- 1- En défense de l’école publique
- 2- Pour l'augmentation des salaires et des pensions
- 3- Pour une école égalitaire
- 4- Une école qui respecte ses personnels
- 5- Pour la retraite à 60 ans !
- 6- L’exigence de la liberté pédagogique
- 7- Défendre le statut de fonctionnaire
- 8- Garantir les libertés fondamentales
- 9- Se battre pour les Droits des femmes
- 10- Racisme
- 11- Discrimination LGTBQIA+
- 12- Ecologie
- 13- Services publics
- 14- Répartition des richesses
- 15- Égalité professionnelle entre les femmes et les hommes
La FSU-SNUipp a, depuis toujours, un projet pour l’école et pour la société. Elle lie vision émancipatrice de l’éducation et défense des personnels. Elle a toujours couplé la nécessité de la transformation de l’école à celle de la société.
Parce que l’indépendance syndicale, à laquelle il est profondément attaché, ne veut pas dire indifférence, le syndicat développe 15 raisons d’aller voter le 30 juin prochain et de défendre une certaine vision de l’école et de la société dans les urnes, contre l’extrême-droite, les politiques libérales et pour le progrès social.
1- En défense de l’école publique
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La parution du rapport des députés Vannier et Weissberg et le scandale du lycée Stanislas, lié à l’éphémère passage d’Amélie Oudéa Castéra au Ministère, ont confirmé le séparatisme organisé par et au profit de l’école privé. Alors qu’un nombre très important de manquements et d’entorses aux règles de contractualisation avec l’État sont constatés (organisation du temps scolaires, cours de religion obligatoires…), le financement public dépasse largement les 75% en général annoncé par le Ministère et les contrôles sont quasiment inexistants : 5 en 2023 pour 7500 établissements !
Le privé organise une ségrégation selon l’origine sociale des élèves financée par nos impôts quand l’école publique, qui accueille toutes et tous les élèves sans distinction subit une baisse des moyens inacceptables.
2- Pour l'augmentation des salaires et des pensions
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Alors que l’inflation, atteint des sommets notamment depuis la pandémie, les salaires des fonctionnaires n’ont pas augmenté. Il en est de même pour les pensions des retraité·es.
Ainsi l’exécutif a refusé depuis 5 ans d’augmenter significativement le point d’indice des fonctionnaires, ne serait-ce que pour compenser la hausse du coût de la vie. Pour les enseignant·es, le Ministère a juste été capable de proposer le Pacte, un «travailler plus pour gagner plus» inacceptable.
L’extrême-droite ne remet pas du tout ces choix en cause et vote, avec la majorité présidentielle, au Parlement contre l’augmentation du SMIC et des minimas sociaux, contre l’indexation des salaires à l’inflation : des choix contre les classes moyennes et défavorisées, loin de l’image de parti populaire que le RN revendique.
3- Pour une école égalitaire
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La mise en place à marche forcée du «choc des savoirs», contre l’avis de toute la communauté éducative, a provoqué des mobilisations sur tout le territoire. Ce projet destructeur n’est qu’une pâle copie du projet du RN pour l’école. Se basant sur une méritocratie qui n’existe pas, niant le rôle de l’origine sociale, le parti de Marine Le Pen prône en effet une sélection permanente dirigeant par exemple les élèves les moins en réussite vers l’apprentissage dès 12 ans : un bond en arrière de 50 ans et un renoncement total à toute idée d’élévation générale du niveau scolaire et de lutte contre la reproduction sociale.
4- Une école qui respecte ses personnels
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Alors que les différents choix de politiques éducatives ont durablement dégradés les conditions de travail des personnels, alors que l’exécutif allie mépris salarial et «prof bashing» permanent, il feint de s’inquiéter du manque de respect des personnels des écoles en proposant Marseillaise, uniforme et le fait de se lever devant l’enseignant·e !
Le RN ne propose pas autre chose : pour ce dernier, c’est par le retour de cette école d’antan, totalement fantasmée, que le respect reviendrait… Une pensée magique, loin des problèmes du terrain !
Des solutions totalement déconnectées de ce que vivent et ressentent les personnels : une méconnaissance coupable de celles et ceux qui tiennent l’école à bout de bras et de leurs attentes.
5- Pour la retraite à 60 ans !
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Combattue dans la rue par des millions de grévistes, rejetée par plus de 79% de la population, adoptée suite à la procédure du 49-3, la réforme des retraites est à elle seule un symbole de la politique menée contre l’intérêt du monde du travail et imposée de façon autoritaire.
Loin de s’en éloigner, Jordan Bardella a annoncé que, si le RN arrivait au pouvoir, cette réforme ne serait pas remise en cause.
6- L’exigence de la liberté pédagogique
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Le projet du Ministère actuel est la mise sous tutelle des enseignantes et enseignants : labellisation de manuels scolaires, évaluations standardisées, programmes qui s’apparentent à des guides… Une atteinte inacceptable à la liberté pédagogique dénoncée dans les écoles.
Le RN rêve d’aller encore plus loin. Pour lui, les enseignant·es doivent être de simples exécutant·es de méthodes imposées par le Ministère : la fin de toute liberté pédagogique, la fin du métier.
7- Défendre le statut de fonctionnaire
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Stanislas Guerini, Ministre de la Fonction Publique, a annoncé en avril dernier remettre en cause le statut de fonctionnaire. Le projet promeut la suppression des catégories, frein selon lui à l’évolution de carrière, veut renforcer la rémunération au mérite et enfin, faciliter les licenciements. Cette attaque frontale à un statut protecteur est révélateur de la volonté de précariser pour mieux libéraliser et mettre sous pression les personnels.
Pour le Rassemblement National, ces annonces sont une aubaine. Elles correspondent en partie à ce qu’il a toujours porté. Mais, il faut prendre la mesure de ce que veut dire “licenciements facilités” si un parti autoritaire est au pouvoir ? Qu’adviendra-t-il des personnes qui osent dénoncer des dysfonctionnements ou même simplement exprimer des désaccords sur la politique menée ou les méthodes de management ?
8- Garantir les libertés fondamentales
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Condamnation d’un responsable syndical à de la prison avec sursis pour un tract, interdiction de conférences et répression étudiante, sanctions contre un humoriste sur le service public, convocation de militant·es et d’une présidente de groupe parlementaire… la liberté d’expression est fortement mise à mal.. Il faut y ajouter les sanctions prises contre les militantes et militants syndicaux après les mobilisations retraites, les violences policières contre les mobilisations écologistes comme à Sainte Soline… Le gouvernement n’a pas lésiné pour tenter de faire taire les voix qui contestent sa politique.
Le Rassemblement National va bien plus loin dans ses propositions, et ce depuis de nombreuses années : licenciements de fonctionnaire, limitation des droits de manifester et de grève dans les services publics, limitation drastique du droit syndical…
Le RN a par ailleurs apporté un soutien inconditionnel à la police quand l’action de cette dernière était condamnée par la justice.
9- Se battre pour les Droits des femmes
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Si le gouvernement n’a pas attaqué les droits des femmes en tant que tels, ses choix budgétaires, et notamment vis-à-vis des services publics, les pénalisent fortement : prise en charge des violences, accès à l’IVG partout sur le territoire… les exemples sont nombreux de conditions dégradées dans l’application effective des droits.
Du côté du RN, c’est un sujet sur lequel il tente de se «dédiaboliser». Conscient que ces dernières représentent plus de la moitié du corps électoral, l’extrême-droite a lissé son discours. Néanmoins, au-delà de ce dernier, les actes parlent. Ainsi l’extrême droite a voté contre ou s’est abstenue lors du vote sur l’inscription du droit à l’avortement comme droit fondamental européen et plus de 40% des députés RN n’ont pas voté en faveur de la constitutionnalisation de l’IVG en France. Enfin, elle s’est opposée à la prise en charge intégrale des soins liés au cancer du sein et au vote d’un budget pour la prise en charge des victimes de violence.
10- Racisme
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La gouvernement, sous l’impulsion de Gérald Darmanin et contre l’avis de toutes les associations qui traitent les questions de migration, a fait adopter en janvier une loi immigration qui durcit encore plus l’accès à la nationalité et aux droits pour les migrantes et les migrants.
Le RN s’est félicité de cette adoption. Marine Le Pen a même évoqué une «victoire idéologique». Mais avec le RN ce serait bien pire. Ce parti, héritier du Front National, s’est fondé sur le concept de «préférence nationale». Il s’agit de réserver logement, emploi, accès aux droits en fonction de la nationalité, cette dernière étant surtout vu comme une couleur de peau car il s’agit surtout de protéger «les racines blanches et chrétiennes de la France»
11- Discrimination LGTBQIA+
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Déjà en 2013, lors de l’adoption de la loi dite du «Mariage pour tous», le RN, alors absent de l’Assemblée, avait mené campagne, de façon aussi virulente qu’ignoble, contre la possibilité pour les personnes de même sexe de se marier. S’il prétend, ne pas être un parti homophobe, il s’est pourtant fortement opposé à toutes les récentes évolutions des droits des personnes transexuelles, à une prétendue “théorie du genre” qui entrerait dans les écoles, à l’éducation à la sexualité… Et, très récemment les députés européens du RN ont voté contre le fait que l’Union européenne se déclare comme une zone de liberté LGBTQIA+.
12- Ecologie
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Le gouvernement a mené une politique à l’inverse des enjeux écologiques pourtant d’une urgence vitale. Il a par exemple refusé l’interdiction des glyphosates. Mais il met aussi en place des projets écologiquement néfastes d’appropriation de terres ou de l’eau comme avec les méga-bassines.
Le RN, s’il parvenait au pouvoir, irait lui encore plus loin. Il prévoit par exemple une baisse des taxes sur les énergies polluantes : des choix à rebours des nécessités !
13- Services publics
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Ces dernières années, le gouvernement a mis à mal les services publics en les privant notamment de moyens pour fonctionner. Par exemple, dans le 1er degré, alors que les effectifs dans les classes sont trop élevés, que le manque de remplaçant·es est flagrant, le Ministère a supprimé des postes et fermé des classes. Cette politique, ce sont d’abord les classes populaires et moyennes qui en font les frais : les services publics sont un instrument d’égalité.
Le RN veut aller plus loin. Il compte par exemple privatiser l’audiovisuel ou l’université et favoriser la concurrence comme entre l’école publique et l’école privée. Il veut surtout mettre les services publics sous tutelle directe du pouvoir en imposant des fonctionnements à l’opposé du principe d’égalité pour lequel ils ont été fondés.
14- Répartition des richesses
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Alors que l’inflation a durement frappé les ménages, notamment les plus modestes, le gouvernement a continué à mener une politique au service des plus riches. Il a notamment refusé des mesures d’urgence en votant contre la taxation des superprofits et le blocage des prix des produits de première nécessité.
Loin de l’image d’opposant que le RN essaie de se construire, loin de son image de parti proche des classes populaires, le RN a voté exactement de la même façon défendant ainsi les profits des plus riches au détriment des personnes les plus pauvres !
15- Égalité professionnelle entre les femmes et les hommes
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L’écart de salaire entre les femmes et les hommes se réduit trop lentement. Les politiques d’égalité salariale peinent à se mettre en place et le manque de volontarisme du gouvernement, comme du Ministère de l’Education Nationale, est flagrant.
Mais le RN est bien plus clair sur sa volonté de ne pas y parvenir. En 2020, les eurodéputés RN votent en majorité contre une résolution rappelant l’écart de salaire entre les femmes et les hommes. En 2024, les élus RN votent à nouveau en majorité contre la mise en place de normes pour promouvoir l’égalité des chances entre les femmes et les hommes.
La situation d’urgence oblige, sans que cela soit contradictoire avec l’indépendance et l’autonomie syndicale qui ne veut pas dire neutralité. La FSU-SNUipp prend ses responsabilités de syndicat majoritaire de luttes et de transformation sociale en prenant part à la dynamique unitaire en cours, seule réponse possible au refus de l‘arrivée du RN à Matignon.
Pas une voix ne doit manquer. La FSU-SNUipp appelle, dès le premier tour, à faire barrage à l’extrême droite et à voter pour une véritable alternative de progrès et de justice sociale, que l’on retrouve dans le programme du Nouveau front populaire. Soutenir ce programme ne constitue pas pour autant un blanc-seing.
Parce que le progrès social ne s’est jamais réalisé sans les luttes, quel que soit le résultat du vote, la FSU-SNUipp continuera à porter ses revendications et à mobiliser, pour une école et une société plus justes. Elle continue dans la période à appeler aux manifestations contre l’Extrême droite et pour le progrès et la justice sociale.