhaustivité, pourra sans doute être utile...

Du côté des partenaires institutionnels # Prendre contact avec l’inspection de l'Éducation nationale (IEN et équipe de circonscription)
#
  • Vérifier la date de la réunion de rentrée des directeurs et directrices de la circonscription.
  • Relever les évolutions des effectifs de rentrée pour la carte scolaire (croiser les données école/mairie/IEN), prendre contact avec sa section départementale de la FSU-SNUipp en vue du CSA de rentrée.
  • Faire le point sur l'équipe enseignante (transmission des PV d'installation si de nouveaux collègues sont nommés).
  • Faire le point sur les postes éventuellement non pourvus.
  • Faire le point sur les prévisions de congés longs.
  • Si un ou une PE stagiaire ou un·e alternant·e arrive dans l’école, demander les informations concernant sa formation, ses périodes de stage, l’annonce de ses visites.
  • Contacter la personne chargée de la coordination des  AESH et/ou du PIAL de votre secteur dans le cas où certaines situations d’accompagnement d’élèves en situation de handicap n’auraient pas été réglées pour la rentrée. 
  • Programmer avec l'Enseignant·e Référent·e Handicap (ERH), les équipes de suivi de scolarisation (ESS) dans la première période pour actualiser les PPS.
  • Préparer les demandes d’agrément si des interventions sont programmées dès le début d’année scolaire en distinguant celles relevant de l'autorisation soit de l'IA-DASEN, soit du directeur ou de la directrice « sur la proposition de l'enseignant responsable des enseignements ». 
  • Pour les décharges fractionnables et mensuelles, proposer un calendrier à l’IEN et essayer d'obtenir que ce soit la même personne qui effectue ces journées. 
  • En cas de décharge inférieure à 25 %, solliciter une aide à la rentrée auprès de l'IEN, conformément aux engagements ministériels
  • Mettre à jour ONDE : structure, admissions, radiations, répartition dans les classes... 

Pour les nouvelles directrices et nouveaux directeurs, n'oubliez pas de vous adresser à votre IEN afin d'obtenir votre clé OTP, sésame pour la gestion de vos élèves.

Prendre contact avec la mairie ou la communauté de communes pour
#
  • les effectifs et les dernières inscriptions
  • les services périscolaires
  • Pour les rares écoles à 4 jours et demi actualiser l’organisation des temps d’activités TAP/NAP. Préciser les modalités d’organisation de ces temps notamment si des changements sont prévus : inscription des élèves, personnels, gestion des élèves après le temps scolaire, quelle organisation en cas d'absence d'un personnel d'animation, utilisation partagée des locaux, ... En maternelle en particulier, rencontrer les personnels municipaux responsables de ces accueils pour définir les modalités de transition entre les temps scolaires et périscolaires.
  • les budgets et les commandes
  • Les demandes de travaux de dernière minute, mises en sécurité...

Il est indispensable, si les opérations de carte scolaire ne sont pas stabilisées, de transmettre les derniers chiffres des effectifs à la section départementale de la FSU-SNUipp. Contacter également le syndicat pour toute question concernant les affectations (postes vacants par exemple).

Du côté des familles #
  • Préparer une note de rentrée pour les familles pour rappeler : les horaires de l’école, les règles de vie essentielles, le calendrier des vacances, les assurances, les autorisations diverses (sorties, droit à l'image...)
  • Prévoir les fiches de renseignements à remplir par les parents, les assurances scolaires, les inscriptions aux études surveillées... ,
  • Faire le point sur les différents dispositifs destinés aux élèves à besoins spécifiques : PAI, PAP, PPS...
  • Adresser un mot à chaque famille de l’école au sujet des PAI et PAP. Les familles concernées pourront ainsi se faire connaître.
  • Arrêter la date de la réunion de rentrée des parents d’élèves (réunion à programmer dans les quinze jours, si possible).
  • Rencontrer les parents élus et profiter de cette rencontre pour définir le bureau électoral et arrêter le calendrier des élections des représentants des parents d'élèves. Ces élections peuvent théoriquement désormais « sur décision du directeur d'école, après consultation du conseil d'école » être organisées par correspondance uniquement.
    La loi Rilhac introduit la possibilité d'un vote dématérialisé, mais le ministère n'a pas mis à disposition des directrices et directeurs les outils numériques pour garantir la sincérité du vote.
    Arrêter éventuellement le calendrier annuel des conseils d'école. 
  • Mettre à jour le panneau d’affichage et éventuellement le site internet : coordonnées de l’école, jour(s) de décharge du directeur ou de la directrice, liste des enseignants et enseignantes et niveaux de classe, compte-rendu du dernier conseil d’école, affiche Vigipirate, information sur les modalités d’organisation de la rentrée.
Du côté de l'équipe pédagogique et du fonctionnement de l'école #

L’organisation matérielle de l'école, les calendriers, l’information, les projets, se doivent d’être mutualisés, portés à la connaissance de l’ensemble de l’équipe enseignante et discutés collectivement quand c’est nécessaire. La transparence au sein de l’équipe est déterminante pour faciliter le fonctionnement collectif de l'école.

Réunir un premier conseil des maîtres et maîtresses #

Il sera l'occasion de :

  • arrêter définitivement la structure de l’école en fonction des effectifs
  • arrêter l’organisation de la rentrée : jours et/ou horaires échelonnés en maternelle ou pour les CP ? Accueil des parents dans les locaux ? Filtrage à l’entrée ?
  • organiser les échanges de services (pour l'enseignement des langues vivantes notamment)
  • organiser les services de surveillance de récréation, et des accueils au portail pour l'entrée et la sortie des élèves, la répartition des services et des emplois du temps des ATSEM, des services civiques et des services périscolaires le cas échéant...
  • mettre en place une organisation en cas d’absence de PE : qui prévient l'inspection si le directeur ou la directrice n'est pas joignable ? Qui gère la répartition des élèves en fonction des effectifs de chaque classe ? Prévoir, si possible, en début d'année des tables supplémentaires.
  • régler l'utilisation des locaux et du matériel collectif (photocopieur, salles communes, téléphone, ordinateurs, matériel audio-visuel, BCD...) et des structures sportives.
  • organiser le fonctionnement de la coopérative scolaire
  • organiser l'emploi du temps des AESH, des différents personnels présent·es dans l'école ou intervenant·es extérieur·es
  • planifier les diverses réunions de rentrée, lancer les projets pédagogiques, les éventuels projets de classes de découvertes
  • arrêter le calendrier (conseil des maîtres, de cycles, les concertations...) pour le trimestre
  • remettre un exemplaire du projet d’école et des documents spécifiques à l'équipe (programmations...) aux PE arrivant dans l'école. 
  • relever et partager, si accord, les coordonnées téléphoniques de l'équipe
  • organiser ou préciser la circulation de l’information sous toutes ses formes au sein de l’école, surtout dans les  structures importantes. Inviter les personnels à utiliser leur  mail professionnel pour distinguer vie professionnelle et vie privée et pour des raisons de protection des données numériques. 
  • relire ensemble tous les documents remis aux parents pour validation de l'équipe et corrections éventuelles
  • prendre connaissance, en équipe des PPRE, PAP, PAI et PPS de l'année précédente afin de les poursuivre au plus tôt, en les réajustant éventuellement, quitte à les abandonner s'ils ne s'avèrent plus nécessaires (prévoir des réunions par cycle, voire par niveau dans les grandes écoles).
Sans oublier #
  • de rencontrer les membres du RASED, dans les secteurs où ils sont encore présents... et de les convier au conseil des maîtres et maîtresses
  • de prendre contact avec l'infirmière scolaire, le médecin de l'éducation nationale et/ou le médecin de PMI
  • de prendre contact, rencontrer les AESH, les intervenant·es extérieur·es et d’organiser les emplois du temps avec les collègues concerné·es
  • de mettre à jour le registre ''élèves'' de l’école, en procédant aux dernières admissions et radiations
  • de faire le point sur les fournitures, le mobilier, le matériel en général.
  • de penser à faire les éventuelles commandes collectives (cahiers d’appel, cahiers de liaison avec les familles pour chaque élève, ramettes...)
Sécurité des locaux et des personnes #
  • faire le tour des installations, si possible avec un responsable de la mairie, pour demander le cas échéant des travaux d'urgence (à confirmer par mail pour garder une trace écrite des demandes)
  • revoir les PPMS (alerte-intrusion et risques majeurs), et les consignes de sécurité. Prévoir le premier exercice incendie avec l'équipe.
  • à partir de cette rentrée 2023, la rédaction et la modification des PPMS incombe aux collectivités locales et aux DSDEN, les directeurs et directrices étant désormais chargé·es uniquement de leur mises en oeuvre.

Les mesures de sécurité́ restent renforcées; des rencontres avec l’IEN et/ou les responsables sécurité́ locaux sont à prévoir.

Et #
  • Un affichage syndical dans la salle des maîtres et maîtresses permet de donner des informations aux personnels de l'école, de créer un espace collectif de discussion.
  • Pour toute question concernant les fonctionnement de l'école ou l'exercice de la fonction de direction, prendre contact avec sa section départementale.

Cette première “mise en jambes” donne un avant-goût de la charge de travail attachée tout au long de l’année à la direction d’école. Une charge de travail qui n’a cessé de s'accroître, de se diversifier, dégradant toujours plus les conditions de travail des directrices et directeurs, au détriment du fonctionnement de l'école. 
Malgré les multiples interventions de la FSU-SNUipp, aucune augmentation de décharge, aucun emploi d'aide ni aucun allègement des tâches n'est pour le moment mis sur la table, le ministère préférant publier les décrets d'application de la loi Rilhac (avancement accéléré mais aussi évaluation spécifique, formation préalable imposée).
On est loin des modifications substantielles nécessaires pour revaloriser la fonction qu'exige la FSU-SNUipp et qu'expriment sans détour les personnels dans les réunions syndicales : du temps, de l'aide, un véritable allègement des tâches et une formation de qualité. 

Une véritable stratégie de démantèlement de l’éducation publique a été mise en place. Refonte des programmes, suppression du marché libre des manuels scolaires, édition de manuels imprégnés de nationalisme distribués gratuitement, mise en place d’outils de surveillance, dénigrement dans les médias, remise en cause du statut de fonctionnaire… la liste est hélas longue. «Le ministère de l’Éducation nationale a été supprimé dès l’arrivée au pouvoir de Viktor Orban», se rappelle Katalin Törley, militante du mouvement  "Tanitanek", se traduisant par "Je voudrais enseigner" (voir interview ci-dessous).

Durant trois mandats, les enseignants et enseignantes ont été rattachées au ministère des ressources humaines, ce qui était déjà problématique car il n’y avait pas de responsable compétent pour traiter des sujets éducatifs. Depuis 2022, ils sont placés sous la tutelle du ministère de l'Intérieur. «Les questions de discipline, d’ordre, de punition sont devenues plus tranchantes avec à la clé des licenciements de professeurs protestataires ».

Côté salaires, ils ont très peu augmenté par rapport à l’inflation alors que les rémunérations des enseignantes et enseignants hongrois sont déjà les plus faibles des pays de l’OCDE. «Un pacte enseignant version Orban vient désormais compléter une rémunération de base», précise Tatiana Törley. Cela se concrétise par des primes à la discrétion des chef·fes d’établissement en fonction de l’investissement, jusqu’à 60h de remplacement non rémunérées par an ou encore de nouvelles missions à effectuer comme le nettoyage des classes. Tout cela participe à une attractivité en berne mais plus grave encore provoque  une détérioration des conditions de travail de personnels et d’apprentissages des élèves.

Interview KATALIN TÖRLEY

Katalin Törley a été enseignante durant 23 ans avant d’être licenciée. Elle est l’une des leaders du mouvement « Tanitanek »

LES ENSEIGNANTES ET ENSEIGNANTS HONGROIS SONT-ILS FONCTIONNAIRES ?

Non, ils ne le sont plus depuis septembre dernier. Suite aux mouvements de protestations de ces deux dernières années, le gouvernement a changé du jour au lendemain le statut des enseignants. Ils et elles ont désormais un statut spécifique "enseignant de la fonction publique" avec davantage d’obligations et moins de libertés.

QUELLE ORIENTATION ONT PRIS LES PROGRAMMES ?

Ils ont été modifiés dès le début de l’ère Orban avec une tendance idéologique et nationaliste. En littérature, en hongrois ou en histoire-géographie, des auteurs, nationalistes de l’entre-deux guerres, ont été ajoutés et des auteurs contemporains, qui ne correspondent pas à ce que porte le gouvernement, ont été retirés. Ce dernier promeut un idéal d’enseignement de fin du 19e siècle avec des professeurs sachants et des élèves devant apprendre par cœur. Sans compter que les programmes sont extrêmement chargés, ne laissant aucune marge de manœuvre. Les enseignants sont pris en étau entre préparer les élèves aux examens et réaliser un travail de qualité. Travailler en groupe, mener des projets, enseigner la coopération, développer la créativité ne sont plus possibles.

COMMUNIQUÉ DE PRESSE FEDERATION SYNDICALE UNITAIRE

Faire front pour battre l'extrême droite

A l’issue du 1er tour des élections législatives, l’extrême-droite antisociale, nationaliste, xénophobe et raciste, apparaît en capacité de remporter une majorité à l’Assemblée nationale. Elle a rassemblé près de 12 millions de voix. C’est le résultat de décennies de politiques libérales créatrices d’inégalités et de souffrances sociales et de repli sur soi, et de la banalisation des idées d’extrême-droite. Ce processus a été parachevé par une décision irresponsable de dissolution prise par Emmanuel Macron. Pour la FSU, l’extrême droite ne doit pas arriver au pouvoir. Les mesures qu’elle compte appliquer font peser de lourdes menaces immédiates sur la vie quotidienne de millions de personnes, notamment les femmes, binationaux, minorités, les privés d’emplois mais aussi sur les services publics, les organisations du mouvement social et leurs militant.es et notre démocratie. Cette perspective peut et doit être évitée à tout prix.

Battre l’extrême-droite c’est aussi faire reculer le fatalisme face au libéralisme et les errements moraux entendus dans de trop nombreux discours politiques ces dernières années. Ceci a conduit la FSU, en toute indépendance syndicale, à considérer que le programme porté par le Nouveau Front Populaire était à même d’engager la réponse aux revendications et de rompre avec les politiques néolibérales qui font le lit de l’extrême droite. Cet objectif structure la volonté permanente de la FSU de construire les mobilisations des personnels pour défendre et porter haut les revendications de revalorisation et de reconnaissance des métiers de la Fonction publique, de la préservation de leur sens au service de l’intérêt général et d’un renforcement des services publics.

La FSU salue la forte augmentation de la participation, signe d’un regain de mobilisation citoyenne. Elle appelle à participer massivement au 2nd tour de ces élections. Forte de son analyse portée pour le premier tour de ces élections législatives, la FSU appelle, partout où le programme du NFP est en position de l’emporter dans les urnes, à amplifier cette dynamique en votant pour ses candidat⸱es, et ailleurs à battre l'extrême droite en votant pour la candidature la mieux placée pour cela.

Partout où le RN est en position de l’emporter, la FSU appelle à adopter la cette seule mesure d’urgence possible : faire front et à voter pour lui barrer la route et l’empêcher d’obtenir une majorité à l’Assemblée ! Pour la FSU, aucun accommodement avec l’extrême-droite, aucune banalisation de l’élection d’un⸱e député⸱e d’extrême-droite, ne sont envisageables. Les partis politiques doivent faire le choix du retrait de toutes les candidatures qui seraient donc les moins bien placées pour battre l’extrême droite et ses alliés ou qui favoriseraient son accès au pouvoir. Celles et ceux qui seraient ainsi le marchepied de l’extrême droite vers le pouvoir, y compris dans de telles circonstances, seraient comptables de la politique raciste et libérale menée ensuite.

Enfin, la FSU souligne l’importance qu’il y a à construire rapidement, au-delà du moment électoral et de l’urgence qu’il y a à battre l’extrême droite et ses alliés dans les urnes, une perspective politique à même de répondre aux attentes sociales et aux revendications des organisations syndicales. L’enjeu : défaire le Rassemblement national et porter une alternative sociale pour redonner de l’espoir.

Bagnolet, le 1er juillet 2024

Réinventer notre métier

Le métier enseignant est un métier d’engagement qui mérite qu’on se batte pour lui.
Pour le syndicat, parce que c’est un métier de conception, il doit rester à la main des enseignant·es. Il doit se nourrir de toute la recherche en éducation, de l’apport des mouvements pédagogiques et des expériences de terrain.

 C’est dans cette optique que la FSU-SNUipp a problématisé son Université d’Automne (UDA), qui aura lieu du 18 au 20 octobre prochain prochain à Port Leucate (11), afin de mettre en avant le décalage entre la motivation, la volonté des enseignant·es de faire réussir leurs élèves et la multiplication des prescriptions et injonctions pédagogiques qui réduisent le métier enseignant à celui d’exécution de prétendues « bonnes pratiques » dictées par le Ministère. Il s'agira notamment de se questionner sur quelle école et quelles pratiques défendre pour permettre des savoirs émancipateurs et lutter contre les inégalités scolaires. Le programme de cette année abordera les pratiques pour des savoirs émancipateurs, et pour lutter contre les inégalités scolaires. L’angle de la démarche de construction d’un contre-projet sera développé, sans oublier la dimension critique de l'existant.

L'UDA 2024 sera donc une nouvelle fois l’occasion d’appréhender collectivement les travaux de chercheuses et chercheurs, qui permettent de dessiner les contours d’un métier à même de relever l’ambition de faire réussir chaque élève.

Le programme

Le rôle de grande témoin de cette université d’Automne sera joué par Louise Tourret, journaliste, productrice de radio et écrivaine française, spécialiste des questions d'éducation.

Je propose que les élèves se vouvoient entre eux. Dès la maternelle.

— Louise Tourret (@louisetourret) June 26, 2024</

De nombreuses conférences permettront d’échanger sur toutes les questions de métier, avec notamment Morgane Beaumanoir-Secq, enseignante-chercheuse, qui traitera de la didactique du français au service de l’appropriation de la langue par les élèves, Ingrid Verscheure, enseignante-chercheuse, analysera l’importance de l’EPS en opposition aux activités physiques quotidiennes (APQ), Aurélie Chesnais, professeure des universités, évoquera la transition école/collège du côté des mathématiques.

Sylvie Plane, professeur émérite des sciences du langage, nous fera réfléchir sur le principe même des programmes scolaires, Véronique Boiron, enseignante-chercheuse, se penchera sur les inégalités en maternelle.

Stanislas Morel, docteur en sociologie, portera un regard sur les diagnostics médico-psychologiques et leurs mésusages dans l’école, Eirick Prairat, chercheur et professeur de philosophie, traitera du faux paradoxe entre liberté pédagogique et bonnes pratiques, Fabrizio Butera, professeur d’université, parlera du rôle de l’évaluation en classe.

Nous évoquerons l’autorité éducative à l’école avec Bruno Robbes, professeur d’université, la santé au travail avec Laurence Bergugnat, professeure des universités, ainsi que les cultures à l’école avec Véronique Lemoine-Bresson, maîtresse de conférence.

Murielle Szac offrira une superbe occasion de redonner aux femmes toute leur place dans L’odyssée des femmes, relecture féministe des récits de la mythologie grecque, Fabienne Fédérini, docteure en sociologie, abordera l’enseignement privé, véritable outil de séparatisme social jamais vraiment nommé.

Intéressé·es ? SAVE THE DATE ! Cette année les inscriptions débuteront le mercredi 18 septembre à 14H00.

Pour ne rien louper concernant cette UDA et toute la vie de la FSU-SNUipp n’hésitez pas à vous abonner à notre lettre d’information ou nous suivre sur nos réseaux sociaux.

Des changements significatifs et soudains

Le ministère a en effet introduit en séance des amendements substantiels qui modifient profondément le cadre statutaire et la formation des personnels concernés. Désormais, le ou la lauréat·e du concours deviendra en Master 1 élève fonctionnaire, bénéficiant d'une rémunération équivalente à l'indice minimal de la Fonction publique, soit 1400 euros nets. Si cette modification interroge à quelques jours d’élections majeures, cette avancée positive est le résultat de la pression continue exercée par la FSU, dont le boycott du précédent CSAMEN a été un élément clé. Depuis le début des discussions, la FSU-SNUipp porte un mandat d’une formation en Master rémunérée.

Cependant, malgré cette victoire partielle, de nombreuses questions essentielles et statutaires demeurent sans réponse. Face à des modifications importantes et complexes du projet de texte, la FSU a demandé un délai et un vrai groupe de travail pour les étudier sérieusement. Ce délai a été refusé. Devant le refus du ministère d'accorder ce temps de réflexion, elle a décidé de quitter l’instance.

Une réforme qui pose des problèmes statutaires

Le nouveau texte présenté le 27 juin révèle de nouvelles questions. Si certaines modifications répondent à des aberrations statutaires que la FSU avait soulevées, le texte est encore loin de régler tous les problèmes de cette réforme et en pose même de nouveaux.
Le statut d’élève fonctionnaire n’est pas clairement défini dans le décret et peut correspondre à des réalités différentes : il n’est pas spécifié si cette année de M1 sera comptabilisée dans les droits à pension. Les responsabilités en termes de nomination passent du Recteur au Dasen et la gestion départementale peut sous-entendre qu’elle sera plus arbitraire (pas de référence à un jury académique). Par ailleurs, l’engagement à servir l’état est maintenu : les lauréats devront donc s’engager 4 ans après le Master sous peine de remboursement de leurs années rémunérées, une situation inédite dans la Fonction publique dès lors que l’on est stagiaire. Enfin, la FSU-SNUipp a toujours dénoncé le mi-temps en responsabilité en deuxième année de M2.

Une réforme emblématique du déni de dialogue social

Depuis le lancement de cette réforme en novembre par Gabriel Attal, le ministère n’a pas fait le choix de la concertation et du dialogue social. Après quelques réunions fin 2023, il a mis fin aux discussions jusqu’en avril où des documents ont alors fuités sur les RS annonçant les détails du projet. Des groupes de travail se sont ensuite enchaînés sans documents de travail préalables et sans réelles réponses aux questions de la FSU. 

Cette réforme qui se veut « structurante » comme l’a affirmé la ministre de l’Éducation Nationale, va de fait détruire une partie de la formation initiale. Elle va créer de nouvelles conditions d’accès aux concours discriminantes puisque les épreuves d’admissibilité seront dérogatoires pour les détenteurs et détentrices de la licence « Professorat des écoles ». Par ailleurs, le volume de formation de cette licence et les modules complémentaires de préparation ne suffiront pas à donner aux futurs PE les bases d’un métier exigeant.
En 15 ans, l’éducation nationale a vu se succéder quatre réformes de la formation initiale. Si la dernière n’était absolument pas satisfaisante, il était plus que nécessaire de prendre le temps du bilan puis de la concertation avec l’ensemble des organisations syndicales du ministère de l’éducation nationale mais également de l’enseignement supérieur.

Une exigence de retrait et une ambition renouvelée

La FSU maintient sa position de demande de retrait de cette réforme. Elle est inapplicable à la rentrée 2024 et certaines universités ont d’ailleurs déclaré qu’elles ne pourraient la mettre en œuvre. Elle mettra en difficultés les formateurs, les formatrices et les enseignant·es des INSPE et reste très floue pour les étudiant·es.
Le syndicat porte une vision ambitieuse et radicalement différente pour l'avenir du service public d'éducation, une réforme qui doit être décisive pour répondre aux défis actuels et futurs du secteur.

La mobilisation et la vigilance restent de mise pour les semaines à venir, la FSU appelant tous les personnels concernés à rester unis et déterminés dans la défense de leurs droits et de l'avenir de leur profession.

Déni de démocratie

Alors que les français se sont exprimés dans les urnes le dimanche 7 juillet, le gouvernement continue de fonctionner sans se soucier du rejet massif de sa politique. Mercredi 9 juillet, les organisations syndicales ont été conviées à une réunion sur les évaluations nationales et sur l’organisation de la rentrée. Véritable machine idéologique contre une école égalitaire et émancipatrice, le choc des savoirs suscite  des désaccords de fond et a largement mobilisé les personnels mais le ministère a expliqué le maintenir ainsi que les évaluations nationales obligatoires à l’école primaire.

Quant aux programmes des cycles 1 et 2 qui représentent une atteinte sans précédent à la liberté pédagogique, a été massivement rejeté au CSE, ils seront publiés à la fin de l’été pour être mis en application à la rentrée 2025.
Si la FSU-SNUipp peut se satisfaire de ce premier recul, elle n’en demande pas moins le retrait pur et simple. Enfin, le décret sur la labellisation des manuels validé par le conseil d’état devrait également être publié rapidement par la ministre. Devant autant de mépris du dialogue social, l’intersyndicale -sans le SNALC- a décidé de quitter la réunion.

Le ministère continue de dérouler le choc des savoirs au mépris du contexte politique. L'intersyndicale Fsu, UNSA Éducation, CGT Educ'Action et Sud Éducation exige alors l'abandon du choc des savoirs. Le ministère s'entête, nous quittons la réunion. pic.twitter.com/fQXseU8ACY

— Guislaine David (@guislainedavid) July 10, 2024<

La FSU-SNUipp exige du prochain ministère le retrait du choc des savoirs

Les évaluations nationales sont, quant à elles, pour le moment maintenues et étendues à tous les niveaux. Partant du principe théorique d’élèves types imaginaires avançant toutes et tous au même rythme, leur caractère standardisé en font un dispositif de tri pour composer les très décriés groupes de niveaux. Elles ont provoqué des réactions hostiles unanimes des organisations syndicales pour dénoncer une obsession qui, depuis 2017, fait de l’évaluation un outil de pilotage et de contrôle des pratiques enseignantes. Si les évaluations des élèves sont nécessaires, les PE sont des professionnels capables d'évaluer les compétences de leurs élèves. Cette standardisation ne leur est pas utile.
D’ores et déjà, la FSU-SNUipp et d’autres syndicats appellent les enseignant·es à ne pas faire passer les évaluations nationales en septembre .

#OuiAuChocDesMoyens

Cette politique éducative néfaste s’accompagne d’une politique budgétaire désastreuse. Pour la première fois depuis des années, et contrairement à l’affirmation d’une «priorité au primaire» du candidat Macron, des fermetures de postes auront à nouveau lieu à cette rentrée 2024.

Un budget inacceptable pour des personnels qui n’ont cessé d’alerter sur des conditions de travail dégradées et se sont mobilisés pour obtenir des moyens notamment dans le 93 ou dans les départements ultramarins.
Pire, en février le gouvernement a annoncé un coup de rabot supplémentaire.
Réduire les effectifs dans les classes, réussir l’inclusion des élèves, abonder le remplacement, permettre une formation continue sur temps élèves, demande pourtant des moyens ! Et augmenter les salaires des personnels aussi !

Quel dommage @NBelloubet que vous n’ayez jamais été Ministre de l’Education pour vous soucier de la question des salaires des personnels… #Ironie #TeamPE #TeamAESH https://t.co/FmDnYjwDqc

— FSU-SNUipp (@FSU_SNUipp) July 10, 2024<

II est du rôle du syndicalisme de continuer à peser sur les décisions politiques.
La FSU-SNUipp appelle d’ores et déjà à la non passation des évaluations nationales. Il est urgent de mettre un coup d’arrêt à cette politique de contrôle des pratiques enseignantes.
Elle propose aux autres organisations syndicales de l’éducation nationale de se mobiliser par la grève en septembre, durant la période des évaluations nationales, pour exiger l’abandon du choc des savoirs comme des évaluations. Exigeons de meilleures conditions de travail, une revalorisation des salaires et des moyens pour l’école et les personnels !

“Si les idées du RN sont véhiculées, relayées, cela ne veut pas forcément dire qu’elles sont acceptées"

Vincent Tiberj est chercheur à Science Po Bordeaux, spécialisé en sociologie électorale et co-auteur de l’ouvrage “Citoyens et partis après 2022. Éloignement fragmentation” aux Editions Presses Universitaires de France La percée sans précédent de l'extrême droite aux européennes représente-t-elle un danger pour la démocratie en France ?

Pour beaucoup de citoyens, le RN est un danger et de fait, il l’est en termes de lutte contre les inégalités, de vision des services publics, de conception de ce que c’est que d’être un citoyen en France. Mais le RN est aussi le symptôme de tout un ensemble de phénomènes qui abîment la démocratie. La manière dont a été traité le mouvement sur les retraites en est un exemple, la dissolution de l’Assemblée nationale en est un autre. Trois semaines de campagne pour un scrutin qui fixe l’avenir du pays, le désorganisent et ne permettent pas la qualité des débats. Cette percée du Rassemblement national (RN), est-ce la victoire simple du RN ou la défaillance, le manque d’attachement aux valeurs de la démocratie et de confiance envers les citoyens ?

En cas d'accession au pouvoir, un recul en matière de droits, notamment en matière de culture, est-il à craindre ?

Un recul en matière de culture au sens très large mais aussi des droits, de la liberté d’expression et du service public. C’est toute l’ambiguïté du RN qui aujourd’hui parle de pouvoir d’achat, de droit à la santé mais qui, dans le même temps, n’est pas au clair sur le financement et les besoins du service public. En termes de culture, il y a un passé en France avec les municipalités dirigées par le RN : baisse du soutien aux associations ou pressions sur les festivals par exemple. Quand le RN arrive au pouvoir, c’est aussi un combat culturel et idéologique qu’il mène, soutenu par certains médias et intellectuels. Et toutes les disciplines de sciences humaines, dont le but est de révéler, montrer, dé-construire, analyser tout ce savoir critique est aussi attaqué.

Les idées véhiculées par l'extrême droite sur l'école ont-elles progressé ?

Dans le champ idéel, médiatique, intellectuel, politique, il y a tout un discours du « c’était mieux avant », décliné de manières différentes. Cela va de la relation homme-femme, à la parentalité et jusqu’à l’éducation nationale. Pour le RN, l’école est là pour apprendre l’autorité, les valeurs, l'effort et la discipline. Quand on parle école du mérite, école de l’excellence, c’est le retour à une école fantasmée qui est celle d’une partie de la IIIe République, en oubliant que cette école était ségréguée. Le collège et le lycée étaient essentiellement pour les enfants des élites. Ce qui est terrible est que l’on retrouve des idées de l’extrême droite jusqu’à certaines franges de la majorité présidentielle et dans le gouvernement actuel. Le problème de l’école, ce n’est pas l’uniforme, c’est ce que révèlent les indices de position sociale des familles dans les établissements en termes de ségrégation sociale, d’inégalités entre les établissements. Mais donner plus aux écoles, collèges et lycées qui ont le moins n’est pas un principe du RN.

Comment enrayer la dynamique électorale de l'extrême droite ?

Si les idées du RN sont véhiculées, relayées, cela ne veut pas forcément dire qu’elles sont acceptées. En à peine quatre jours, des manifestations des forces vives syndicales, associatives ont eu lieu. Des partis qui avaient du mal à se parler ont été capables de se rassembler. Tout cela est le signe que la démocratie en France, du côté des citoyens, existe encore. Alors même qu’il y avait une sorte de renoncement perçu après le combat sur les retraites, les gens sont capables de se remobiliser, de se battre pour leurs valeurs. Les électeurs qui se sont prononcés aux européennes ne sont pas forcément représentatifs de l'intégralité des citoyens, beaucoup se sont abstenus. Les jeunes générations sont bien plus ouvertes, moins rétives au multiculturalisme, à l’immigration, à la diversité que ceux et celles qui se sont prononcés pour le RN. Il va falloir que cette partie du pays se bouge et se compte car du côté des électeurs RN, il y a de grandes chances que le vote soit reconduit.

Métier enseignant, jeunesse et moyens pour l’école Nouveau Front Populaire Ensemble pour la République (majorité présidentielle) Rassemblement National Abandon du choc des savoirs et préservation de la liberté pédagogique

Investissement dans l’éducation nationale à hauteur des besoins : réinvestissement dans les locaux scolaires et garantie d’un nombre élevé de personnels enseignant et non-enseignant (médecine scolaire notamment) par établissement.
 
Création d’un service public d’accompagnement des élèves en situation de handicap, en formant et titularisant les actuelles accompagnantes d’élèves en situation de handicap (AESH)

Abandon du Service National Universel Poursuite de la politique engagée sur l’École

Interdiction de l’inscription sur les réseaux sociaux avant 15 ans

Généralisation du Service National Universel




Recentrer les enseignements sur les savoirs fondamentaux (sciences, français, histoire)

Imposer le vouvoiement à l'école

Centres spécialisés pour les élèves perturbateurs ou harceleurs

Fin du collège unique


La FSU-SNUipp revendique une école égalitaire porteuse d’émancipation pour les jeunes et non synonyme d’encasernement. Cela passe notamment par l’abandon immédiat du choc des savoirs et des évaluations nationales standardisées. Permettre la réussite de tous les élèves et une meilleure inclusion passe aussi nécessairement par un abondement des moyens et la fonctionnarisation des AESH.

Salaires, retraites, Fonction Publique Nouveau Front Populaire Ensemble pour la République (majorité présidentielle) Rassemblement National Revalorisation de la grille salariale des enseignantes et enseignant ainsi qu'une augmentation de 10 % du point d’indice des fonctionnaires

Indexation des salaires et des pensions sur l’inflation


Abrogation de la réforme des retraites de 2023 (et de la réforme chômage)

Blocage des prix des biens de première nécessité dans l’alimentation, l’énergie et les carburants

Rattrapage des postes manquants de fonctionnaires à l’hôpital public, dans le soin et le médico-social, à l’école publique, dans la justice, dans les services et les agences de l’État

Garantir l’accès aux services publics à toutes et à tous sans condition de nationalité et sur tout le territoire par un plan d’investissement : personne ne doit habiter à moins de trente minutes d’un accueil physique des services publics Aucune revalorisation de salaire prévue

Réforme de la fonction publique avec une partie indemnitaire au mérite

Ouverture d'une maison France services dans chaque canton













Revaloriser le métier d’enseignant du recrutement à la fin de la carrière (sans précision)

Revaloriser les revenus du travail par une incitation forte à l’augmentation des salaires en réduisant les cotisations patronales

Réserver les aides sociales aux Français et conditionner à 5 années de travail en France l’accès aux prestations sociales non-contributives comme le RSA

Abroger la réforme des retraites de Macron

Ouvrir la possibilité à une suspension de la TVA sur certains produits en cas de forte inflation
Réduire la dépense sociale par la mise en place de la priorité nationale



La FSU-SNUipp revendique dans un premier temps une augmentation immédiate de 300 euros net des enseignantes et enseignants comme des AESH. Elle exige une refonte de la grille indiciaire, une augmentation générale du point d’indice et son indexation sur l’inflation, comme pour les pensions. Le syndicat défend une retraite à 60 ans à taux plein avec 37,5 annuités.
Il demande une embauche de fonctionnaires à hauteur des besoins et le maintien du statut, protecteur pour les agent·es et pour les usagers et usagères.

Ecologie

Nouveau Front Populaire Ensemble pour la République (majorité présidentielle) Rassemblement National Interdire l’importation de toute production agricole ne respectant pas nos normes sociales et environnementales et soutenir la filière du bio et l’agroécologie

Défendre les zones agricoles, naturelles et les zones humides, doubler et améliorer la protection des aires maritimes protégées, protéger la forêt

Aller vers la gestion 100% publique de l’eau en régies locales

Garantir des tarifs accessibles et des mesures de gratuité ciblée (jeunes, précaires, etc) dans les transports publics et mettre en place un plan rail pour développer le fret et favoriser ce mode de transport pour les personnes Écologie "à la française" avec construction de réacteurs nucléaires pour poursuivre une baisse annuelle de 6 % des émissions de gaz à effet de serre, afin d’atteindre une diminution de 55 % d’ici à 2030
Réduire l’usage des pesticides de 50 % d’ici à 2030 Renoncer à l’interdiction de la vente des voitures à moteur thermique à l’horizon 2035
Abroger toutes les interdictions et obligations liées aux DPE (travaux, mise en location...)

Face à l’urgence climatique, la FSU-SNUipp défend une politique de développement des services publics, notamment de transports, et de renforcement de leur accessibilité pour toutes et tous. Elle soutient toutes les initiatives permettant de tendre le plus rapidement possible vers des modes de production et de consommation soutenables.

Libertés et laïcité

Nouveau Front Populaire Ensemble pour la République (majorité présidentielle) Rassemblement National Abroger les dispositions liberticides des lois sécurité globale, séparatisme, et les lois qui instaurent un état d’urgence permanent et portent atteinte aux libertés individuelles et collectives

Interdire la reconnaissance faciale et évaluer de manière indépendante les dispositifs de vidéosurveillance en lien avec la Défenseure des
droits

Protéger les lanceurs d’alerte

Rétablir la police de proximité, interdire les armes mutilantes, refonder l’IGPN

Engager un vaste plan de formation des
fonctionnaires à la laïcité, aux principes juridiques de la loi de 1905, renforcer la pédagogie de la laïcité dans l’éducation nationale pour accompagner les professeurs Supprimer l’excuse de minorité pour les plus de 16 ans, afin qu’ils puissent être jugés comme des personnes majeures.

Défense de la laïcité en sanctionnant tous ceux qui placent les lois de la religion au-dessus de celles de la République (sans précision)








Privatiser l’audiovisuel public

Mettre en place une législation spécifique visant les idéologies islamistes, véritable menace totalitaire des temps modernes

Instituer une présomption de légitime défense pour les forces de l’ordre

Mettre en place, en plus des peines planchers, la limitation de la possibilité des aménagements et réductions de peine et réformer la justice des mineurs pour la durcir


Le syndicat défend la loi de 1905 et son esprit. Il s’oppose à toute instrumentalisation de la laïcité à des fins d’exclusion, notamment envers les femmes voilées. Très attaché aux libertés fondamentales, il soutient tout ce qui permet de construire les contre-pouvoirs (lanceurs d’alertes, monde associatif…) nécessaires au fonctionnement sain d’une démocratie. Il réaffirme un attachement sans faille aux libertés d’expression, de manifestation et de grève.

Droits des femmes, des migrantes et migrants et lutte contre les discriminations

Nouveau Front Populaire Ensemble pour la République (majorité présidentielle) Rassemblement National Adoption d’une loi intégrale pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles en portant le budget à 2,6 milliards d’euros comme demandé par les associations

Instauration de l’égalité salariale et création d’un congé menstruel dans les entreprises et administrations

Faire prendre en charge par la Sécurité sociale les protections menstruelles et sanctionner les fabricants qui ne respectent pas le contrôle sanitaire et la régulation des prix

Mettre en œuvre un plan d’éradication des violences à l’encontre des personnes LGBTQI et autoriser le changement d’état civil libre et gratuit devant un officier d’état civil

Abroger les lois asile et immigration Développement de consultation de prévention de la ménopause, de l'infertilité et prise en charge de l'endométriose.

Mettre en place un congé de naissance de 3 mois pour chaque parent

Intransigeance dans la lutte contre le racisme, l'antisémitisme, le sexisme et l'homophobie. Mesure envisagée : généralisation de la pratique du testing pour lutter contre les discriminations à l'embauche.

Conditionnement de la délivrance d'une carte de séjour longue durée à la maîtrise du français et au respect des valeurs républicaines. Dans le cas contraire, possibilité de retrait du titre de séjour.

Ouverture de centres de rétention aux frontières
extérieures. Mettre en place la priorité nationale (si nécessaire par référendum constitutionnel)

Suppression du droit du sol, de toutes les dérogations qui empêchent les expulsions d’étrangers et restriction du regroupement familial

Aucune mention du mot femme pas plus que des droits LGBTQIA+






La FSU-SNUipp s’oppose à toutes les discriminations. Elle refuse le présupposé d’une immigration problématique, qui est un mensonge économique et historique. Elle défend les droits des femmes, des personnes LGBTQIA+ et de toutes les personnes victimes de discriminations et continuera à se battre pour une extension de leurs droits.

  1. Les rendez-vous de carrière
    1. Les modalités
      1. La préparation
      2. Le déroulement
      3. Le compte-rendu d’évaluation professionnelle
      4. L’appréciation finale
      5. Les voies de recours
  2. Articulation entre rendez-vous de carrière et campagne d’avancement
    1. Avancement au sein de la classe normale
    2. Accès à la hors classe
    3. La classe exceptionnelle
  3. RDV de carrière : qui est concerné en 2023-2024 ?
    1. Pour la classe normale : rendez-vous de carrière aux 6ème  et 8ème échelon
    2. Pour l'accès au grade de PE hors-classe : rendez-vous de carrière à la 2ème année du 9ème échelon
  4. L’accompagnement
    1. L’accompagnement collectif
    2. L’accompagnement individuel
Les rendez-vous de carrière #

Trois rendez-vous sont prévus durant la carrière, qui sont pris en compte pour l’accélération d’une année lors des passages aux 7ème et 9ème échelons de la classe normale et pour l’accès à la hors-classe. L’accès à la classe exceptionnelle, quant à lui, n’est pas soumis à rendez-vous de carrière.

Ces rendez-vous sont programmés :

  • dans la première année scolaire* complète suivant le passage au 6ème échelon (cela concerne donc les enseignant·es promu·es au 6ème échelon entre le 1er septembre 2022 et le 31 août 2023) ;
  • dans l’année scolaire* des 18 mois d’ancienneté au 8ème échelon (cela concerne donc les enseignant·es promu·es au 8ème échelon entre le 1er mars 2022 et le 28 février 2023) ;
  • dans la seconde année au 9ème échelon, ou lorsque l'on a une ancienneté de 12 à 24 mois dans le 9ème échelon, ou dans la première année scolaire* complète suivant le passage au 9ème échelon (cela concerne donc les enseignant·es promu·es au 9ème échelon entre le 1er septembre 2022 et le 31 août 2023).

* du 1er septembre au 31 août

Les modalités # La préparation #

Chaque enseignant·e est informé·e avant le début des vacances d’été de la programmation d’un rendez-vous de carrière pour l’année scolaire à venir. La date de la visite de l’IEN est annoncée 15 jours avant (hors période de vacance de classe).
Un document de référence de l’entretien est proposé. Il peut être renseigné par l’enseignant·e et remis à l’IEN. Il n'est pas obligatoire.

Le déroulement #

Le rendez-vous de carrière comprend, pour les enseignant·es devant classe, une inspection suivie d’un entretien. Les PsyEN et les enseignant·es qui ne sont pas devant élèves ne sont concerné·es que par l’entretien.

Le compte-rendu d’évaluation professionnelle #

Il est rédigé par l’IEN qui complétera une grille nationale de onze compétences. Il propose un avis : « à consolider », « satisfaisant », « très satisfaisant » et une appréciation littérale. Un message sur Iprof et sur la messagerie professionnelle informe de la mise à disposition du compte-rendu du RDV de carrière dans l’application SIAE, dans le dossier Iprof. 

L’enseignant·e a quinze jours pour apporter par écrit ses observations.

L’appréciation finale #

Elle est émise par l’IA-DASEN qui s’appuie sur l’avis de l’IEN. Elle comporte 4 niveaux :

  •  « à consolider »
  • « satisfaisant »
  • « très satisfaisant »
  • « excellent »

Elle est notifiée entre le 1er et le 15 septembre de l’année scolaire suivante. Si, en raison d’une situation particulière, l’enseignant·e a bénéficié d'un rendez-vous de carrière après la période initiale prévue, l’appréciation finale sera notifiée au plus tard le 15 octobre. 

Les voies de recours #

Il est possible de demander la révision de son appréciation finale de la valeur professionnelle en présentant un recours gracieux dans un délai de 30 jours suivant la notification de l’appréciation.
En cas de réponse défavorable ou de non-réponse de l’IA-DASEN dans les 30 jours, il ou elle pourra saisir la CAPD dans un délai de 30 jours. Une CAPD sur les demandes de révision se tiendra préalablement à la constitution du tableau d’avancement. Les représentant·es des personnels de la FSU-SNUipp siègent dans cette instance et pourront défendre votre dossier auprès de l’administration. Après saisine de celle-ci, l’IA-DASEN notifie l'appréciation finale définitive retenue.

Articulation entre rendez-vous de carrière et campagne d’avancement # Avancement au sein de la classe normale #

Le principe est celui d’une cadence unique sauf pour l’accession aux 7ème et 9ème échelons. Pour ces derniers, 30% des enseignant·es bénéficient d’une accélération de carrière d’un an. L’IA-DASEN établit la liste des personnels concernés par cette accélération.

Accès à la hors classe #

Tous les PE après deux ans d’ancienneté dans le 9ème échelon de la classe normale sont promouvables à la hors classe. Aucune demande n’est à déposer.

Le barème prend en compte :

  • L’appréciation portée par l’IA-DASEN sur la valeur professionnelle de l’agent·e : excellent = 120 points, très satisfaisant = 100 points, satisfaisant = 80 points, à consolider = 60 points (pour les PsyEN : 145 / 125 / 105 / 95).
  • L’ancienneté acquise dans l’échelon au 31 août 2023 correspond à un nombre de points :

 

La classe exceptionnelle #

Ce grade est créé depuis le 1er septembre 2017. Il n’y a pas de rendez-vous de carrière, seulement un avis littéral émis par l’IEN et l’IA-DASEN arrête l’appréciation finale. Ils s’appuient sur l’ensemble du déroulement de la carrière et sur le CV I-prof. A partir de 2023, il devrait concerner 10,5% des effectifs du corps des professeurs des écoles. Aucune démarche n’est nécessaire pour être inscrit au tableau des “promouvables” à ce grade. Néanmoins, la vigilance est de rigueur afin de vérifier son inscription effective dès que l’on remplit les conditions. Pour cette vérification prendre contact avec la section FSU-SNUipp de son département.

L’accès est ouvert à hauteur de 70% des promotions à des personnels ayant accomplis 6 années sur des fonctions particulières*, qui forment un premier vivier. 30% au plus des promotions sont réservées à un second vivier constitué de personnels au dernier échelon de la hors classe. Une dérogation est mise en place de 2021 à 2023 pour les PE ouvrant le second vivier à celles et ceux qui sont au 7ème ou 6ème échelon de la hors-classe.

*Enseignants exerçant en Éducation prioritaire, directeurs d’école et chargés d’école, directeurs adjoint de SEGPA, conseillers pédagogiques départementaux ou de circonscription, directeurs ou de directeurs adjoint UNSS, maîtres formateurs, tuteurs de personnels enseignants stagiaires et PSY-EN, formateurs académiques, enseignants référents handicap, conseiller en formation continue conformément , enseignants exerçant dans les établissements pénitentiaires et les centres éducatifs fermés, enseignants exerçant dans les écoles et établissements bénéficiaires d'un “ contrat local d'accompagnement ”.

Un tableau d’avancement est établi au regard :

  • De l’appréciation finale du DASEN sur la valeur professionnelle de l’enseignant·e (excellent : 140 points, très satisfaisant : 90 points, satisfaisant : 40 points, insatisfaisant : 0 point)
  • Et de son ancienneté acquise dans l’échelon (3 à 48 points).
RDV de carrière : qui est concerné en 2023-2024 ? # Pour la classe normale : rendez-vous de carrière aux 6ème  et 8ème échelon #

Les IEN inspecteront, en 2023-2024, les enseignant·es qui pourront bénéficier d’un avancement accéléré d’échelon au titre de l’année 2024-2025. 

Seront concernés :  

  • les enseignants et enseignantes promues au 6ème  échelon entre le 1er septembre 2022 et le 31 août 2023 ;
  • les enseignants et enseignantes promues au 8ème  échelon entre le 1er mars 2022 et le 1er mars 2023.
Pour l'accès au grade de PE hors-classe : rendez-vous de carrière à la 2ème année du 9ème échelon #

 Les IEN inspecteront, en 2023-2024, les enseignant·es qui pourront bénéficier de l'accès au grade de la hors-classe au titre de l’année 2024-2025.

Seront concernés :

  • les enseignants et enseignantes promues au 9ème échelon entre le 1er septembre 2022 et le 31 août 2023.
L’accompagnement #

L’accompagnement peut être individuel ou collectif, à la demande de l’enseignant·e ou à l’initiative de l’IEN. En pratique il reste peu mis en œuvre.

L’accompagnement collectif #

Il peut porter sur la conception et la mise en œuvre de projets ou dispositifs pédagogiques, sur l’évolution des pratiques pédagogiques et sur l’explicitation des orientations nationales et académiques en matière d’éducation.
Il peut également consister en une aide à la mise en place des programmes et à l’évaluation des acquis des élèves et permettre d’identifier les besoins de formation. Les équipes arrêtent, le cas échéant, les modalités d’un compte-rendu.

L’accompagnement individuel #

Il prend la forme d’une visite dans la classe suivie d’un entretien, il est destiné à valoriser les compétences identifiées, les besoins en formation et repérer les expertises spécifiques.

Le SNUipp-FSU revendique des changements d’échelon et de grade automatiques et au rythme le plus rapide pour toutes et tous. La hors-classe doit être accessible à toutes et tous et permettre aux PE ex instits qui n’y sont pas encore, d’être promues rapidement, avant leur départ à la retraite. Pour le SNUipp-FSU les échelons de la classe exceptionnelle doivent être transformées en échelons supplémentaires de la hors classe afin que tous les PE puissent approcher l’indice 1000 avant la retraite, sans condition.

Le danger de l’extrême droite au pouvoir

Dans ce contexte, il y a urgence à entrer dans une dynamique pour que l’extrême droite ne franchisse pas les portes du pouvoir. L’extrême droite au pouvoir c’est l’austérité pour les services publics et les salaires, ce sont des attaques contre les droits des femmes et des personnes LGBTQIA+, c’est la remise en cause du droit à l’IVG, une politique raciste avec la préférence nationale assumée. L’extrême droite est un danger pour l’école publique, pour nos élèves, nos collègues et pour la démocratie. L’extrême droite a une vision réactionnaire et antirépublicaine de l’école : la mise en œuvre de son programme aurait des effets terribles. L’extrême droite ne condamne jamais l’insuffisance des moyens, ni ne parle de la dégradation des conditions de travail. Jamais elle ne porte un regard critique sur les inégalités scolaires et sociales des élèves qui n’ont cessé de se renforcer, sauf pour rendre l'immigration responsable de tous les problèmes de l'école. Derrière un discours prétendument social, elle promeut en réalité l’obscurantisme, l'autoritarisme, la haine, le racisme, l’antisémitisme, les LGBTIphobies, le sexisme. Dans un ministère où l’école se gère par décrets et circulaires et non par loi, il y a un réel danger à leur laisser les clés du pouvoir.

La situation oblige, l’espoir est là

La FSU-SNUipp est profondément attachée au progrès social et à la démocratie, portant haut et fort les principes républicains, d’égalité, de liberté, de laïcité et de tolérance. Elle revendique pour les élèves et leur famille une société plus juste, une école qui permette à toutes et tous de grandir et de s’émanciper.
Au lendemain des élections, la FSU-SNUipp, au côté des organisations syndicales et du mouvement social a pointé “l’urgence d’agir ensemble pour conjurer l’arrivée de l’extrême droite aux plus hautes responsabilités du pays” et indiqué qu’elle prendrait “toute sa part dans la construction de l’unité au côté de la société civile organisée”. L’objectif est bien de contribuer à bâtir une alternative sociale, féministe et écologiste aux antipodes de ce que porte l’extrême droite ainsi que des politiques néolibérales qui font son terreau depuis des années.”
Les partis de gauche ont annoncé la création d’un “nouveau front populaire” pour présenter des candidatures uniques et ont diffusé leur programme. Sans surprise, il comporte un certain nombre de revendications de la FSU-SNUipp pour changer l’école et la société : augmentation des salaires, abrogation du choc des savoirs et de parcoursup, préservation de la liberté pédagogique, réduction des effectifs par classe …
La capacité de la gauche à réussir en trois jours une telle union est remarquable et donne espoir. Alors forcément tout n’est pas parfait, dans le programme il manque des revendications que la FSU-SNUipp continuera de défendre si le nouveau front populaire arrive au pouvoir.

Voter pour une véritable alternative de progrès et de justice sociale

Le moment est sans précédent pour le pays mais également pour la FSU-SNUipp, il ne s’agit donc pas de rater cette étape.
La situation d’urgence oblige, sans que cela soit contradictoire avec l’indépendance et l’autonomie syndicale qui ne veut pas dire neutralité. La FSU-SNUipp prend ses responsabilités de syndicat majoritaire de luttes et de transformation sociale en prenant part à la dynamique unitaire en cours, seule réponse possible au refus de l‘arrivée du RN à Matignon.  
Pas une voix ne doit manquer. La FSU-SNUipp appelle, dès le premier tour, à faire barrage à l’extrême droite et à voter pour une véritable alternative de progrès et de justice sociale, que l’on retrouve dans le programme du Nouveau front populaire. Soutenir ce programme ne constitue pas pour autant un blanc-seing. 
Parce que le progrès social ne s’est jamais réalisé sans les luttes, quel que soit le résultat du vote, la FSU-SNUipp continuera à porter ses revendications et à mobiliser, pour une école et une société plus justes.  Elle continue dans la période à appeler aux manifestations contre l’Extrême droite et pour le progrès et la justice sociale.

  1. 1- En défense de l’école publique
  2. 2- Pour l'augmentation des salaires et des pensions
  3. 3- Pour une école égalitaire
  4. 4- Une école qui respecte ses personnels
  5. 5- Pour la retraite à 60 ans !
  6. 6- L’exigence de la liberté pédagogique
  7. 7- Défendre le statut de fonctionnaire
  8. 8- Garantir les libertés fondamentales
  9. 9- Se battre pour les Droits des femmes
  10. 10- Racisme
  11. 11- Discrimination LGTBQIA+
  12. 12- Ecologie
  13. 13- Services publics
  14. 14- Répartition des richesses
  15. 15- Égalité professionnelle entre les femmes et les hommes

La FSU-SNUipp a, depuis toujours, un projet pour l’école et pour la société. Elle lie vision émancipatrice de l’éducation et défense des personnels. Elle a toujours couplé la nécessité de la transformation de l’école à celle de la société.
Parce que l’indépendance syndicale, à laquelle il est profondément attaché, ne veut pas dire indifférence, le syndicat développe 15 raisons d’aller voter le 30 juin prochain et de défendre une certaine vision de l’école et de la société dans les urnes, contre l’extrême-droite, les politiques libérales et pour le progrès social.

1- En défense de l’école publique
#

La parution du rapport des députés Vannier et Weissberg et le scandale du lycée Stanislas, lié à l’éphémère passage d’Amélie Oudéa Castéra au Ministère, ont confirmé le séparatisme organisé par et au profit de l’école privé. Alors qu’un nombre très important de manquements et d’entorses aux règles de contractualisation avec l’État sont constatés (organisation du temps scolaires, cours de religion obligatoires…), le financement public dépasse largement les 75% en général annoncé par le Ministère et les contrôles sont quasiment inexistants : 5 en 2023 pour 7500 établissements !
Le privé organise une ségrégation selon l’origine sociale des élèves financée par nos impôts quand l’école publique, qui accueille toutes et tous les élèves sans distinction subit une baisse des moyens inacceptables.

La FSU-SNUipp rappelle sa revendication d’argent public pour l’école publique. L’école fait front #OnVote

2- Pour l'augmentation des salaires et des pensions #

Alors que l’inflation, atteint des sommets notamment depuis la pandémie, les salaires des fonctionnaires n’ont pas augmenté. Il en est de même pour les pensions des retraité·es.
Ainsi l’exécutif a refusé depuis 5 ans d’augmenter significativement le point d’indice des fonctionnaires, ne serait-ce que pour compenser la hausse du coût de la vie. Pour les enseignant·es, le Ministère a juste été capable de proposer le Pacte, un «travailler plus pour gagner plus» inacceptable.
L’extrême-droite ne remet pas du tout ces choix en cause et vote, avec la majorité présidentielle, au Parlement contre l’augmentation du SMIC et des minimas sociaux, contre l’indexation des salaires à l’inflation : des choix contre les classes moyennes et défavorisées, loin de l’image de parti populaire que le RN revendique.

La FSU-SNUipp défend une société plus juste. Elle réclame l’augmentation immédiate des salaires et des pensions et leur indexation sur l’inflation. L’école fait front #OnVote

3- Pour une école égalitaire
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La mise en place à marche forcée du «choc des savoirs», contre l’avis de toute la communauté éducative, a provoqué des mobilisations sur tout le territoire. Ce projet destructeur n’est qu’une pâle copie du projet du RN pour l’école. Se basant sur une méritocratie qui n’existe pas, niant le rôle de l’origine sociale, le parti de Marine Le Pen prône en effet une sélection permanente dirigeant par exemple les élèves les moins en réussite vers l’apprentissage dès 12 ans : un bond en arrière de 50 ans et un renoncement total à toute idée d’élévation générale du niveau scolaire et de lutte contre la reproduction sociale.

Contre la sélection sociale et le tri des élèves, la FSU-SNUipp porte le projet d’une école et une scolarité émancipatrice. L’école fait front #OnVote

4- Une école qui respecte ses personnels
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Alors que les différents choix de politiques éducatives ont durablement dégradés les conditions de travail des personnels, alors que l’exécutif allie mépris salarial et «prof bashing» permanent, il feint de s’inquiéter du manque de respect des personnels des écoles en proposant Marseillaise, uniforme et le fait de se lever devant l’enseignant·e !
Le RN ne propose pas autre chose : pour ce dernier, c’est par le retour de cette école d’antan, totalement fantasmée, que le respect reviendrait… Une pensée magique, loin des problèmes du terrain !
Des solutions totalement déconnectées de ce que vivent et ressentent les personnels : une méconnaissance coupable de celles et ceux qui tiennent l’école à bout de bras et de leurs attentes.

Pour la FSU-SNUipp, c’est au Ministère, aux politiques de respecter l’école et ses personnels. Elle exige une plus grande reconnaissance de l’investissement professionnel, notamment par un meilleur salaire, et que cessent les remises en cause de la professionnalité des enseignantes et enseignants. L’école fait front #OnVote

5- Pour la retraite à 60 ans !
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Combattue dans la rue par des millions de grévistes, rejetée par plus de 79% de la population, adoptée suite à la procédure du 49-3, la réforme des retraites est à elle seule un symbole de la politique menée contre l’intérêt du monde du travail et imposée de façon autoritaire.
Loin de s’en éloigner, Jordan Bardella a annoncé que, si le RN arrivait au pouvoir, cette réforme ne serait pas remise en cause.

La FSU-SNUipp continue de revendiquer l’accès à une retraite à taux plein à 60 ans après 37,5 annuités de travail. L’école fait front #OnVote

6- L’exigence de la liberté pédagogique
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Le projet du Ministère actuel est la mise sous tutelle des enseignantes et enseignants : labellisation de manuels scolaires, évaluations standardisées, programmes qui s’apparentent à des guides… Une atteinte inacceptable à la liberté pédagogique dénoncée dans les écoles.
Le RN rêve d’aller encore plus loin. Pour lui, les enseignant·es doivent être de simples exécutant·es de méthodes imposées par le Ministère : la fin de toute liberté pédagogique, la fin du métier.

La FSU-SNUipp est viscéralement attachée à la liberté pédagogique, socle du sens du métier enseignant. L’école fait front #OnVote

7- Défendre le statut de fonctionnaire
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Stanislas Guerini, Ministre de la Fonction Publique, a annoncé en avril dernier remettre en cause le statut de fonctionnaire. Le projet promeut la suppression des catégories, frein selon lui à l’évolution de carrière, veut renforcer la rémunération au mérite et enfin, faciliter les licenciements. Cette attaque frontale à un statut protecteur est révélateur de la volonté de précariser pour mieux libéraliser et mettre sous pression les personnels.
Pour le Rassemblement National, ces annonces sont une aubaine. Elles correspondent en partie à ce qu’il a toujours porté. Mais, il faut prendre la mesure de ce que veut dire “licenciements facilités” si un parti autoritaire est au pouvoir ? Qu’adviendra-t-il des personnes qui osent dénoncer des dysfonctionnements ou même simplement exprimer des désaccords sur la politique menée ou les méthodes de management ?

Le statut actuel de fonctionnaire est le fruit d’une Histoire : il est la conséquence de la collaboration de l’État français au régime nazi. Il s’agissait bien d’avoir des personnes aux services de l’État et non d’une politique. La FSU-SNUipp s’inscrit totalement dans cette filiation. L’école fait front #OnVote

8- Garantir les libertés fondamentales
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Condamnation d’un responsable syndical à de la prison avec sursis pour un tract, interdiction de conférences et répression étudiante, sanctions contre un humoriste sur le service public, convocation de militant·es et d’une présidente de groupe parlementaire… la liberté d’expression est fortement mise à mal.. Il faut y ajouter les sanctions prises contre les militantes et militants syndicaux après les mobilisations retraites, les violences policières contre les mobilisations écologistes comme à Sainte Soline… Le gouvernement n’a pas lésiné pour tenter de faire taire les voix qui contestent sa politique.
Le Rassemblement National va bien plus loin dans ses propositions, et ce depuis de nombreuses années : licenciements de fonctionnaire, limitation des droits de manifester et de grève dans les services publics, limitation drastique du droit syndical…
Le RN a par ailleurs apporté un soutien inconditionnel à la police quand l’action de cette dernière était condamnée par la justice.

La FSU-SNUipp, comme la LDH ou la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme, s’inquiète du recul des libertés en France. De ce point de vue, l’arrivée du RN au pouvoir représenterait une détérioration sans précédent. La FSU-SNUipp rappelle son attachement aux libertés fondamentales. L’école fait front #OnVote

9- Se battre pour les Droits des femmes
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Si le gouvernement n’a pas attaqué les droits des femmes en tant que tels, ses choix budgétaires, et notamment vis-à-vis des services publics, les pénalisent fortement : prise en charge des violences, accès à l’IVG partout sur le territoire… les exemples sont nombreux de conditions dégradées dans l’application effective des droits.
Du côté du RN, c’est un sujet sur lequel il tente de se «dédiaboliser». Conscient que ces dernières représentent plus de la moitié du corps électoral, l’extrême-droite a lissé son discours. Néanmoins, au-delà de ce dernier, les actes parlent. Ainsi l’extrême droite a voté contre ou s’est abstenue lors du vote sur l’inscription du droit à l’avortement comme droit fondamental européen et plus de 40% des députés RN n’ont pas voté en faveur de la constitutionnalisation de l’IVG en France. Enfin, elle s’est opposée à la prise en charge intégrale des soins liés au cancer du sein et au vote d’un budget pour la prise en charge des victimes de violence.

La FSU-SNUipp est engagée dans toutes les luttes pour les droits des femmes. L’école fait front #OnVote

10- Racisme
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La gouvernement, sous l’impulsion de Gérald Darmanin et contre l’avis de toutes les associations qui traitent les questions de migration, a fait adopter en janvier une loi immigration qui durcit encore plus l’accès à la nationalité et aux droits pour les migrantes et les migrants.
Le RN s’est félicité de cette adoption. Marine Le Pen a même évoqué une «victoire idéologique». Mais avec le RN ce serait bien pire. Ce parti, héritier du Front National, s’est fondé sur le concept de «préférence nationale». Il s’agit de réserver logement, emploi, accès aux droits en fonction de la nationalité, cette dernière étant surtout vu comme une couleur de peau car il s’agit surtout de protéger «les racines blanches et chrétiennes de la France»

La FSU-SNUipp lutte contre toutes discriminations et notamment tous les racismes et la xénophobie. Elle a notamment combattu la loi immigration et a toujours combattu les idées racistes. L’école fait front #OnVote

11- Discrimination LGTBQIA+
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Déjà en 2013, lors de l’adoption de la loi dite du «Mariage pour tous», le RN, alors absent de l’Assemblée, avait mené campagne, de façon aussi virulente qu’ignoble, contre la possibilité pour les personnes de même sexe de se marier. S’il prétend, ne pas être un parti homophobe, il s’est pourtant fortement opposé à toutes les récentes évolutions des droits des personnes transexuelles, à une prétendue “théorie du genre” qui entrerait dans les écoles, à l’éducation à la sexualité… Et, très récemment les députés européens du RN ont voté contre le fait que l’Union européenne se déclare comme une zone de liberté LGBTQIA+.

La FSU-SNUipp refuse que l'orientation sexuelle, le genre et les choix des individus les concernant, soient l’objet de discriminations. L’école fait front #OnVote

12- Ecologie
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Le gouvernement a mené une politique à l’inverse des enjeux écologiques pourtant d’une urgence vitale. Il a par exemple refusé l’interdiction des glyphosates. Mais il met aussi en place des projets écologiquement néfastes d’appropriation de terres ou de l’eau comme avec les méga-bassines.
Le RN, s’il parvenait au pouvoir, irait lui encore plus loin. Il prévoit par exemple une baisse des taxes sur les énergies polluantes : des choix à rebours des nécessités !

Pour la FSU-SNUipp il y a urgence à effectuer une bifurcation écologique pour garantir un monde vivable aux générations futures. L’école fait front #OnVote

13- Services publics
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Ces dernières années, le gouvernement a mis à mal les services publics en les privant notamment de moyens pour fonctionner. Par exemple, dans le 1er degré, alors que les effectifs dans les classes sont trop élevés, que le manque de remplaçant·es est flagrant, le Ministère a supprimé des postes et fermé des classes. Cette politique, ce sont d’abord les classes populaires et moyennes qui en font les frais : les services publics sont un instrument d’égalité.
Le RN veut aller plus loin. Il compte par exemple privatiser l’audiovisuel ou l’université et favoriser la concurrence comme entre l’école publique et l’école privée. Il veut surtout mettre les services publics sous tutelle directe du pouvoir en imposant des fonctionnements à l’opposé du principe d’égalité pour lequel ils ont été fondés.

La FSU-SNUipp défend le développement de tous les services publics sur tous les territoires et même leur extension comme outils d’égalité. L’école fait front #OnVote

14- Répartition des richesses
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Alors que l’inflation a durement frappé les ménages, notamment les plus modestes, le gouvernement a continué à mener une politique au service des plus riches. Il a notamment refusé des mesures d’urgence en votant contre la taxation des superprofits et le blocage des prix des produits de première nécessité.
Loin de l’image d’opposant que le RN essaie de se construire, loin de son image de parti proche des classes populaires, le RN a voté exactement de la même façon défendant ainsi les profits des plus riches au détriment des personnes les plus pauvres !

La FSU-SNUipp défend une meilleure répartition des richesses notamment par la justice fiscale. L’école fait front #OnVote

15- Égalité professionnelle entre les femmes et les hommes
#

L’écart de salaire entre les femmes et les hommes se réduit trop lentement. Les politiques d’égalité salariale peinent à se mettre en place et le manque de volontarisme du gouvernement, comme du Ministère de l’Education Nationale, est flagrant.
Mais le RN est bien plus clair sur sa volonté de ne pas y parvenir. En 2020, les eurodéputés RN votent en majorité contre une résolution rappelant l’écart de salaire entre les femmes et les hommes. En 2024, les élus RN votent à nouveau en majorité contre la mise en place de normes pour promouvoir l’égalité des chances entre les femmes et les hommes.

La FSU-SNUipp estime qu’à travail égal, salaire égal. À ce titre, elle se bat pour l’égalité salariale entre les femmes et les hommes et exige des leviers pour y parvenir. L’école fait front #OnVote

La situation d’urgence oblige, sans que cela soit contradictoire avec l’indépendance et l’autonomie syndicale qui ne veut pas dire neutralité. La FSU-SNUipp prend ses responsabilités de syndicat majoritaire de luttes et de transformation sociale en prenant part à la dynamique unitaire en cours, seule réponse possible au refus de l‘arrivée du RN à Matignon.
Pas une voix ne doit manquer. La FSU-SNUipp appelle, dès le premier tour, à faire barrage à l’extrême droite et à voter pour une véritable alternative de progrès et de justice sociale, que l’on retrouve dans le programme du Nouveau front populaire. Soutenir ce programme ne constitue pas pour autant un blanc-seing.
Parce que le progrès social ne s’est jamais réalisé sans les luttes, quel que soit le résultat du vote, la FSU-SNUipp continuera à porter ses revendications et à mobiliser, pour une école et une société plus justes. Elle continue dans la période à appeler aux manifestations contre l’Extrême droite et pour le progrès et la justice sociale.

En période d'élections, il est parfois demandé aux enseignantes et enseignants de s'abstenir de participer à « toute manifestation ou cérémonie publique » en invoquant « le devoir de réserve ». Les textes en vigueurs et une réponse d'avril 2011 du ministère de l'Éducation nationale à une question écrite à l'Assemblée Nationale indique que cette « réserve » s'applique uniquement durant le service dans le but d'assurer la neutralité de l'État en période électorale.

Neutralité et liberté d'opinion Le principe de laïcité et de neutralité du service public

Il impose aux enseignant·es, PsyEN et AESH comme à tous les fonctionnaires dans l'exercice de leurs fonctions, de respecter une stricte neutralité, notamment en ce qui concerne leurs opinions politiques ou religieuses. En classe, en conseil d'école, en entretien avec des parents, un·e enseignant·e, comme tout·e agent·e, doit donc respecter la neutralité qui est celle de l'État.

La liberté d'opinion des fonctionnaires

Elle est garantie par l'article L111-1 du Code Général de la Fonction Publique. Un enseignant ou une enseignante a donc le droit comme tout citoyen, d'exprimer son opinion, de participer à une manifestation publique, de signer une pétition… en dehors de ces fonctions. Cependant, il ne peut pas engager l'Éducation nationale par sa prise de position en la liant à sa fonction.

Devoir de réserve, discrétion et secret professionnel

Le devoir de réserve concerne particulièrement les fonctionnaires d'autorité que sont, dans l'Éducation nationale, les inspecteurs et inspectrices et les personnels de direction du secondaire. Aucun·e enseignant·e du 1er degré n'est fonctionnaire d'autorité et à ce titre dispose d'un droit d'expression et d'opinion, même en période de réserve, à condition de respecter le principe de neutralité.

La discrétion professionnelle est définit par l'article L121-7 du Code Général de la Fonction Publique (CGFP). Elle interdit aux agentes et aux agents de révéler des informations portées à leur connaissance par des usager·es ou d'autres agent·es de l'État au cours de l'exercice des fonctions.

Le secret professionnel est lui défini dans l'article L121-6 : "L'agent public est tenu au secret professionnel dans le respect des articles 226-13 et 226-14 du code pénal."

Citoyens et citoyennes avant tout

Les enseignantes, enseignants et AESH dans l'exercice de leurs fonctions disposent donc bien, comme tout·e citoyen·ne, du droit fondamental à la liberté d'expression, sous couvert du respect de leurs obligations de discrétion et de secret professionnel définies par les textes réglementaires.

En dehors du service, les agentes et agents ont le droit de participer aux élections et à la campagne qui les précède. Par exemple, un·e enseignant·e ne pourra pas dire : « En tant qu'enseignant·e ou directeur-directrice de l'école X, j'appelle à voter pour le candidat X ou la candidate Y » car cela pourrait laisser entendre que l'Éducation nationale appelle à voter tel ou telle candidat·e. Mais les PE et les AESH peuvent tout à fait signer un appel à voter, se présenter à des élections, en précisant sa profession.

Lire aussi :


Les résultats de l’extrême droite aux élections européennes et le risque de chaos provoqué par le choix assumé d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale ont provoqué de l’effroi.
Au-delà de ce choc, cette décision du Président oblige toutes les forces progressistes à se rassembler. Parce que l’extrême-droite est l'ennemie du monde du travail, de l’écologie, des libertés publiques et de la démocratie, tout doit être entrepris pour qu’elle n’arrive pas aux plus hautes responsabilités du pays.
Face à la banalisation du racisme et des discriminations, face aux conséquences désastreuses des politiques économiques et sociales menées, après la confirmation de la poursuite de ces politiques néfastes et autoritaires par le Président lui-même lors du lancement de la campagne de la majorité présidentielle, la réaction s’impose.
C’est par la solidarité, le renforcement des services publics que la lutte contre l’extrême droite sera possible. Dans ce moment de bascule pour la démocratie, la responsabilité du mouvement syndical est bien d’offrir des perspectives de progrès social à la profession, à la jeunesse et à la population tout entière, notamment en luttant contre les idées d’extrême droite et en mettant un coup d’arrêt à la politique menée par le président Macron et son gouvernement contre la jeunesse, contre les personnels, contre l’Ecole publique.

Aux côtés d’autres syndicats (CGT, CFDT,UNSA, Solidaires), d’associations comme VISA, et du mouvement social, la FSU et la FSU-SNUipp appellent les agent.es et les citoyen.nes à manifester le samedi 16 juin pour porter une alternative de progrès pour le monde du travail et pour notre société.

Les membres du CSE de ce 6 juin 2024 se sont prononcé·es quasi unanimement contre le projet d’arrêté fixant les nouveaux programmes d’enseignement du français et des mathématiques au cycle 1 et 2 dès la rentrée prochaine.

Lors d’un vœu commun - à l’initiative de la FSU-SNUipp -, les organisations syndicales ont demandé instamment l’abandon de ces projets. Elles dénoncent des modalités de rédaction inacceptables et une parution à la veille des vacances ainsi qu’une « conception à l’envers de l’apprentissage avec des applications systématique et mécanique de procédures au détriment de la résolution de problèmes et de la construction de la pensée ». Des programmes qui tournent le dos à « la finalité même de rendre l’élève capable de penser le monde pour agir sur lui ».

Elles ont noté ainsi trois points forts de désaccord :

  •  Des notions se succédant sans lien entre elles, masquant le sens des apprentissages et fragilisant les liens entre savoirs et procédures pourtant essentiels.
  • Une hétérogénéité érigée en obstacle avec un abandon du principe des cycles et un traitement hors temps de classe des difficultés des élèves que ces programmes normatifs auront eux-mêmes créées.
  • Des situations d’apprentissage et des pratiques codifiées méprisant l’expertise enseignante.

Elles ont ainsi appelé à l’ouverture de « discussions larges permettant les consensus nécessaires sur l’ensemble de la recherche en éducation. »

Mais de consensus, il n’a nullement été question lors de ce CSE. Ni avec l’expression des membres du CSE, ni avec la pluralité de la recherche en didactique et pédagogie. La DGESCO et l’Inspection générale ont au contraire avoué que leurs références se concentraient sur les guides d’accompagnement en cours et sur les avis du Conseil scientifique de l’éducation nationale (CSEN), ignorant sciemment des décennies de recherche en particulier en sciences de l’éducation ou des conférences de consensus du CNESCO.

Une bataille pied à pied

La FSU-SNUipp a fait le choix de présenter une série d’amendements, très loin de faire le tour de tout ce qui pose problème tant ces programmes sont néfastes, mais afin de présenter, à travers ces derniers, des points particuliers d’opposition.
L’ensemble des amendements de la FSU-SNUipp présentés au vote ont fait l’objet d’un avis favorable du CSE.

Une très large opposition

Pour autant, l’administration s’entête avec autoritarisme, au mépris des avis des organisations syndicales comme de la FCPE. Renvoyant aux pratiques familiales les tissages culturels, ces programmes renforceront les inégalités scolaires et mettront nombre d’enfants en difficulté voire en décrochage, risquant de créer une école loin du plaisir d’apprendre, dans l’indigne logique du « choc des savoirs ».

Loin également de la prise en compte des besoins particuliers, ces programmes se retrouvent en totale opposition avec le projet de l’école inclusive. Conçus autour d’un élève-type qui n’existe pas, ils sont déshumanisants. Inapplicables, ils accentueront les écarts entre le prescrit et le réel et engendreront des conflits de valeurs, culpabilisant les enseignant·es et renforçant la perte de sens du métier et les souffrances professionnelles.

La précipitation de ces nouvelles modifications ne s’appuie sur aucune nécessité de terrain, d’autant que les personnels réclament depuis des mois de meilleures conditions de travail et une augmentation salariale qui restent sans réponse.

Avec un vote final recueillant 94% des exprimé·es contre ce projet (47 voix contre, 3 pour, 2 abstentions, 1 refus de vote), les programmes de cycle 1 et 2 sont à l’opposé des missions d’une école émancipatrice pour toutes et tous que portent la communauté éducative.
La FSU-SNUipp continuera à faire vivre un tout autre projet pour une autre école, un autre avenir et une autre société.

Une mise en application dès la rentrée ?

Depuis quelques jours, certains recteurs se focalisent sur une application des programmes dès la rentrée en imposant une formation avant le départ en vacances. Cette formation est placée sur les heures d’animations pédagogiques en préemptant sur les 18 heures de l’année 2024-2025. Ces injonctions ne sont pas réglementaires et la FSU-SNUipp s’est adressée au ministère pour dénoncer le zèle de la hiérarchie.

Gabriel Attal, encore ministre de l’Education Nationale en décembre, avait annoncé au syndicat majoritaire que la formation sur les nouveaux programmes serait organisée sur le temps élèves avec remplacement ou bien en libérant les élèves. Encore des paroles non tenues…

Alors que la fin de l’année approche, les directeurs et directrices d’école ont reçu un mail leur demandant de diffuser aux familles un “support de communication” concernant l’entrée en 6ème.
Une nouvelle fois, le ministère demande aux enseignant·es de relayer la propagande gouvernementale vantant les bienfaits des réformes en cours, pourtant largement contestées.

La FSU-SNUipp rappelle son opposition au choc des savoirs et au tri des élèves dès l’école primaire. Elle rappelle aussi que le rôle des directeurs et directrices n’est pas de vendre aux parents d’élèves la politique du ministère.

#NousNeTrieronsPasNosEleves https://t.co/CRSKAzZbxi

— Guislaine David (@guislainedavid) June 5, 2024

C’est pour ces raisons que le syndicat les appelle à ne pas distribuer aux parents le flyer du ministère.

Principaux enseignements

Les stagiaires estiment leur temps de travail hebdomadaire à 46H18 min en moyenne.

#Stagiaires de la #TeamPE : Prenez la parole !
▶️https://t.co/7hlOS2dqfL #EFS #PES #NFS pic.twitter.com/2Bur2Ow67c

— FSU-SNUipp (@FSU_SNUipp) May 28, 2024

Un temps excessif, facteur d’épuisement, qu’il faut mettre en relation avec les plus de 50% de stagiaires qui s’estiment débordé·es.
A celà s'ajoutent des éléments organisationnels, qui au-delà de la fatigue, engendre de lourds coûts et impactent la vie des stagiaires : 4 stagiaires sur 10 soulignent qu’ils et elles rencontrent des difficultés financières durant leur année de formation.En termes de contenus, trois grands domaines étaient questionnés : analyse de pratique de stage, initiation à la recherche, pratique pédagogique et gestion de classe.

A l’exception de l’analyse de pratique avec 45% d’insatisfaction - chiffre déjà élevé et en augmentation par rapport aux enquêtes plus anciennes - les autres domaines se situent à plus de 60% : 65% pour l'initiation à la recherche, 62% sur la pratique pédagogique/gestion de classe.
Le tout étant peu soutenu par des visites, pourtant indispensables : 30% des stagiaires ont eu 1 seule ou aucune visite.

#Stagiaires de la #TeamPE : Prenez la parole !
▶️https://t.co/7hlOS2dY5j #EFS #PES #NFS pic.twitter.com/ikFIfTo6qE

— FSU-SNUipp (@FSU_SNUipp) May 29, 2024

L’ensemble de ces réponses amène à un constat cinglant : près de 80% des stagiaires ne se sentent pas armé·es pour prendre une classe en responsabilité totale et près de 50% ne se projettent pas au-delà des 10 prochaines années.

Une refonte de la formation à revoir

La réforme de la formation initiale à venir aurait pu être l’occasion de répondre aux exigences d’une formation de qualité accessible aux plus grand nombre. Pourtant elle s’annonce être une formation à rebours des besoins. Les nouveaux contenus sont une occasion de mettre un peu plus les personnels sous tutelle. Et cette réforme ne renforcera pas l’attractivité du métier enseignant qui repose par ailleurs sur d’autres facteurs comme l’amélioration des conditions de travail ou de la rémunération auxquels le Ministère serait bien inspiré de répondre.

Le Conseil supérieur des programmes (CSP) a diffusé, le 8 avril, les projets de programmes en français et en mathématiques pour les cycles 1 et 2, de la petite section de maternelle au CE2. Alors que les programmes de 2002 puis de 2015 avaient été approuvés par la communauté éducative, le CSP, pour donner suite à la saisine (très idéologique) du ministère, a totalement réécrit et réorganisé les programmes, tournant le dos à l’ambition de la réussite de toutes et tous avec une vision différente de l’école. Rien ne va dans ces nouveaux programmes : ni la méthode, ni la forme, ni le fond.

Sur la méthode, le temps court entre la lettre de saisine du CSP, le 8 janvier, et la date prévue de mise en application, en septembre, confirme que leur élaboration n’a été voulue ni comme le résultat d’un consensus construit par une large communauté scientifique incluant didactique, sociologie des apprentissages et sociologie de l’éducation, ni par la volonté de consulter un grand nombre d’équipes de professionnels de terrain. Le temps est loin où le ministère dégageait du temps pour que les équipes soient consultées collectivement.

Sur le fond, ces programmes s’inscrivent dans une stratégie éducative en rupture totale avec les valeurs historiques d’un enseignement émancipateur, fondé sur le refus des inégalités scolaires et sociales. Ils portent une vision mécaniciste, simpliste et, finalement, dangereuse pour les apprentissages des élèves. Ils balaient d’un revers de manche des décennies de travaux en sciences de l’éducation et traduisent une méconnaissance à la fois des processus d’apprentissage des élèves mais également du travail expert des enseignantes et des enseignants.

Élémentariser l’école maternelle

En effet, en visant principalement l’objectif d’améliorer les « scores » des jeunes élèves lors des évaluations nationales et internationales, les nouveaux programmes brident à la fois les choix didactiques et pédagogiques des équipes enseignantes et transforment les professeurs des écoles en de simples exécutants de programmes livrés « clés en main ». La capacité de l’élève à réfléchir, à comprendre, à imaginer et à apprendre avec les autres, selon un rythme et des chemins qui lui sont propres, est supprimée.

Ainsi, ils rompent complètement avec la notion de cycle où les savoirs à acquérir se font progressivement et différemment d’un élève à l’autre, et où les attendus de fin de cycle valident les apprentissages. L’introduction de repères annuels et infra-annuels va créer, de fait, des normes d’acquisition qui généreront rapidement des écarts à la norme pour les élèves en difficulté. C’est une conception qui nie la réalité des différents processus et rythmes d’apprentissage, une conception rejetée depuis longtemps et qui présente un véritable danger.

Les programmes de cycle 1 oublient que l’enfant arrivant à la maternelle doit avant tout devenir un élève, et que cela passe par l’instauration d’une confiance dans les adultes chargés de l’accompagner dans cette posture. En ne regardant que les apprentissages en mathématiques et en français, le ministère marque clairement sa volonté d’élémentariser l’école maternelle en vue de la préparation aux évaluations nationales de CP.

L’élève, tout au long de sa scolarité, va ainsi se voir proposer des apprentissages ponctuels, cloisonnés et parfois mécaniques. Les stratégies détaillées relèvent surtout d’un processus proche de « j’apprends, j’applique ». De même, l’enseignement du français en cinq champs séparés se rapproche plus d’une langue à travailler que d’un langage pour construire une culture et une pensée. Face à ce cumul d’apprentissages juxtaposés, mécaniques et répétitifs, l’élève sera chargé d’élaborer seul les compétences complexes.

Un outil de contrôle des pratiques enseignantes

Ces programmes, sorte de feuille de route du quotidien, n’affichent plus d’attendus clairs de fin de cycle ni d’objectifs de culture commune à mettre en œuvre par les professeurs des écoles par des choix didactiques et pédagogiques. Au contraire, ils fournissent des « exemples de connaissances et de savoir-faire attendus des élèves mais aussi des repères d’acquisition ». Derrière cette « aide » annoncée dès le préambule des programmes de mathématiques, une nouvelle conception de la fonction enseignante est à l’œuvre.
Il est désormais demandé aux professeurs des écoles d’être des exécutants, utilisant cette feuille de route du quotidien pour enseigner des contenus précis jour par jour, semaine par semaine, et s’appuyant sur ces programmes comme sur un manuel livré clés en main. Cela renvoie à l’idée que tout le monde est capable d’enseigner sans formation ni savoir-faire, simplement en suivant un pas-à-pas.

Les évaluations nationales standardisées deviennent l’objectif même de ces programmes conçus davantage comme une base de bachotage permettant la réussite aux évaluations qu’une base de construction des connaissances. Elles doivent, dès le début du CP, être utilisées pour « identifier les élèves dont les acquis précédents sont fragiles ». La pédagogie différenciée nécessaire à la remédiation aux difficultés de ces élèves se fera alors en dehors de la classe, dans le cadre de l’accompagnement pédagogique complémentaire. Renvoyer la difficulté scolaire en dehors de la classe signifie que l’hétérogénéité de la classe n’est plus utilisée comme un moteur favorable à l’ensemble du groupe, et surtout que l’élève est rendu responsable de son échec. Par ailleurs, ces évaluations mises en place pour piloter le système sonnent désormais comme un outil de contrôle des pratiques enseignantes.
Ces projets de programmes s’imbriquent totalement dans le « choc des savoirs » voulu par un pouvoir politique en quête d’un pilotage qui mesure les performances et maintient la tension sur les élèves et les enseignants, quitte à laisser sur le bord du chemin les plus fragiles, incapables de rentrer dans ce moule. C’est bien évidemment une perte de sens de nos métiers et une caporalisation qui va s’opérer.

A rebours de ce projet, les organisations syndicales représentatives des personnels signataires de cette tribune revendiquent des programmes émancipateurs pour les élèves mais aussi des conditions d’apprentissage qui leur permettent de progresser. Cela implique nécessairement des moyens et un autre projet pour l’école.

FSU-SNUipp, SE-UNSA, CFDT Education formation recherche publiques, CGT Educ’action, SUD-Education

Abandon de la fusion des métiers d’AESH et d’AED

Le syndicat en avait eu confirmation il y a plusieurs semaines, le projet de fusion des métiers d’AESH et des AED (Assistants d'Éducation) est abandonné. En remplacement, le ministère a annoncé l’ouverture d’une concertation sur un plan d’action métier dédié aux parcours professionnels des AESH.

Concertation sur un plan d'action métier

Le ministère envisage de structurer des carrières professionnelles pour les AESH en valorisant leurs acquis et en leur permettant d’accéder à un nouveau métier d’éducateur et d’éducatrice spécialisée au sein de l’Éducation nationale qui reste pour le moment très flou.

Il est nécessaire de créer un véritable corps d’AESH, avec des référentiels métiers et une formation professionnelle adéquate. Cette reconnaissance est cruciale pour garantir le bon fonctionnement de l’école inclusive. La possibilité d’accéder à un métier d’éducateur- d’éducatrice spécialisée ne doit pas avoir pour effet d’en rabattre sur les exigences pour le métier d’AESH, ni de mettre en place un système à deux vitesses entre celles et ceux qui y accéderont ou pas.

Transformation des PIAL en Pôles d’Appui à la Scolarité (PAS)

D’ici 2027, tous les PIAL (Pôles Inclusifs d'Accompagnement Localisés) seront transformés en PAS. Dès la rentrée 2024, 100 PAS seront mis en place dans quatre départements pilotes. Ces PAS pourront définir un accompagnement humain sans attendre les décisions de la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées).

Si la prise en charge la plus rapide possible est souhaitée par les familles comme les personnels, cette flexibilité accrue ne doit en aucun cas dégrader davantage les conditions de travail des AESH.

Accompagnement des élèves sur le temps méridien

Une nouvelle loi prévoit la prise en charge financière par l'État des AESH accompagnant des élèves pendant le temps de restauration scolaire. Cette mesure permettra d’intégrer ces heures au temps de travail officiel des AESH, évitant ainsi les multi-contrats, Le ministère y voit un moyen d’augmenter le temps de travail des AESH jusqu’à 32 heures hebdomadaires.

Ces 32 heures représentent en réalité un temps partiel de 82%, bien loin d’un temps complet. Cette mesure ne doit s’appliquer que sur la base du volontariat, car une journée continue dans les conditions de travail actuelles ne constitue pas une amélioration. La FSU porte une redéfinition du temps de travail des AESH, permettant l’accès à des emplois à temps complet en restant sur les missions d’accompagnement sur le temps scolaire et en intégrant des temps de concertation, de formation et de préparation.

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