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“Si les idées du RN sont véhiculées, relayées, cela ne veut pas forcément dire qu’elles sont acceptées"

Vincent Tiberj est chercheur à Science Po Bordeaux, spécialisé en sociologie électorale et co-auteur de l’ouvrage “Citoyens et partis après 2022. Éloignement fragmentation” aux Editions Presses Universitaires de France La percée sans précédent de l'extrême droite aux européennes représente-t-elle un danger pour la démocratie en France ?

Pour beaucoup de citoyens, le RN est un danger et de fait, il l’est en termes de lutte contre les inégalités, de vision des services publics, de conception de ce que c’est que d’être un citoyen en France. Mais le RN est aussi le symptôme de tout un ensemble de phénomènes qui abîment la démocratie. La manière dont a été traité le mouvement sur les retraites en est un exemple, la dissolution de l’Assemblée nationale en est un autre. Trois semaines de campagne pour un scrutin qui fixe l’avenir du pays, le désorganisent et ne permettent pas la qualité des débats. Cette percée du Rassemblement national (RN), est-ce la victoire simple du RN ou la défaillance, le manque d’attachement aux valeurs de la démocratie et de confiance envers les citoyens ?

En cas d'accession au pouvoir, un recul en matière de droits, notamment en matière de culture, est-il à craindre ?

Un recul en matière de culture au sens très large mais aussi des droits, de la liberté d’expression et du service public. C’est toute l’ambiguïté du RN qui aujourd’hui parle de pouvoir d’achat, de droit à la santé mais qui, dans le même temps, n’est pas au clair sur le financement et les besoins du service public. En termes de culture, il y a un passé en France avec les municipalités dirigées par le RN : baisse du soutien aux associations ou pressions sur les festivals par exemple. Quand le RN arrive au pouvoir, c’est aussi un combat culturel et idéologique qu’il mène, soutenu par certains médias et intellectuels. Et toutes les disciplines de sciences humaines, dont le but est de révéler, montrer, dé-construire, analyser tout ce savoir critique est aussi attaqué.

Les idées véhiculées par l'extrême droite sur l'école ont-elles progressé ?

Dans le champ idéel, médiatique, intellectuel, politique, il y a tout un discours du « c’était mieux avant », décliné de manières différentes. Cela va de la relation homme-femme, à la parentalité et jusqu’à l’éducation nationale. Pour le RN, l’école est là pour apprendre l’autorité, les valeurs, l'effort et la discipline. Quand on parle école du mérite, école de l’excellence, c’est le retour à une école fantasmée qui est celle d’une partie de la IIIe République, en oubliant que cette école était ségréguée. Le collège et le lycée étaient essentiellement pour les enfants des élites. Ce qui est terrible est que l’on retrouve des idées de l’extrême droite jusqu’à certaines franges de la majorité présidentielle et dans le gouvernement actuel. Le problème de l’école, ce n’est pas l’uniforme, c’est ce que révèlent les indices de position sociale des familles dans les établissements en termes de ségrégation sociale, d’inégalités entre les établissements. Mais donner plus aux écoles, collèges et lycées qui ont le moins n’est pas un principe du RN.

Comment enrayer la dynamique électorale de l'extrême droite ?

Si les idées du RN sont véhiculées, relayées, cela ne veut pas forcément dire qu’elles sont acceptées. En à peine quatre jours, des manifestations des forces vives syndicales, associatives ont eu lieu. Des partis qui avaient du mal à se parler ont été capables de se rassembler. Tout cela est le signe que la démocratie en France, du côté des citoyens, existe encore. Alors même qu’il y avait une sorte de renoncement perçu après le combat sur les retraites, les gens sont capables de se remobiliser, de se battre pour leurs valeurs. Les électeurs qui se sont prononcés aux européennes ne sont pas forcément représentatifs de l'intégralité des citoyens, beaucoup se sont abstenus. Les jeunes générations sont bien plus ouvertes, moins rétives au multiculturalisme, à l’immigration, à la diversité que ceux et celles qui se sont prononcés pour le RN. Il va falloir que cette partie du pays se bouge et se compte car du côté des électeurs RN, il y a de grandes chances que le vote soit reconduit.

Métier enseignant, jeunesse et moyens pour l’école Nouveau Front Populaire Ensemble pour la République (majorité présidentielle) Rassemblement National Abandon du choc des savoirs et préservation de la liberté pédagogique

Investissement dans l’éducation nationale à hauteur des besoins : réinvestissement dans les locaux scolaires et garantie d’un nombre élevé de personnels enseignant et non-enseignant (médecine scolaire notamment) par établissement.
 
Création d’un service public d’accompagnement des élèves en situation de handicap, en formant et titularisant les actuelles accompagnantes d’élèves en situation de handicap (AESH)

Abandon du Service National Universel Poursuite de la politique engagée sur l’École

Interdiction de l’inscription sur les réseaux sociaux avant 15 ans

Généralisation du Service National Universel




Recentrer les enseignements sur les savoirs fondamentaux (sciences, français, histoire)

Imposer le vouvoiement à l'école

Centres spécialisés pour les élèves perturbateurs ou harceleurs

Fin du collège unique


La FSU-SNUipp revendique une école égalitaire porteuse d’émancipation pour les jeunes et non synonyme d’encasernement. Cela passe notamment par l’abandon immédiat du choc des savoirs et des évaluations nationales standardisées. Permettre la réussite de tous les élèves et une meilleure inclusion passe aussi nécessairement par un abondement des moyens et la fonctionnarisation des AESH.

Salaires, retraites, Fonction Publique Nouveau Front Populaire Ensemble pour la République (majorité présidentielle) Rassemblement National Revalorisation de la grille salariale des enseignantes et enseignant ainsi qu'une augmentation de 10 % du point d’indice des fonctionnaires

Indexation des salaires et des pensions sur l’inflation


Abrogation de la réforme des retraites de 2023 (et de la réforme chômage)

Blocage des prix des biens de première nécessité dans l’alimentation, l’énergie et les carburants

Rattrapage des postes manquants de fonctionnaires à l’hôpital public, dans le soin et le médico-social, à l’école publique, dans la justice, dans les services et les agences de l’État

Garantir l’accès aux services publics à toutes et à tous sans condition de nationalité et sur tout le territoire par un plan d’investissement : personne ne doit habiter à moins de trente minutes d’un accueil physique des services publics Aucune revalorisation de salaire prévue

Réforme de la fonction publique avec une partie indemnitaire au mérite

Ouverture d'une maison France services dans chaque canton













Revaloriser le métier d’enseignant du recrutement à la fin de la carrière (sans précision)

Revaloriser les revenus du travail par une incitation forte à l’augmentation des salaires en réduisant les cotisations patronales

Réserver les aides sociales aux Français et conditionner à 5 années de travail en France l’accès aux prestations sociales non-contributives comme le RSA

Abroger la réforme des retraites de Macron

Ouvrir la possibilité à une suspension de la TVA sur certains produits en cas de forte inflation
Réduire la dépense sociale par la mise en place de la priorité nationale



La FSU-SNUipp revendique dans un premier temps une augmentation immédiate de 300 euros net des enseignantes et enseignants comme des AESH. Elle exige une refonte de la grille indiciaire, une augmentation générale du point d’indice et son indexation sur l’inflation, comme pour les pensions. Le syndicat défend une retraite à 60 ans à taux plein avec 37,5 annuités.
Il demande une embauche de fonctionnaires à hauteur des besoins et le maintien du statut, protecteur pour les agent·es et pour les usagers et usagères.

Ecologie

Nouveau Front Populaire Ensemble pour la République (majorité présidentielle) Rassemblement National Interdire l’importation de toute production agricole ne respectant pas nos normes sociales et environnementales et soutenir la filière du bio et l’agroécologie

Défendre les zones agricoles, naturelles et les zones humides, doubler et améliorer la protection des aires maritimes protégées, protéger la forêt

Aller vers la gestion 100% publique de l’eau en régies locales

Garantir des tarifs accessibles et des mesures de gratuité ciblée (jeunes, précaires, etc) dans les transports publics et mettre en place un plan rail pour développer le fret et favoriser ce mode de transport pour les personnes Écologie "à la française" avec construction de réacteurs nucléaires pour poursuivre une baisse annuelle de 6 % des émissions de gaz à effet de serre, afin d’atteindre une diminution de 55 % d’ici à 2030
Réduire l’usage des pesticides de 50 % d’ici à 2030 Renoncer à l’interdiction de la vente des voitures à moteur thermique à l’horizon 2035
Abroger toutes les interdictions et obligations liées aux DPE (travaux, mise en location...)

Face à l’urgence climatique, la FSU-SNUipp défend une politique de développement des services publics, notamment de transports, et de renforcement de leur accessibilité pour toutes et tous. Elle soutient toutes les initiatives permettant de tendre le plus rapidement possible vers des modes de production et de consommation soutenables.

Libertés et laïcité

Nouveau Front Populaire Ensemble pour la République (majorité présidentielle) Rassemblement National Abroger les dispositions liberticides des lois sécurité globale, séparatisme, et les lois qui instaurent un état d’urgence permanent et portent atteinte aux libertés individuelles et collectives

Interdire la reconnaissance faciale et évaluer de manière indépendante les dispositifs de vidéosurveillance en lien avec la Défenseure des
droits

Protéger les lanceurs d’alerte

Rétablir la police de proximité, interdire les armes mutilantes, refonder l’IGPN

Engager un vaste plan de formation des
fonctionnaires à la laïcité, aux principes juridiques de la loi de 1905, renforcer la pédagogie de la laïcité dans l’éducation nationale pour accompagner les professeurs Supprimer l’excuse de minorité pour les plus de 16 ans, afin qu’ils puissent être jugés comme des personnes majeures.

Défense de la laïcité en sanctionnant tous ceux qui placent les lois de la religion au-dessus de celles de la République (sans précision)








Privatiser l’audiovisuel public

Mettre en place une législation spécifique visant les idéologies islamistes, véritable menace totalitaire des temps modernes

Instituer une présomption de légitime défense pour les forces de l’ordre

Mettre en place, en plus des peines planchers, la limitation de la possibilité des aménagements et réductions de peine et réformer la justice des mineurs pour la durcir


Le syndicat défend la loi de 1905 et son esprit. Il s’oppose à toute instrumentalisation de la laïcité à des fins d’exclusion, notamment envers les femmes voilées. Très attaché aux libertés fondamentales, il soutient tout ce qui permet de construire les contre-pouvoirs (lanceurs d’alertes, monde associatif…) nécessaires au fonctionnement sain d’une démocratie. Il réaffirme un attachement sans faille aux libertés d’expression, de manifestation et de grève.

Droits des femmes, des migrantes et migrants et lutte contre les discriminations

Nouveau Front Populaire Ensemble pour la République (majorité présidentielle) Rassemblement National Adoption d’une loi intégrale pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles en portant le budget à 2,6 milliards d’euros comme demandé par les associations

Instauration de l’égalité salariale et création d’un congé menstruel dans les entreprises et administrations

Faire prendre en charge par la Sécurité sociale les protections menstruelles et sanctionner les fabricants qui ne respectent pas le contrôle sanitaire et la régulation des prix

Mettre en œuvre un plan d’éradication des violences à l’encontre des personnes LGBTQI et autoriser le changement d’état civil libre et gratuit devant un officier d’état civil

Abroger les lois asile et immigration Développement de consultation de prévention de la ménopause, de l'infertilité et prise en charge de l'endométriose.

Mettre en place un congé de naissance de 3 mois pour chaque parent

Intransigeance dans la lutte contre le racisme, l'antisémitisme, le sexisme et l'homophobie. Mesure envisagée : généralisation de la pratique du testing pour lutter contre les discriminations à l'embauche.

Conditionnement de la délivrance d'une carte de séjour longue durée à la maîtrise du français et au respect des valeurs républicaines. Dans le cas contraire, possibilité de retrait du titre de séjour.

Ouverture de centres de rétention aux frontières
extérieures. Mettre en place la priorité nationale (si nécessaire par référendum constitutionnel)

Suppression du droit du sol, de toutes les dérogations qui empêchent les expulsions d’étrangers et restriction du regroupement familial

Aucune mention du mot femme pas plus que des droits LGBTQIA+






La FSU-SNUipp s’oppose à toutes les discriminations. Elle refuse le présupposé d’une immigration problématique, qui est un mensonge économique et historique. Elle défend les droits des femmes, des personnes LGBTQIA+ et de toutes les personnes victimes de discriminations et continuera à se battre pour une extension de leurs droits.

  1. Les rendez-vous de carrière
    1. Les modalités
      1. La préparation
      2. Le déroulement
      3. Le compte-rendu d’évaluation professionnelle
      4. L’appréciation finale
      5. Les voies de recours
  2. Articulation entre rendez-vous de carrière et campagne d’avancement
    1. Avancement au sein de la classe normale
    2. Accès à la hors classe
    3. La classe exceptionnelle
  3. RDV de carrière : qui est concerné en 2023-2024 ?
    1. Pour la classe normale : rendez-vous de carrière aux 6ème  et 8ème échelon
    2. Pour l'accès au grade de PE hors-classe : rendez-vous de carrière à la 2ème année du 9ème échelon
  4. L’accompagnement
    1. L’accompagnement collectif
    2. L’accompagnement individuel
Les rendez-vous de carrière #

Trois rendez-vous sont prévus durant la carrière, qui sont pris en compte pour l’accélération d’une année lors des passages aux 7ème et 9ème échelons de la classe normale et pour l’accès à la hors-classe. L’accès à la classe exceptionnelle, quant à lui, n’est pas soumis à rendez-vous de carrière.

Ces rendez-vous sont programmés :

  • dans la première année scolaire* complète suivant le passage au 6ème échelon (cela concerne donc les enseignant·es promu·es au 6ème échelon entre le 1er septembre 2022 et le 31 août 2023) ;
  • dans l’année scolaire* des 18 mois d’ancienneté au 8ème échelon (cela concerne donc les enseignant·es promu·es au 8ème échelon entre le 1er mars 2022 et le 28 février 2023) ;
  • dans la seconde année au 9ème échelon, ou lorsque l'on a une ancienneté de 12 à 24 mois dans le 9ème échelon, ou dans la première année scolaire* complète suivant le passage au 9ème échelon (cela concerne donc les enseignant·es promu·es au 9ème échelon entre le 1er septembre 2022 et le 31 août 2023).

* du 1er septembre au 31 août

Les modalités # La préparation #

Chaque enseignant·e est informé·e avant le début des vacances d’été de la programmation d’un rendez-vous de carrière pour l’année scolaire à venir. La date de la visite de l’IEN est annoncée 15 jours avant (hors période de vacance de classe).
Un document de référence de l’entretien est proposé. Il peut être renseigné par l’enseignant·e et remis à l’IEN. Il n'est pas obligatoire.

Le déroulement #

Le rendez-vous de carrière comprend, pour les enseignant·es devant classe, une inspection suivie d’un entretien. Les PsyEN et les enseignant·es qui ne sont pas devant élèves ne sont concerné·es que par l’entretien.

Le compte-rendu d’évaluation professionnelle #

Il est rédigé par l’IEN qui complétera une grille nationale de onze compétences. Il propose un avis : « à consolider », « satisfaisant », « très satisfaisant » et une appréciation littérale. Un message sur Iprof et sur la messagerie professionnelle informe de la mise à disposition du compte-rendu du RDV de carrière dans l’application SIAE, dans le dossier Iprof. 

L’enseignant·e a quinze jours pour apporter par écrit ses observations.

L’appréciation finale #

Elle est émise par l’IA-DASEN qui s’appuie sur l’avis de l’IEN. Elle comporte 4 niveaux :

  •  « à consolider »
  • « satisfaisant »
  • « très satisfaisant »
  • « excellent »

Elle est notifiée entre le 1er et le 15 septembre de l’année scolaire suivante. Si, en raison d’une situation particulière, l’enseignant·e a bénéficié d'un rendez-vous de carrière après la période initiale prévue, l’appréciation finale sera notifiée au plus tard le 15 octobre. 

Les voies de recours #

Il est possible de demander la révision de son appréciation finale de la valeur professionnelle en présentant un recours gracieux dans un délai de 30 jours suivant la notification de l’appréciation.
En cas de réponse défavorable ou de non-réponse de l’IA-DASEN dans les 30 jours, il ou elle pourra saisir la CAPD dans un délai de 30 jours. Une CAPD sur les demandes de révision se tiendra préalablement à la constitution du tableau d’avancement. Les représentant·es des personnels de la FSU-SNUipp siègent dans cette instance et pourront défendre votre dossier auprès de l’administration. Après saisine de celle-ci, l’IA-DASEN notifie l'appréciation finale définitive retenue.

Articulation entre rendez-vous de carrière et campagne d’avancement # Avancement au sein de la classe normale #

Le principe est celui d’une cadence unique sauf pour l’accession aux 7ème et 9ème échelons. Pour ces derniers, 30% des enseignant·es bénéficient d’une accélération de carrière d’un an. L’IA-DASEN établit la liste des personnels concernés par cette accélération.

Accès à la hors classe #

Tous les PE après deux ans d’ancienneté dans le 9ème échelon de la classe normale sont promouvables à la hors classe. Aucune demande n’est à déposer.

Le barème prend en compte :

  • L’appréciation portée par l’IA-DASEN sur la valeur professionnelle de l’agent·e : excellent = 120 points, très satisfaisant = 100 points, satisfaisant = 80 points, à consolider = 60 points (pour les PsyEN : 145 / 125 / 105 / 95).
  • L’ancienneté acquise dans l’échelon au 31 août 2023 correspond à un nombre de points :

 

La classe exceptionnelle #

Ce grade est créé depuis le 1er septembre 2017. Il n’y a pas de rendez-vous de carrière, seulement un avis littéral émis par l’IEN et l’IA-DASEN arrête l’appréciation finale. Ils s’appuient sur l’ensemble du déroulement de la carrière et sur le CV I-prof. A partir de 2023, il devrait concerner 10,5% des effectifs du corps des professeurs des écoles. Aucune démarche n’est nécessaire pour être inscrit au tableau des “promouvables” à ce grade. Néanmoins, la vigilance est de rigueur afin de vérifier son inscription effective dès que l’on remplit les conditions. Pour cette vérification prendre contact avec la section FSU-SNUipp de son département.

L’accès est ouvert à hauteur de 70% des promotions à des personnels ayant accomplis 6 années sur des fonctions particulières*, qui forment un premier vivier. 30% au plus des promotions sont réservées à un second vivier constitué de personnels au dernier échelon de la hors classe. Une dérogation est mise en place de 2021 à 2023 pour les PE ouvrant le second vivier à celles et ceux qui sont au 7ème ou 6ème échelon de la hors-classe.

*Enseignants exerçant en Éducation prioritaire, directeurs d’école et chargés d’école, directeurs adjoint de SEGPA, conseillers pédagogiques départementaux ou de circonscription, directeurs ou de directeurs adjoint UNSS, maîtres formateurs, tuteurs de personnels enseignants stagiaires et PSY-EN, formateurs académiques, enseignants référents handicap, conseiller en formation continue conformément , enseignants exerçant dans les établissements pénitentiaires et les centres éducatifs fermés, enseignants exerçant dans les écoles et établissements bénéficiaires d'un “ contrat local d'accompagnement ”.

Un tableau d’avancement est établi au regard :

  • De l’appréciation finale du DASEN sur la valeur professionnelle de l’enseignant·e (excellent : 140 points, très satisfaisant : 90 points, satisfaisant : 40 points, insatisfaisant : 0 point)
  • Et de son ancienneté acquise dans l’échelon (3 à 48 points).
RDV de carrière : qui est concerné en 2023-2024 ? # Pour la classe normale : rendez-vous de carrière aux 6ème  et 8ème échelon #

Les IEN inspecteront, en 2023-2024, les enseignant·es qui pourront bénéficier d’un avancement accéléré d’échelon au titre de l’année 2024-2025. 

Seront concernés :  

  • les enseignants et enseignantes promues au 6ème  échelon entre le 1er septembre 2022 et le 31 août 2023 ;
  • les enseignants et enseignantes promues au 8ème  échelon entre le 1er mars 2022 et le 1er mars 2023.
Pour l'accès au grade de PE hors-classe : rendez-vous de carrière à la 2ème année du 9ème échelon #

 Les IEN inspecteront, en 2023-2024, les enseignant·es qui pourront bénéficier de l'accès au grade de la hors-classe au titre de l’année 2024-2025.

Seront concernés :

  • les enseignants et enseignantes promues au 9ème échelon entre le 1er septembre 2022 et le 31 août 2023.
L’accompagnement #

L’accompagnement peut être individuel ou collectif, à la demande de l’enseignant·e ou à l’initiative de l’IEN. En pratique il reste peu mis en œuvre.

L’accompagnement collectif #

Il peut porter sur la conception et la mise en œuvre de projets ou dispositifs pédagogiques, sur l’évolution des pratiques pédagogiques et sur l’explicitation des orientations nationales et académiques en matière d’éducation.
Il peut également consister en une aide à la mise en place des programmes et à l’évaluation des acquis des élèves et permettre d’identifier les besoins de formation. Les équipes arrêtent, le cas échéant, les modalités d’un compte-rendu.

L’accompagnement individuel #

Il prend la forme d’une visite dans la classe suivie d’un entretien, il est destiné à valoriser les compétences identifiées, les besoins en formation et repérer les expertises spécifiques.

Le SNUipp-FSU revendique des changements d’échelon et de grade automatiques et au rythme le plus rapide pour toutes et tous. La hors-classe doit être accessible à toutes et tous et permettre aux PE ex instits qui n’y sont pas encore, d’être promues rapidement, avant leur départ à la retraite. Pour le SNUipp-FSU les échelons de la classe exceptionnelle doivent être transformées en échelons supplémentaires de la hors classe afin que tous les PE puissent approcher l’indice 1000 avant la retraite, sans condition.

Le danger de l’extrême droite au pouvoir

Dans ce contexte, il y a urgence à entrer dans une dynamique pour que l’extrême droite ne franchisse pas les portes du pouvoir. L’extrême droite au pouvoir c’est l’austérité pour les services publics et les salaires, ce sont des attaques contre les droits des femmes et des personnes LGBTQIA+, c’est la remise en cause du droit à l’IVG, une politique raciste avec la préférence nationale assumée. L’extrême droite est un danger pour l’école publique, pour nos élèves, nos collègues et pour la démocratie. L’extrême droite a une vision réactionnaire et antirépublicaine de l’école : la mise en œuvre de son programme aurait des effets terribles. L’extrême droite ne condamne jamais l’insuffisance des moyens, ni ne parle de la dégradation des conditions de travail. Jamais elle ne porte un regard critique sur les inégalités scolaires et sociales des élèves qui n’ont cessé de se renforcer, sauf pour rendre l'immigration responsable de tous les problèmes de l'école. Derrière un discours prétendument social, elle promeut en réalité l’obscurantisme, l'autoritarisme, la haine, le racisme, l’antisémitisme, les LGBTIphobies, le sexisme. Dans un ministère où l’école se gère par décrets et circulaires et non par loi, il y a un réel danger à leur laisser les clés du pouvoir.

La situation oblige, l’espoir est là

La FSU-SNUipp est profondément attachée au progrès social et à la démocratie, portant haut et fort les principes républicains, d’égalité, de liberté, de laïcité et de tolérance. Elle revendique pour les élèves et leur famille une société plus juste, une école qui permette à toutes et tous de grandir et de s’émanciper.
Au lendemain des élections, la FSU-SNUipp, au côté des organisations syndicales et du mouvement social a pointé “l’urgence d’agir ensemble pour conjurer l’arrivée de l’extrême droite aux plus hautes responsabilités du pays” et indiqué qu’elle prendrait “toute sa part dans la construction de l’unité au côté de la société civile organisée”. L’objectif est bien de contribuer à bâtir une alternative sociale, féministe et écologiste aux antipodes de ce que porte l’extrême droite ainsi que des politiques néolibérales qui font son terreau depuis des années.”
Les partis de gauche ont annoncé la création d’un “nouveau front populaire” pour présenter des candidatures uniques et ont diffusé leur programme. Sans surprise, il comporte un certain nombre de revendications de la FSU-SNUipp pour changer l’école et la société : augmentation des salaires, abrogation du choc des savoirs et de parcoursup, préservation de la liberté pédagogique, réduction des effectifs par classe …
La capacité de la gauche à réussir en trois jours une telle union est remarquable et donne espoir. Alors forcément tout n’est pas parfait, dans le programme il manque des revendications que la FSU-SNUipp continuera de défendre si le nouveau front populaire arrive au pouvoir.

Voter pour une véritable alternative de progrès et de justice sociale

Le moment est sans précédent pour le pays mais également pour la FSU-SNUipp, il ne s’agit donc pas de rater cette étape.
La situation d’urgence oblige, sans que cela soit contradictoire avec l’indépendance et l’autonomie syndicale qui ne veut pas dire neutralité. La FSU-SNUipp prend ses responsabilités de syndicat majoritaire de luttes et de transformation sociale en prenant part à la dynamique unitaire en cours, seule réponse possible au refus de l‘arrivée du RN à Matignon.  
Pas une voix ne doit manquer. La FSU-SNUipp appelle, dès le premier tour, à faire barrage à l’extrême droite et à voter pour une véritable alternative de progrès et de justice sociale, que l’on retrouve dans le programme du Nouveau front populaire. Soutenir ce programme ne constitue pas pour autant un blanc-seing. 
Parce que le progrès social ne s’est jamais réalisé sans les luttes, quel que soit le résultat du vote, la FSU-SNUipp continuera à porter ses revendications et à mobiliser, pour une école et une société plus justes.  Elle continue dans la période à appeler aux manifestations contre l’Extrême droite et pour le progrès et la justice sociale.

  1. 1- En défense de l’école publique
  2. 2- Pour l'augmentation des salaires et des pensions
  3. 3- Pour une école égalitaire
  4. 4- Une école qui respecte ses personnels
  5. 5- Pour la retraite à 60 ans !
  6. 6- L’exigence de la liberté pédagogique
  7. 7- Défendre le statut de fonctionnaire
  8. 8- Garantir les libertés fondamentales
  9. 9- Se battre pour les Droits des femmes
  10. 10- Racisme
  11. 11- Discrimination LGTBQIA+
  12. 12- Ecologie
  13. 13- Services publics
  14. 14- Répartition des richesses
  15. 15- Égalité professionnelle entre les femmes et les hommes

La FSU-SNUipp a, depuis toujours, un projet pour l’école et pour la société. Elle lie vision émancipatrice de l’éducation et défense des personnels. Elle a toujours couplé la nécessité de la transformation de l’école à celle de la société.
Parce que l’indépendance syndicale, à laquelle il est profondément attaché, ne veut pas dire indifférence, le syndicat développe 15 raisons d’aller voter le 30 juin prochain et de défendre une certaine vision de l’école et de la société dans les urnes, contre l’extrême-droite, les politiques libérales et pour le progrès social.

1- En défense de l’école publique
#

La parution du rapport des députés Vannier et Weissberg et le scandale du lycée Stanislas, lié à l’éphémère passage d’Amélie Oudéa Castéra au Ministère, ont confirmé le séparatisme organisé par et au profit de l’école privé. Alors qu’un nombre très important de manquements et d’entorses aux règles de contractualisation avec l’État sont constatés (organisation du temps scolaires, cours de religion obligatoires…), le financement public dépasse largement les 75% en général annoncé par le Ministère et les contrôles sont quasiment inexistants : 5 en 2023 pour 7500 établissements !
Le privé organise une ségrégation selon l’origine sociale des élèves financée par nos impôts quand l’école publique, qui accueille toutes et tous les élèves sans distinction subit une baisse des moyens inacceptables.

La FSU-SNUipp rappelle sa revendication d’argent public pour l’école publique. L’école fait front #OnVote

2- Pour l'augmentation des salaires et des pensions #

Alors que l’inflation, atteint des sommets notamment depuis la pandémie, les salaires des fonctionnaires n’ont pas augmenté. Il en est de même pour les pensions des retraité·es.
Ainsi l’exécutif a refusé depuis 5 ans d’augmenter significativement le point d’indice des fonctionnaires, ne serait-ce que pour compenser la hausse du coût de la vie. Pour les enseignant·es, le Ministère a juste été capable de proposer le Pacte, un «travailler plus pour gagner plus» inacceptable.
L’extrême-droite ne remet pas du tout ces choix en cause et vote, avec la majorité présidentielle, au Parlement contre l’augmentation du SMIC et des minimas sociaux, contre l’indexation des salaires à l’inflation : des choix contre les classes moyennes et défavorisées, loin de l’image de parti populaire que le RN revendique.

La FSU-SNUipp défend une société plus juste. Elle réclame l’augmentation immédiate des salaires et des pensions et leur indexation sur l’inflation. L’école fait front #OnVote

3- Pour une école égalitaire
#

La mise en place à marche forcée du «choc des savoirs», contre l’avis de toute la communauté éducative, a provoqué des mobilisations sur tout le territoire. Ce projet destructeur n’est qu’une pâle copie du projet du RN pour l’école. Se basant sur une méritocratie qui n’existe pas, niant le rôle de l’origine sociale, le parti de Marine Le Pen prône en effet une sélection permanente dirigeant par exemple les élèves les moins en réussite vers l’apprentissage dès 12 ans : un bond en arrière de 50 ans et un renoncement total à toute idée d’élévation générale du niveau scolaire et de lutte contre la reproduction sociale.

Contre la sélection sociale et le tri des élèves, la FSU-SNUipp porte le projet d’une école et une scolarité émancipatrice. L’école fait front #OnVote

4- Une école qui respecte ses personnels
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Alors que les différents choix de politiques éducatives ont durablement dégradés les conditions de travail des personnels, alors que l’exécutif allie mépris salarial et «prof bashing» permanent, il feint de s’inquiéter du manque de respect des personnels des écoles en proposant Marseillaise, uniforme et le fait de se lever devant l’enseignant·e !
Le RN ne propose pas autre chose : pour ce dernier, c’est par le retour de cette école d’antan, totalement fantasmée, que le respect reviendrait… Une pensée magique, loin des problèmes du terrain !
Des solutions totalement déconnectées de ce que vivent et ressentent les personnels : une méconnaissance coupable de celles et ceux qui tiennent l’école à bout de bras et de leurs attentes.

Pour la FSU-SNUipp, c’est au Ministère, aux politiques de respecter l’école et ses personnels. Elle exige une plus grande reconnaissance de l’investissement professionnel, notamment par un meilleur salaire, et que cessent les remises en cause de la professionnalité des enseignantes et enseignants. L’école fait front #OnVote

5- Pour la retraite à 60 ans !
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Combattue dans la rue par des millions de grévistes, rejetée par plus de 79% de la population, adoptée suite à la procédure du 49-3, la réforme des retraites est à elle seule un symbole de la politique menée contre l’intérêt du monde du travail et imposée de façon autoritaire.
Loin de s’en éloigner, Jordan Bardella a annoncé que, si le RN arrivait au pouvoir, cette réforme ne serait pas remise en cause.

La FSU-SNUipp continue de revendiquer l’accès à une retraite à taux plein à 60 ans après 37,5 annuités de travail. L’école fait front #OnVote

6- L’exigence de la liberté pédagogique
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Le projet du Ministère actuel est la mise sous tutelle des enseignantes et enseignants : labellisation de manuels scolaires, évaluations standardisées, programmes qui s’apparentent à des guides… Une atteinte inacceptable à la liberté pédagogique dénoncée dans les écoles.
Le RN rêve d’aller encore plus loin. Pour lui, les enseignant·es doivent être de simples exécutant·es de méthodes imposées par le Ministère : la fin de toute liberté pédagogique, la fin du métier.

La FSU-SNUipp est viscéralement attachée à la liberté pédagogique, socle du sens du métier enseignant. L’école fait front #OnVote

7- Défendre le statut de fonctionnaire
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Stanislas Guerini, Ministre de la Fonction Publique, a annoncé en avril dernier remettre en cause le statut de fonctionnaire. Le projet promeut la suppression des catégories, frein selon lui à l’évolution de carrière, veut renforcer la rémunération au mérite et enfin, faciliter les licenciements. Cette attaque frontale à un statut protecteur est révélateur de la volonté de précariser pour mieux libéraliser et mettre sous pression les personnels.
Pour le Rassemblement National, ces annonces sont une aubaine. Elles correspondent en partie à ce qu’il a toujours porté. Mais, il faut prendre la mesure de ce que veut dire “licenciements facilités” si un parti autoritaire est au pouvoir ? Qu’adviendra-t-il des personnes qui osent dénoncer des dysfonctionnements ou même simplement exprimer des désaccords sur la politique menée ou les méthodes de management ?

Le statut actuel de fonctionnaire est le fruit d’une Histoire : il est la conséquence de la collaboration de l’État français au régime nazi. Il s’agissait bien d’avoir des personnes aux services de l’État et non d’une politique. La FSU-SNUipp s’inscrit totalement dans cette filiation. L’école fait front #OnVote

8- Garantir les libertés fondamentales
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Condamnation d’un responsable syndical à de la prison avec sursis pour un tract, interdiction de conférences et répression étudiante, sanctions contre un humoriste sur le service public, convocation de militant·es et d’une présidente de groupe parlementaire… la liberté d’expression est fortement mise à mal.. Il faut y ajouter les sanctions prises contre les militantes et militants syndicaux après les mobilisations retraites, les violences policières contre les mobilisations écologistes comme à Sainte Soline… Le gouvernement n’a pas lésiné pour tenter de faire taire les voix qui contestent sa politique.
Le Rassemblement National va bien plus loin dans ses propositions, et ce depuis de nombreuses années : licenciements de fonctionnaire, limitation des droits de manifester et de grève dans les services publics, limitation drastique du droit syndical…
Le RN a par ailleurs apporté un soutien inconditionnel à la police quand l’action de cette dernière était condamnée par la justice.

La FSU-SNUipp, comme la LDH ou la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme, s’inquiète du recul des libertés en France. De ce point de vue, l’arrivée du RN au pouvoir représenterait une détérioration sans précédent. La FSU-SNUipp rappelle son attachement aux libertés fondamentales. L’école fait front #OnVote

9- Se battre pour les Droits des femmes
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Si le gouvernement n’a pas attaqué les droits des femmes en tant que tels, ses choix budgétaires, et notamment vis-à-vis des services publics, les pénalisent fortement : prise en charge des violences, accès à l’IVG partout sur le territoire… les exemples sont nombreux de conditions dégradées dans l’application effective des droits.
Du côté du RN, c’est un sujet sur lequel il tente de se «dédiaboliser». Conscient que ces dernières représentent plus de la moitié du corps électoral, l’extrême-droite a lissé son discours. Néanmoins, au-delà de ce dernier, les actes parlent. Ainsi l’extrême droite a voté contre ou s’est abstenue lors du vote sur l’inscription du droit à l’avortement comme droit fondamental européen et plus de 40% des députés RN n’ont pas voté en faveur de la constitutionnalisation de l’IVG en France. Enfin, elle s’est opposée à la prise en charge intégrale des soins liés au cancer du sein et au vote d’un budget pour la prise en charge des victimes de violence.

La FSU-SNUipp est engagée dans toutes les luttes pour les droits des femmes. L’école fait front #OnVote

10- Racisme
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La gouvernement, sous l’impulsion de Gérald Darmanin et contre l’avis de toutes les associations qui traitent les questions de migration, a fait adopter en janvier une loi immigration qui durcit encore plus l’accès à la nationalité et aux droits pour les migrantes et les migrants.
Le RN s’est félicité de cette adoption. Marine Le Pen a même évoqué une «victoire idéologique». Mais avec le RN ce serait bien pire. Ce parti, héritier du Front National, s’est fondé sur le concept de «préférence nationale». Il s’agit de réserver logement, emploi, accès aux droits en fonction de la nationalité, cette dernière étant surtout vu comme une couleur de peau car il s’agit surtout de protéger «les racines blanches et chrétiennes de la France»

La FSU-SNUipp lutte contre toutes discriminations et notamment tous les racismes et la xénophobie. Elle a notamment combattu la loi immigration et a toujours combattu les idées racistes. L’école fait front #OnVote

11- Discrimination LGTBQIA+
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Déjà en 2013, lors de l’adoption de la loi dite du «Mariage pour tous», le RN, alors absent de l’Assemblée, avait mené campagne, de façon aussi virulente qu’ignoble, contre la possibilité pour les personnes de même sexe de se marier. S’il prétend, ne pas être un parti homophobe, il s’est pourtant fortement opposé à toutes les récentes évolutions des droits des personnes transexuelles, à une prétendue “théorie du genre” qui entrerait dans les écoles, à l’éducation à la sexualité… Et, très récemment les députés européens du RN ont voté contre le fait que l’Union européenne se déclare comme une zone de liberté LGBTQIA+.

La FSU-SNUipp refuse que l'orientation sexuelle, le genre et les choix des individus les concernant, soient l’objet de discriminations. L’école fait front #OnVote

12- Ecologie
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Le gouvernement a mené une politique à l’inverse des enjeux écologiques pourtant d’une urgence vitale. Il a par exemple refusé l’interdiction des glyphosates. Mais il met aussi en place des projets écologiquement néfastes d’appropriation de terres ou de l’eau comme avec les méga-bassines.
Le RN, s’il parvenait au pouvoir, irait lui encore plus loin. Il prévoit par exemple une baisse des taxes sur les énergies polluantes : des choix à rebours des nécessités !

Pour la FSU-SNUipp il y a urgence à effectuer une bifurcation écologique pour garantir un monde vivable aux générations futures. L’école fait front #OnVote

13- Services publics
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Ces dernières années, le gouvernement a mis à mal les services publics en les privant notamment de moyens pour fonctionner. Par exemple, dans le 1er degré, alors que les effectifs dans les classes sont trop élevés, que le manque de remplaçant·es est flagrant, le Ministère a supprimé des postes et fermé des classes. Cette politique, ce sont d’abord les classes populaires et moyennes qui en font les frais : les services publics sont un instrument d’égalité.
Le RN veut aller plus loin. Il compte par exemple privatiser l’audiovisuel ou l’université et favoriser la concurrence comme entre l’école publique et l’école privée. Il veut surtout mettre les services publics sous tutelle directe du pouvoir en imposant des fonctionnements à l’opposé du principe d’égalité pour lequel ils ont été fondés.

La FSU-SNUipp défend le développement de tous les services publics sur tous les territoires et même leur extension comme outils d’égalité. L’école fait front #OnVote

14- Répartition des richesses
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Alors que l’inflation a durement frappé les ménages, notamment les plus modestes, le gouvernement a continué à mener une politique au service des plus riches. Il a notamment refusé des mesures d’urgence en votant contre la taxation des superprofits et le blocage des prix des produits de première nécessité.
Loin de l’image d’opposant que le RN essaie de se construire, loin de son image de parti proche des classes populaires, le RN a voté exactement de la même façon défendant ainsi les profits des plus riches au détriment des personnes les plus pauvres !

La FSU-SNUipp défend une meilleure répartition des richesses notamment par la justice fiscale. L’école fait front #OnVote

15- Égalité professionnelle entre les femmes et les hommes
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L’écart de salaire entre les femmes et les hommes se réduit trop lentement. Les politiques d’égalité salariale peinent à se mettre en place et le manque de volontarisme du gouvernement, comme du Ministère de l’Education Nationale, est flagrant.
Mais le RN est bien plus clair sur sa volonté de ne pas y parvenir. En 2020, les eurodéputés RN votent en majorité contre une résolution rappelant l’écart de salaire entre les femmes et les hommes. En 2024, les élus RN votent à nouveau en majorité contre la mise en place de normes pour promouvoir l’égalité des chances entre les femmes et les hommes.

La FSU-SNUipp estime qu’à travail égal, salaire égal. À ce titre, elle se bat pour l’égalité salariale entre les femmes et les hommes et exige des leviers pour y parvenir. L’école fait front #OnVote

La situation d’urgence oblige, sans que cela soit contradictoire avec l’indépendance et l’autonomie syndicale qui ne veut pas dire neutralité. La FSU-SNUipp prend ses responsabilités de syndicat majoritaire de luttes et de transformation sociale en prenant part à la dynamique unitaire en cours, seule réponse possible au refus de l‘arrivée du RN à Matignon.
Pas une voix ne doit manquer. La FSU-SNUipp appelle, dès le premier tour, à faire barrage à l’extrême droite et à voter pour une véritable alternative de progrès et de justice sociale, que l’on retrouve dans le programme du Nouveau front populaire. Soutenir ce programme ne constitue pas pour autant un blanc-seing.
Parce que le progrès social ne s’est jamais réalisé sans les luttes, quel que soit le résultat du vote, la FSU-SNUipp continuera à porter ses revendications et à mobiliser, pour une école et une société plus justes. Elle continue dans la période à appeler aux manifestations contre l’Extrême droite et pour le progrès et la justice sociale.

En période d'élections, il est parfois demandé aux enseignantes et enseignants de s'abstenir de participer à « toute manifestation ou cérémonie publique » en invoquant « le devoir de réserve ». Les textes en vigueurs et une réponse d'avril 2011 du ministère de l'Éducation nationale à une question écrite à l'Assemblée Nationale indique que cette « réserve » s'applique uniquement durant le service dans le but d'assurer la neutralité de l'État en période électorale.

Neutralité et liberté d'opinion Le principe de laïcité et de neutralité du service public

Il impose aux enseignant·es, PsyEN et AESH comme à tous les fonctionnaires dans l'exercice de leurs fonctions, de respecter une stricte neutralité, notamment en ce qui concerne leurs opinions politiques ou religieuses. En classe, en conseil d'école, en entretien avec des parents, un·e enseignant·e, comme tout·e agent·e, doit donc respecter la neutralité qui est celle de l'État.

La liberté d'opinion des fonctionnaires

Elle est garantie par l'article L111-1 du Code Général de la Fonction Publique. Un enseignant ou une enseignante a donc le droit comme tout citoyen, d'exprimer son opinion, de participer à une manifestation publique, de signer une pétition… en dehors de ces fonctions. Cependant, il ne peut pas engager l'Éducation nationale par sa prise de position en la liant à sa fonction.

Devoir de réserve, discrétion et secret professionnel

Le devoir de réserve concerne particulièrement les fonctionnaires d'autorité que sont, dans l'Éducation nationale, les inspecteurs et inspectrices et les personnels de direction du secondaire. Aucun·e enseignant·e du 1er degré n'est fonctionnaire d'autorité et à ce titre dispose d'un droit d'expression et d'opinion, même en période de réserve, à condition de respecter le principe de neutralité.

La discrétion professionnelle est définit par l'article L121-7 du Code Général de la Fonction Publique (CGFP). Elle interdit aux agentes et aux agents de révéler des informations portées à leur connaissance par des usager·es ou d'autres agent·es de l'État au cours de l'exercice des fonctions.

Le secret professionnel est lui défini dans l'article L121-6 : "L'agent public est tenu au secret professionnel dans le respect des articles 226-13 et 226-14 du code pénal."

Citoyens et citoyennes avant tout

Les enseignantes, enseignants et AESH dans l'exercice de leurs fonctions disposent donc bien, comme tout·e citoyen·ne, du droit fondamental à la liberté d'expression, sous couvert du respect de leurs obligations de discrétion et de secret professionnel définies par les textes réglementaires.

En dehors du service, les agentes et agents ont le droit de participer aux élections et à la campagne qui les précède. Par exemple, un·e enseignant·e ne pourra pas dire : « En tant qu'enseignant·e ou directeur-directrice de l'école X, j'appelle à voter pour le candidat X ou la candidate Y » car cela pourrait laisser entendre que l'Éducation nationale appelle à voter tel ou telle candidat·e. Mais les PE et les AESH peuvent tout à fait signer un appel à voter, se présenter à des élections, en précisant sa profession.

Lire aussi :


Les résultats de l’extrême droite aux élections européennes et le risque de chaos provoqué par le choix assumé d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale ont provoqué de l’effroi.
Au-delà de ce choc, cette décision du Président oblige toutes les forces progressistes à se rassembler. Parce que l’extrême-droite est l'ennemie du monde du travail, de l’écologie, des libertés publiques et de la démocratie, tout doit être entrepris pour qu’elle n’arrive pas aux plus hautes responsabilités du pays.
Face à la banalisation du racisme et des discriminations, face aux conséquences désastreuses des politiques économiques et sociales menées, après la confirmation de la poursuite de ces politiques néfastes et autoritaires par le Président lui-même lors du lancement de la campagne de la majorité présidentielle, la réaction s’impose.
C’est par la solidarité, le renforcement des services publics que la lutte contre l’extrême droite sera possible. Dans ce moment de bascule pour la démocratie, la responsabilité du mouvement syndical est bien d’offrir des perspectives de progrès social à la profession, à la jeunesse et à la population tout entière, notamment en luttant contre les idées d’extrême droite et en mettant un coup d’arrêt à la politique menée par le président Macron et son gouvernement contre la jeunesse, contre les personnels, contre l’Ecole publique.

Aux côtés d’autres syndicats (CGT, CFDT,UNSA, Solidaires), d’associations comme VISA, et du mouvement social, la FSU et la FSU-SNUipp appellent les agent.es et les citoyen.nes à manifester le samedi 16 juin pour porter une alternative de progrès pour le monde du travail et pour notre société.

Les membres du CSE de ce 6 juin 2024 se sont prononcé·es quasi unanimement contre le projet d’arrêté fixant les nouveaux programmes d’enseignement du français et des mathématiques au cycle 1 et 2 dès la rentrée prochaine.

Lors d’un vœu commun - à l’initiative de la FSU-SNUipp -, les organisations syndicales ont demandé instamment l’abandon de ces projets. Elles dénoncent des modalités de rédaction inacceptables et une parution à la veille des vacances ainsi qu’une « conception à l’envers de l’apprentissage avec des applications systématique et mécanique de procédures au détriment de la résolution de problèmes et de la construction de la pensée ». Des programmes qui tournent le dos à « la finalité même de rendre l’élève capable de penser le monde pour agir sur lui ».

Elles ont noté ainsi trois points forts de désaccord :

  •  Des notions se succédant sans lien entre elles, masquant le sens des apprentissages et fragilisant les liens entre savoirs et procédures pourtant essentiels.
  • Une hétérogénéité érigée en obstacle avec un abandon du principe des cycles et un traitement hors temps de classe des difficultés des élèves que ces programmes normatifs auront eux-mêmes créées.
  • Des situations d’apprentissage et des pratiques codifiées méprisant l’expertise enseignante.

Elles ont ainsi appelé à l’ouverture de « discussions larges permettant les consensus nécessaires sur l’ensemble de la recherche en éducation. »

Mais de consensus, il n’a nullement été question lors de ce CSE. Ni avec l’expression des membres du CSE, ni avec la pluralité de la recherche en didactique et pédagogie. La DGESCO et l’Inspection générale ont au contraire avoué que leurs références se concentraient sur les guides d’accompagnement en cours et sur les avis du Conseil scientifique de l’éducation nationale (CSEN), ignorant sciemment des décennies de recherche en particulier en sciences de l’éducation ou des conférences de consensus du CNESCO.

Une bataille pied à pied

La FSU-SNUipp a fait le choix de présenter une série d’amendements, très loin de faire le tour de tout ce qui pose problème tant ces programmes sont néfastes, mais afin de présenter, à travers ces derniers, des points particuliers d’opposition.
L’ensemble des amendements de la FSU-SNUipp présentés au vote ont fait l’objet d’un avis favorable du CSE.

Une très large opposition

Pour autant, l’administration s’entête avec autoritarisme, au mépris des avis des organisations syndicales comme de la FCPE. Renvoyant aux pratiques familiales les tissages culturels, ces programmes renforceront les inégalités scolaires et mettront nombre d’enfants en difficulté voire en décrochage, risquant de créer une école loin du plaisir d’apprendre, dans l’indigne logique du « choc des savoirs ».

Loin également de la prise en compte des besoins particuliers, ces programmes se retrouvent en totale opposition avec le projet de l’école inclusive. Conçus autour d’un élève-type qui n’existe pas, ils sont déshumanisants. Inapplicables, ils accentueront les écarts entre le prescrit et le réel et engendreront des conflits de valeurs, culpabilisant les enseignant·es et renforçant la perte de sens du métier et les souffrances professionnelles.

La précipitation de ces nouvelles modifications ne s’appuie sur aucune nécessité de terrain, d’autant que les personnels réclament depuis des mois de meilleures conditions de travail et une augmentation salariale qui restent sans réponse.

Avec un vote final recueillant 94% des exprimé·es contre ce projet (47 voix contre, 3 pour, 2 abstentions, 1 refus de vote), les programmes de cycle 1 et 2 sont à l’opposé des missions d’une école émancipatrice pour toutes et tous que portent la communauté éducative.
La FSU-SNUipp continuera à faire vivre un tout autre projet pour une autre école, un autre avenir et une autre société.

Une mise en application dès la rentrée ?

Depuis quelques jours, certains recteurs se focalisent sur une application des programmes dès la rentrée en imposant une formation avant le départ en vacances. Cette formation est placée sur les heures d’animations pédagogiques en préemptant sur les 18 heures de l’année 2024-2025. Ces injonctions ne sont pas réglementaires et la FSU-SNUipp s’est adressée au ministère pour dénoncer le zèle de la hiérarchie.

Gabriel Attal, encore ministre de l’Education Nationale en décembre, avait annoncé au syndicat majoritaire que la formation sur les nouveaux programmes serait organisée sur le temps élèves avec remplacement ou bien en libérant les élèves. Encore des paroles non tenues…

Alors que la fin de l’année approche, les directeurs et directrices d’école ont reçu un mail leur demandant de diffuser aux familles un “support de communication” concernant l’entrée en 6ème.
Une nouvelle fois, le ministère demande aux enseignant·es de relayer la propagande gouvernementale vantant les bienfaits des réformes en cours, pourtant largement contestées.

La FSU-SNUipp rappelle son opposition au choc des savoirs et au tri des élèves dès l’école primaire. Elle rappelle aussi que le rôle des directeurs et directrices n’est pas de vendre aux parents d’élèves la politique du ministère.

#NousNeTrieronsPasNosEleves https://t.co/CRSKAzZbxi

— Guislaine David (@guislainedavid) June 5, 2024

C’est pour ces raisons que le syndicat les appelle à ne pas distribuer aux parents le flyer du ministère.

Principaux enseignements

Les stagiaires estiment leur temps de travail hebdomadaire à 46H18 min en moyenne.

#Stagiaires de la #TeamPE : Prenez la parole !
▶️https://t.co/7hlOS2dqfL #EFS #PES #NFS pic.twitter.com/2Bur2Ow67c

— FSU-SNUipp (@FSU_SNUipp) May 28, 2024

Un temps excessif, facteur d’épuisement, qu’il faut mettre en relation avec les plus de 50% de stagiaires qui s’estiment débordé·es.
A celà s'ajoutent des éléments organisationnels, qui au-delà de la fatigue, engendre de lourds coûts et impactent la vie des stagiaires : 4 stagiaires sur 10 soulignent qu’ils et elles rencontrent des difficultés financières durant leur année de formation.En termes de contenus, trois grands domaines étaient questionnés : analyse de pratique de stage, initiation à la recherche, pratique pédagogique et gestion de classe.

A l’exception de l’analyse de pratique avec 45% d’insatisfaction - chiffre déjà élevé et en augmentation par rapport aux enquêtes plus anciennes - les autres domaines se situent à plus de 60% : 65% pour l'initiation à la recherche, 62% sur la pratique pédagogique/gestion de classe.
Le tout étant peu soutenu par des visites, pourtant indispensables : 30% des stagiaires ont eu 1 seule ou aucune visite.

#Stagiaires de la #TeamPE : Prenez la parole !
▶️https://t.co/7hlOS2dY5j #EFS #PES #NFS pic.twitter.com/ikFIfTo6qE

— FSU-SNUipp (@FSU_SNUipp) May 29, 2024

L’ensemble de ces réponses amène à un constat cinglant : près de 80% des stagiaires ne se sentent pas armé·es pour prendre une classe en responsabilité totale et près de 50% ne se projettent pas au-delà des 10 prochaines années.

Une refonte de la formation à revoir

La réforme de la formation initiale à venir aurait pu être l’occasion de répondre aux exigences d’une formation de qualité accessible aux plus grand nombre. Pourtant elle s’annonce être une formation à rebours des besoins. Les nouveaux contenus sont une occasion de mettre un peu plus les personnels sous tutelle. Et cette réforme ne renforcera pas l’attractivité du métier enseignant qui repose par ailleurs sur d’autres facteurs comme l’amélioration des conditions de travail ou de la rémunération auxquels le Ministère serait bien inspiré de répondre.

Le Conseil supérieur des programmes (CSP) a diffusé, le 8 avril, les projets de programmes en français et en mathématiques pour les cycles 1 et 2, de la petite section de maternelle au CE2. Alors que les programmes de 2002 puis de 2015 avaient été approuvés par la communauté éducative, le CSP, pour donner suite à la saisine (très idéologique) du ministère, a totalement réécrit et réorganisé les programmes, tournant le dos à l’ambition de la réussite de toutes et tous avec une vision différente de l’école. Rien ne va dans ces nouveaux programmes : ni la méthode, ni la forme, ni le fond.

Sur la méthode, le temps court entre la lettre de saisine du CSP, le 8 janvier, et la date prévue de mise en application, en septembre, confirme que leur élaboration n’a été voulue ni comme le résultat d’un consensus construit par une large communauté scientifique incluant didactique, sociologie des apprentissages et sociologie de l’éducation, ni par la volonté de consulter un grand nombre d’équipes de professionnels de terrain. Le temps est loin où le ministère dégageait du temps pour que les équipes soient consultées collectivement.

Sur le fond, ces programmes s’inscrivent dans une stratégie éducative en rupture totale avec les valeurs historiques d’un enseignement émancipateur, fondé sur le refus des inégalités scolaires et sociales. Ils portent une vision mécaniciste, simpliste et, finalement, dangereuse pour les apprentissages des élèves. Ils balaient d’un revers de manche des décennies de travaux en sciences de l’éducation et traduisent une méconnaissance à la fois des processus d’apprentissage des élèves mais également du travail expert des enseignantes et des enseignants.

Élémentariser l’école maternelle

En effet, en visant principalement l’objectif d’améliorer les « scores » des jeunes élèves lors des évaluations nationales et internationales, les nouveaux programmes brident à la fois les choix didactiques et pédagogiques des équipes enseignantes et transforment les professeurs des écoles en de simples exécutants de programmes livrés « clés en main ». La capacité de l’élève à réfléchir, à comprendre, à imaginer et à apprendre avec les autres, selon un rythme et des chemins qui lui sont propres, est supprimée.

Ainsi, ils rompent complètement avec la notion de cycle où les savoirs à acquérir se font progressivement et différemment d’un élève à l’autre, et où les attendus de fin de cycle valident les apprentissages. L’introduction de repères annuels et infra-annuels va créer, de fait, des normes d’acquisition qui généreront rapidement des écarts à la norme pour les élèves en difficulté. C’est une conception qui nie la réalité des différents processus et rythmes d’apprentissage, une conception rejetée depuis longtemps et qui présente un véritable danger.

Les programmes de cycle 1 oublient que l’enfant arrivant à la maternelle doit avant tout devenir un élève, et que cela passe par l’instauration d’une confiance dans les adultes chargés de l’accompagner dans cette posture. En ne regardant que les apprentissages en mathématiques et en français, le ministère marque clairement sa volonté d’élémentariser l’école maternelle en vue de la préparation aux évaluations nationales de CP.

L’élève, tout au long de sa scolarité, va ainsi se voir proposer des apprentissages ponctuels, cloisonnés et parfois mécaniques. Les stratégies détaillées relèvent surtout d’un processus proche de « j’apprends, j’applique ». De même, l’enseignement du français en cinq champs séparés se rapproche plus d’une langue à travailler que d’un langage pour construire une culture et une pensée. Face à ce cumul d’apprentissages juxtaposés, mécaniques et répétitifs, l’élève sera chargé d’élaborer seul les compétences complexes.

Un outil de contrôle des pratiques enseignantes

Ces programmes, sorte de feuille de route du quotidien, n’affichent plus d’attendus clairs de fin de cycle ni d’objectifs de culture commune à mettre en œuvre par les professeurs des écoles par des choix didactiques et pédagogiques. Au contraire, ils fournissent des « exemples de connaissances et de savoir-faire attendus des élèves mais aussi des repères d’acquisition ». Derrière cette « aide » annoncée dès le préambule des programmes de mathématiques, une nouvelle conception de la fonction enseignante est à l’œuvre.
Il est désormais demandé aux professeurs des écoles d’être des exécutants, utilisant cette feuille de route du quotidien pour enseigner des contenus précis jour par jour, semaine par semaine, et s’appuyant sur ces programmes comme sur un manuel livré clés en main. Cela renvoie à l’idée que tout le monde est capable d’enseigner sans formation ni savoir-faire, simplement en suivant un pas-à-pas.

Les évaluations nationales standardisées deviennent l’objectif même de ces programmes conçus davantage comme une base de bachotage permettant la réussite aux évaluations qu’une base de construction des connaissances. Elles doivent, dès le début du CP, être utilisées pour « identifier les élèves dont les acquis précédents sont fragiles ». La pédagogie différenciée nécessaire à la remédiation aux difficultés de ces élèves se fera alors en dehors de la classe, dans le cadre de l’accompagnement pédagogique complémentaire. Renvoyer la difficulté scolaire en dehors de la classe signifie que l’hétérogénéité de la classe n’est plus utilisée comme un moteur favorable à l’ensemble du groupe, et surtout que l’élève est rendu responsable de son échec. Par ailleurs, ces évaluations mises en place pour piloter le système sonnent désormais comme un outil de contrôle des pratiques enseignantes.
Ces projets de programmes s’imbriquent totalement dans le « choc des savoirs » voulu par un pouvoir politique en quête d’un pilotage qui mesure les performances et maintient la tension sur les élèves et les enseignants, quitte à laisser sur le bord du chemin les plus fragiles, incapables de rentrer dans ce moule. C’est bien évidemment une perte de sens de nos métiers et une caporalisation qui va s’opérer.

A rebours de ce projet, les organisations syndicales représentatives des personnels signataires de cette tribune revendiquent des programmes émancipateurs pour les élèves mais aussi des conditions d’apprentissage qui leur permettent de progresser. Cela implique nécessairement des moyens et un autre projet pour l’école.

FSU-SNUipp, SE-UNSA, CFDT Education formation recherche publiques, CGT Educ’action, SUD-Education

Abandon de la fusion des métiers d’AESH et d’AED

Le syndicat en avait eu confirmation il y a plusieurs semaines, le projet de fusion des métiers d’AESH et des AED (Assistants d'Éducation) est abandonné. En remplacement, le ministère a annoncé l’ouverture d’une concertation sur un plan d’action métier dédié aux parcours professionnels des AESH.

Concertation sur un plan d'action métier

Le ministère envisage de structurer des carrières professionnelles pour les AESH en valorisant leurs acquis et en leur permettant d’accéder à un nouveau métier d’éducateur et d’éducatrice spécialisée au sein de l’Éducation nationale qui reste pour le moment très flou.

Il est nécessaire de créer un véritable corps d’AESH, avec des référentiels métiers et une formation professionnelle adéquate. Cette reconnaissance est cruciale pour garantir le bon fonctionnement de l’école inclusive. La possibilité d’accéder à un métier d’éducateur- d’éducatrice spécialisée ne doit pas avoir pour effet d’en rabattre sur les exigences pour le métier d’AESH, ni de mettre en place un système à deux vitesses entre celles et ceux qui y accéderont ou pas.

Transformation des PIAL en Pôles d’Appui à la Scolarité (PAS)

D’ici 2027, tous les PIAL (Pôles Inclusifs d'Accompagnement Localisés) seront transformés en PAS. Dès la rentrée 2024, 100 PAS seront mis en place dans quatre départements pilotes. Ces PAS pourront définir un accompagnement humain sans attendre les décisions de la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées).

Si la prise en charge la plus rapide possible est souhaitée par les familles comme les personnels, cette flexibilité accrue ne doit en aucun cas dégrader davantage les conditions de travail des AESH.

Accompagnement des élèves sur le temps méridien

Une nouvelle loi prévoit la prise en charge financière par l'État des AESH accompagnant des élèves pendant le temps de restauration scolaire. Cette mesure permettra d’intégrer ces heures au temps de travail officiel des AESH, évitant ainsi les multi-contrats, Le ministère y voit un moyen d’augmenter le temps de travail des AESH jusqu’à 32 heures hebdomadaires.

Ces 32 heures représentent en réalité un temps partiel de 82%, bien loin d’un temps complet. Cette mesure ne doit s’appliquer que sur la base du volontariat, car une journée continue dans les conditions de travail actuelles ne constitue pas une amélioration. La FSU porte une redéfinition du temps de travail des AESH, permettant l’accès à des emplois à temps complet en restant sur les missions d’accompagnement sur le temps scolaire et en intégrant des temps de concertation, de formation et de préparation.

L’intersyndicale FSU-SNUipp, SE-Unsa, Snudi-FO, SGEN-CFDT, CGT Educ’Action, Sud éducation, SNALC demande la fin du caractère obligatoire des évaluations nationales standardisées et généralisées. Elle dénonce fermement les attaques contre la liberté pédagogique et le métier enseignant notamment par plusieurs annonces du « choc des savoirs ».

Les enseignant·es ne doivent pas être réduit·es à des fonctions d’exécutant·es. Au contraire, la liberté pédagogique, qui consiste à concevoir et adapter les enseignements, est une condition nécessaire à la réussite scolaire de nos élèves. Ils et elles exigent une reconnaissance de leur expertise et professionnalité.

La labellisation des manuels scolaires ne doit en aucun cas conduire à des manuels imposés avec des pédagogies « officielles » imposées. Les enseignant·es doivent rester libres du choix de leurs supports de travail, sous peine d’une déqualification complète de leur métier. Enfin, la généralisation annoncée des évaluations nationales à tous les niveaux de classe est la clé de voûte d’un contrôle généralisé sur l’agir enseignant. L’école ne doit pas devenir une institution aux pratiques uniformisées décidées d’en haut.

Les organisations syndicales FSU-SNUipp, SE-Unsa, Snudi-FO, SGEN-CFDT, CGT Educ’Action, Sud éducation, SNALC appellent à signer massivement cette pétition pour exiger :

  • l’abandon des évaluations nationales standardisées obligatoires ;
  • l’arrêt des mécanismes de pression et de contrôle (pilotage des conseils académiques des savoirs fondamentaux CASF, formation imposée, tout-évaluation, contrôles incessants…) ;
  • le respect de la liberté pédagogique : abandon de toute tentative d’imposition de manuels, y compris au travers d’un processus de labellisation.

L’enjeu est de prévenir la transformation des écarts initiaux en inégalités face aux exigences scolaires” lance Viviane Bouysse, inspectrice générale de l’éducation nationale honoraire, spécialiste de l’école maternelle, en introduction du séminaire de l’OZP “Cultiver le plaisir d’apprendre et d’enseigner”.

Pour une scolarisation réussie

Si, pour Christophe Joigneaux, professeur des universités en Sciences de l’éducation, les projets de programme peuvent répondre d’apparence à un besoin de repères pour certains enseignants, ils restreignent d’autant plus la liberté pédagogique”. Une flexibilité pourtant indispensable pour s’adapter aux besoins des jeunes enfants. “Un enfant peut avoir 4 ans en janvier de petite section quand un autre en aura 4 en décembre.” précise Viviane Bouysse. Sans tenir compte des écarts de maturité et de compétences, “en imposant un rythme rigide, ces programmes risquent d’accroître les inégalités” complète le chercheur.

"Des dispositifs existent pour prendre en compte les rythmes et les besoins spécifiques des jeunes enfants", ajoute Blandine Tissier, IEN émérite. Le fonctionnement des TPS donne des pistes pour améliorer les conditions de scolarisation et de réussite. Ces classes ont pour objectif de scolariser les enfants éloignés de la culture scolaire pour des raisons sociales, culturelles ou linguistiques. Blandine Tissier, ayant travaillé et mené des enquêtes sur ces dispositifs, explique que "non soumis à l’obligation scolaire, le dispositif TPS permet de mettre en place un projet de scolarisation adapté à chaque enfant.”

Cette ancienne IEN observe plusieurs paramètres au service des élèves comme un aménagement bien pensé pour sécuriser affectivement ou encore un projet multipartenarial en se rapprochant des structures de la petite enfance pour mettre en confiance les familles.

Des “fondamentaux” à redéfinir

Mireille Brigaudiot, enseignante-chercheuse en sciences du langage honoraire et co rédactrice des programmes de 2015 place le langage au centre comme vecteur de réussite. “il ne se quantifie pas, on ne peut l’évaluer par des grilles comme la langue, il fait partie de l’enfant, c’est sa pensée” précise-t-elle. Sa recherche action co-menée avec une enseignante de TPS en REP+ révèle que les jeux symboliques, indispensables au développement du langage, permettent des activités intellectuelles de haut niveau.

Pour Christophe Joigneaux, les projets de programmes au cycle 1 imposent “un empilement de tâches avec lequel l’enseignant devra se débrouiller au risque de bachoter”. Jacques Douaire quant à lui, formateur en mathématiques et co-auteur de Ermel, soutient que les connaissances diverses des élèves doivent être prises en compte dès le début de l’année pour réaliser une réelle progression. “L’objectif des problèmes est de permettre aux élèves de changer de procédure, d’apprendre à chercher et non pas pour chercher” explicite-il.

Reconnaître la diversité des besoins et des compétences

Apprendre autrement, changer ses pratiques pour respecter les besoins des élèves, c’est le leitmotiv de Ludivine Dulhoste et Stéphanie Pryen, enseignantes en GS dédoublées et maitresses-formatrices. Elles ont construit un projet de co-enseignement, en lien avec le CP, mêlant petits groupes et grands groupes, ateliers par domaines en intérieur comme en extérieur, qui permet à chaque élève de progresser à son rythme au sein d’un collectif. Un travail d’équipe indispensable qu’elles ne comptent pas abandonner.

Viviane Bouysse complète que “ce n’est pas un problème pour un élève d’être avancé, ce qui compte pour réduire les inégalités, c’est de ne pas considérer les élèves moins avancés comme des élèves en difficulté. Ils ont d’autres besoins et d’autres compétences”.

“La première année de maternelle constitue souvent la première séparation avec les parents. "Une rentrée réussie, préparée avec les familles sur la durée, fait partie des conditions pour une scolarisation réussie” affirme Blandine Tissier. Construire une relation de confiance avec les élèves comme les parents est une condition nécessaire pour que les élèves osent se développer.

Les interventions ont souligné la nécessité d’une école maternelle flexible, axée sur le développement global de l’enfant et sur des approches pédagogiques inclusives et adaptées aux rythmes individuels. 

La préservation du jeu et de la spontanéité, ainsi que l’importance d’un environnement rassurant et stimulant, sont des éléments clés pour réduire les inégalités dès le plus jeune âge. Des conclusions dont devrait s’inspirer le ministère.

Les résultats des élections européennes auront un impact significatif sur la vie quotidienne des travailleurs et travailleuses, qu'ils soient du secteur public ou privé, sans emploi ou à la retraite, ainsi que sur la jeunesse, les femmes et toutes les personnes victimes de discriminations. Avec environ 40 % des intentions de vote actuellement, l'extrême droite consolide de manière inquiétante sa présence dans le paysage politique français.

Car au quotidien, dans ses programmes et dans ses votes, aussi bien au Parlement européen qu’en France, l’extrême-droite prouve qu’elle est l’ennemie du monde du travail, de l’écologie, des droits des femmes, des libertés publiques et de la démocratie : refus d’inscrire l’IVG dans la Constitution, soutien à la répression des mouvements sociaux, refus de la justice fiscale pour augmenter les salaires notamment.

L’extrême-droite est aussi un danger pour l’école et ses personnels

Elle soutient activement les politiques éducatives menées depuis plusieurs années dont le “choc des savoirs” est l’aboutissement. . Les programmes réduits aux “fondamentaux”, es pratiques encadrées, les manuels scolaires labellisés, l’uniforme, le tri des élèves ou encore l’orientation précoce vers l’apprentissage sont des éléments figurant aux programmes de l’extrême droite.

Attachée aux prétendus « fondamentaux», elle prône des méthodes rétrogrades, reléguant par exemple l’enseignement de l’Histoire à celle d’un roman national fantasmé ou encore la complexité de l’apprentissage de lire/écrire/compter à du simple décodage et de l’automatisme niant toute approche un tant soit peu complexe et différenciée, correspondant aux besoins des élèves.

Elle s’oppose enfin, y compris en tentant d’instrumentaliser les élections de parents, aux évolution des apprentissages sur les questions de genre, de vie affective et sexuelle notamment.

Et tout cela, l’extrême-droite le fait en prônant la destruction du statut de fonctionnaire, en appelant à une plus grande fermeté de l’institution sur les personnels et en ne proposant rien pour financer une augmentation des salaires ou une amélioration des conditions de travail dans les écoles publiques. Car l’extrême-droite est un soutien sans faille à l’école privée.

Parce qu’il faut des alternatives aux règles européennes budgétaires austéritaires et monétaires restrictives qui contribuent à nourrir la désespérance sociale, notamment par l’affaiblissement des services publics, la FSU, en toute indépendance mais consciente des enjeux et fidèle à ses valeurs, appelle les personnels à se saisir des élections européennes pour dire non à l’extrême-droite et oui au progrès social.

Conditions de travail dégradées, salaires insuffisants, inclusion sans moyen, tri des élèves, non-remplacement, manque de formation,... Les thèmes abordés au cours des douze étapes de ce tour de France des écoles sont nombreux et cruciaux.

DOUZE ÉTAPES, DOUZE THÉMATIQUES

À chaque arrêt, une réunion publique a réuni PE, AESH, parents d’élèves comme élu·es locaux. Ensemble, ils et elles ont discuté des difficultés spécifiques dans leurs départements ou régions mais surtout, ont cherché des solutions pour défendre et améliorer l’école publique, l’accueil des élèves et la situation des personnels. Ni la fatigue, ni la pluie n’ont découragé ces cyclistes engagé·es, notamment lors de la dernière étape le 29 mai, qui a vu des enseignantes et enseignants d’Ile-de-France rejoindre le peloton.

Le padlet de la Revue de presse

ARRIVÉE ET CONFÉRENCE DE PRESSE

Lors de la conférence de presse précédant la dernière étape, une représentante de la FSU-SNUipp du 59 a pu revenir sur la genèse de ce projet et ses objectifs avant que les départements d'Île-de-France exposent leurs problématiques.

Dans cette région, l'attractivité du métier d'enseignant est un enjeu majeur. Malgré un recours massif aux personnels contractuel·les, des milliers d’élèves se retrouvent chaque jour sans professeur. Le coût élevé du logement, les restrictions des droits des personnels et les conditions de travail difficiles renforcent cette situation critique.

L’inclusion scolaire, autre sujet de préoccupation majeur, a aussi été mise en avant. Dans les Yvelines par exemple, ce sont près de 850 élèves suivi·es par la MDPH qui sont privé·es de leur droit à l’éducation. Au moins 150 élèves attendent une place en ULIS et 700 en institut médico-éducatif, ce qui les oblige à être scolarisé·es dans des classes ordinaires sans les moyens nécessaires à leurs apprentissages. Et partout, ce sont des fermetures massives de classes pour la rentrée 2024 qui empêchent la réduction des effectifs par classe à un niveau comparable à la moyenne de l'OCDE (19 élèves par classe).

Ce contexte de restrictions budgétaires nuit gravement à la qualité de l'enseignement.
Ces conditions dégradées ont provoqué un mouvement de grève d’ampleur en Seine-Saint-Denis. Mais, les appels à un plan d'urgence pour l'éducation restent pour le moment sans réponse, laissant les personnels enseignants et AESH tout comme les élèves dans des conditions inacceptables.

Guislaine David, porte-parole de la FSU-SNUipp, a clôt cette conférence en rappelant que le syndicat demande un “choc des moyens” et non un “choc des savoirs” et rappelle le lien entre la dégradation des conditions de travail et l’attractivité du métier.

Voir ou revoir la conférence de presse

Ce Tour de France des écoles se veut une réponse festive et originale face à l'indifférence gouvernementale. Les enseignantes, enseignants et AESH montrent qu’ils ne se résignent pas. Le " livre des solutions “ sera remis à la ministre de l’Éducation afin de démontrer que d’autres choix sont possibles.

Il est urgent que le gouvernement entende la voix des personnels. La FSU-SNUipp continue de se mobiliser contre ces réformes qui organisent un tri social et persistent dans une politique éducative néfaste pour les élèves et les personnels.

Les prestations d'action sociale interministérielle (ASI) souffrent d'un grand déficit de communication de la part de la rue de Grenelle. Faute d'un nombre suffisant de demandes, des millions d'euros de crédits non utilisés repartent chaque année dans les caisses de l'Etat sans profiter à ses agent·es.

Poussée par les interventions de la FSU, la Direction générale de l'Administration et de la Fonction publique (DGAPF) a été contrainte de mettre en place des outils afin de faciliter les démarches pour obtenir ces différentes aides à travers un simulateur.

Accéder au simulateur en ligne

La FSU a également édité un guide qui recense l'intégralité des aides existantes.

Les crises actuelles impactent fortement la vie quotidienne des agent·es et de l’ensemble de la population, faisant apparaître des priorités fondamentales : la santé, l’alimentation, le logement...

L’action sociale accompagne la vie quotidienne des agent·es et participe à promouvoir leurs droits : alimentation et restauration de qualité, logement décent, enfance et vie familiale, vacances, loisirs, culture...

Ce guide de la FSU sur les prestations interministérielles d’action sociale a pour objectif de permettre à chaque agente et chaque agent d’avoir une bonne connaissance des prestations offertes, de savoir à qui s’adresser pour les obtenir, de connaître l’utilisation des crédits alloués.

Le guide

Rassurer sur l’engagement de la ministre de l'Education nationale sur la situation des écoles ultramarines, était sans nul doute la mission qu’avaient les conseillères du ministère de l’Outre-mer (sociale, territoires, éducation santé protection sociale jeunesse et sports) et la conseillère de l’Education nationale. Mission non accomplie tant les mesures mises en place sont insuffisantes au regard de la situation.

Un satisfecit ministériel


Malgré la situation alarmante dans les DROM, les ministères de l’Outre-mer et de l’Education nationale semblent satisfaits de leurs engagements et tiennent à les rappeler :

  • des moyens supplémentaires en équivalent temps plein déployés en fonction des résultats aux évaluations nationales ;
  • des suppressions de postes en Martinique et en Guadeloupe en dessous de la baisse démographique ;
  • des engagements de l’Etat sur le bâti scolaire tenus dans un cadre budgétaire contraint en Guyane et à Mayotte ;
  • un suivi quotidien de la situation épidémique à Mayotte et une enveloppe de 15 000 euros pour lutter contre le choléra ;
  • une réflexion est en cours pour réorganiser le temps de l’enfant à Mayotte (scolaire et hors scolaire) ;
  • une expérimentation des CLA en Outre-mer et l’ouverture du dossier éducation prioritaire ;
  • une légère amélioration des résultats aux évaluations nationales CP en lecture ;
  • une responsabilité partagée avec les élus locaux.

Une liste de mesures qui, pour la FSU-SNUipp, ne sont pas à la hauteur de ce que vivent au quotidien, les élèves et les personnels des écoles.

Une situation qui n’est pas nouvelle

Depuis plus de 10 ans, le syndicat porte les mêmes sujets, les mêmes demandes, et le constat est sans appel, la situation se dégrade.

Les écoles sont souvent de taille démesurée à La Réunion et les constructions de nouvelles salles de classe en Guyane et à Mayotte sont au ralenti. La rénovation ainsi que la remise aux normes du bâti existant piétinent. Insalubrité, présence de nuisibles, manque d’eau sont le quotidien des écoles. Aucune véritable mesure n’a été prise pour lutter contre la difficulté scolaire alors que les résultats des élèves dans les DROM sont très éloignés de la moyenne nationale. Pire, les suppressions de poste se poursuivent dans les Antilles. La situation n’est plus tenable.

Les écoles des DROM sont des écoles de la République et la France a le devoir de remédier à ces insupportables inégalités. Un véritable plan de rattrapage est nécessaire.
A minima, la FSU-SNUipp demande que l’ensemble des établissements scolaires du 1er degré des DROM soit classé en éducation prioritaire afin d’avoir davantage de moyens pour les élèves et les personnels.

Une proposition controversée

La FSU avait immédiatement réagi à l’annonce présidentielle, soulignant que cette réforme dégraderait encore davantage les conditions de travail des AESH, nuirait à la reconnaissance professionnelle de leur métier et compromettrait les missions cruciales dédiées aux élèves en situation de handicap. Les syndicats avaient en outre mis en lumière l'importance du rôle des AED dans les collèges et lycées, notamment en matière d’accompagnement, de soutien et d’écoute des élèves, rôle qui risquait d'être ignoré par cette fusion.

Une victoire syndicale…

Sous la pression des mobilisations des agent·es concerné·es et des organisations syndicales, le ministère a finalement annoncé, en groupe de travail, l'abandon de ce projet, comme la FSU-SNUipp a pu l’annoncer la semaine dernière.

#AESH : recul sur la fusion #AESH/#AED
Cela a été dit par le ministère en réunion.
Continuons pour les #Salaires et un #Statut pic.twitter.com/3V7Ahf0y9A

— FSU-SNUipp (@FSU_SNUipp) May 15, 2024

Cette décision a été officialisée le 16 mai lors du comité interministériel du handicap. Cette annonce représente une victoire pour la FSU et les professionnels concernés, qui voient ainsi leurs revendications reconnues.

… mais la lutte continue !

Cependant, la FSU ne peut se satisfaire de cette victoire. Elle continue de revendiquer la reconnaissance salariale et professionnelle des AESH, ce qui passe notamment par la création d’un corps de fonctionnaires de catégorie B. La fédération exige également l'abandon des Pôles Inclusifs d'Accompagnement Localisés (PIAL) et s’oppose fermement au projet d’expérimentation des Pôles d’Accompagnement à la Scolarité (PAS) prévu pour la rentrée 2024 avant leur généralisation.

La FSU appelle enfin à une redéfinition du temps de travail des AESH, incluant l'accès à des emplois à temps complet, basés sur leurs missions d’accompagnement scolaire et en intégrant des temps de concertation, de formation et de préparation.

La FSU continue de revendiquer de meilleures conditions d'emploi et de salaire pour ces agent·es précaires. Elle portera ses revendications lors de la journée unitaire contre la précarité, prévue le 5 juin, poursuivant ainsi son combat pour une école véritablement inclusive et pour la reconnaissance des métiers qui y contribuent.

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