COLLECTIF 37 ALERTE ENFANCE EN DANGER

13-04-2024

 

Reportage TV TOURS: https://vimeo.com/933661408?share=copy

COLLECTIF ALERTE ENFANCE EN DANGER : AUDIENCE ARS, DEPUTE et suites...


Le collectif 37 a été reçu en audience ce mercredi 10 avril par Mme SALLY-SCANZI, Directrice de la délégation Départementale de l’ARS, Cristina GUILLAUME, M. MENDIVE, Inspecteur d’Académie et Mme DELAFONT, IEN (Service Ecole Inclusive).
L’obtention de cette audience, après de nombreux revers, montre que notre action en direction de la profession, des élu·es, de la presse, a porté ses fruits et doit nous inciter à continuer.
« On sait très bien qu’il y a de la souffrance mais bon… »
Nous avons pu faire un état des lieux de la situation dans le département, rappeler notre attachement à la loi de 2005, et présenter nos revendications en termes de soins, de places en établissements, d’aides pour les enfants et les familles.
Il s’agit clairement de carences dans le domaine de la Santé qui provoquent ces si grandes difficultés. C’est pour cette raison que nous avons interpellé l’ARS.
Après la présentation de ce tableau plus qu’alarmant (voir nos communiqués de presse et texte d’appel) la réponse de l’ARS n’a pas été à la hauteur des enjeux, marquée même par un certain déni.
La Directrice a même commencé son intervention par énoncer que « Oui, on sait très bien qu’il y a de la souffrance mais bon (…) nous appliquons une politique sanitaire contrainte par des budgets de la Sécurité Sociale et déterminée par le gouvernement. Les priorités ont été clairement ciblées vers le champ de l’autisme ».
Nous avons illustré par des exemples concrets comment se traduisent les absences de soins, d’accompagnements éducatifs, de préventions de PPS, de médecins, que ce soit au sein des établissements scolaires et au sein des familles.
Pour les enseignant·es, la souffrance professionnelle est immense et de graves dangers sont pointés régulièrement.
Certaines situations étant tellement critiques, l’IA a été contraint de prononcer des aménagements du temps scolaire, voire des ruptures complètes de scolarisation. Pour les familles, la rupture de scolarisation constitue de véritables séismes et parfois des sources de difficultés supplémentaires qui deviennent insurmontables.
Il s’agit en outre clairement d’atteintes au droit fondamental pour chaque enfant d’avoir accès à une scolarisation et/ou à des soins.
« Les familles ont une responsabilité aussi ».
La Directrice de l’ARS a aussi mentionné la responsabilité des familles dans la situation de certains enfants. Nous avons fortement dénoncé ces propos qui tournent le dos à tous les éléments objectivés par des MDPH et les rapports parlementaires. Tous les éléments montrent que c’est l’absence de prévention qui aggrave les situations de ces élèves. Comment peut-on culpabiliser des familles quand il y a plusieurs années d’attente au CMP, quand des secteurs géographiques sont vides d’orthophonistes, d’éducateurs, de médecins ou d’infirmières scolaires, quand des centaines de places en IME, SESSAD, ITEP manquent, quand les dossiers MDPH prennent des mois à être traités… !?
Nous avons aussi rappelé les problématiques liées à la double orientation de la MDPH qui permet à l’Etat de proposer un projet alternatif si les moyens ou les places ne sont pas au rendez-vous. Ce projet alternatif étant souvent une scolarisation avec une aide humaine par un·e AESH, très précaire, qui ne tient donc pas compte des profils des enfants.
Face à toutes ces difficultés l’acte 2 de l’Ecole Inclusive ne pourra pas être une réponse. D’ailleurs plusieurs dispositions ont été censurées par le Conseil Constitutionnel.

« Un changement de paradigme, un meilleur partenariat, une meilleure solidarité »
Selon l’ARS, il faut opérer un changement de paradigme dans la société car l’exclusion et les ségrégations à l’école se reproduisent dans la société. Le Collectif partage cette idée et porte l’ambition d’une société inclusive.
Mais nous avons rappelé que dans les conditions actuelles, dans certains cas, on ne peut pas parler d’inclusion. Oui, les élèves sont physiquement dans les écoles, mais dans des conditions totalement inadaptées à leurs besoins et souvent en grande souffrance.
De plus, le partenariat est impossible quand les PPS ne sont pas transmis aux enseignants alors que c’est une obligation légale. Sur ce point, l’ARS doit interpeller la MDPH (nous l’avons déjà fait via un courrier).
Même si les réponses ne sont pas satisfaisantes, cette audience constitue un point de départ pour continuer nos actions, nos mobilisations en direction de tous les responsables de cette situation.


Audience Charles Fournier, Député de Tours
Le Collectif a été reçu vendredi 5 avril par Charles Fournier, député de Tours. Nous avons présenté la situation du département ( voir appel et communiqué de presse).
Le député s’est montré à l’écoute et nous a proposé plusieurs pistes pour qu’il fasse suivre ces revendications :
-    Mise en place d’une mission d’information parlementaire ou d’une commission d’enquête
-    Audition du collectif par le Parlement local en vue d’une question au gouvernement
-    Rédaction d’une « question orale sans débat » adressée aux Ministres concerné·es, obligé·es d’apporter des réponses.
Nous poursuivons nos interventions auprès d’autres élu·es du département.


Le Collectif 37 ALERTE ENFANCE EN DANGER
proposera de nouvelles initiatives prochainement.
Nous appelons enseignant-es et parents à nous solliciter pour toutes questions et interventions.

La FSU-SNUipp37 poursuit aussi son travail pour la protection des personnels : fiches RSST, DGI, interventions en direction des IEN et IA…
Nos interventions ont déjà permis des avancées :
> mise en place d’un protocole départemental
> Prise de position de l’IA pour que  les IEN interviennent rapidement pour répondre aux attentes des écoles. Nous savons que ce n’est pas encore le cas dans toutes les circonscriptions : nous joindre !
> Déscolarisation et adaptation du temps de classe pour des élèves.
> Pour la rentrée 2024, création de 2 postes RASED G, 2 ULIS, postes ERSEH …
La FSU-SNUipp37 poursuit ses interventions pour la création d’une cellule climat scolaire avec notamment des BD pour venir en soutien aux écoles.


 


MANQUE DE SOINS, DE PLACES, DE PREVENTION, DE MOYENS, DE PERSONNELS...
POLITIQUES EDUCATIVES AU DETRIMENT DES PLUS FRAGILES 
=
  ENFANCE EN DANGER

 

APPEL A  RASSEMBLEMENT
le mercredi 10 avril 2024, à 16h
devant l’ARS, Champ Girault, Tours.

Une demande d’audience est déposée à l’ARS.

En Indre et Loire, la situation de nos enfants ne cesse de se dégrader avec une accélération depuis ces 5 dernières années. Selon les données de l’Education Nationale il faudrait doubler le nombre de places en instituts spécialisés (IME, ITEP, IRECOV…) pour accueillir plus de 400 enfants. Des centaines d’autres enfants (plus de 800) n’ont pas accès aux soins des structures départementales ou hospitalières : CMP, CMPP, SESSAD… dont les délais d’intervention sont de 1 à 3 ans !

Parallèlement, la crise de notre système de santé accentue cette situation : il est de plus en plus difficile d’avoir un suivi par un orthophoniste, un pédopsychiatre, un psychomotricien… et en particulier dans certaines zones rurales.

Nos élèves, nos enfants sont les victimes de la désertification médicale et des baisses de moyens pour le système public de santé.

Dans le même temps, les familles sont fragilisées par la crise économique et sociale : 39% des bénéficiaires de l’aide alimentaire sont des enfants et chaque nuit certains dorment dans nos rues d’Indre et Loire.

Les moyens pour la protection de l’enfance manquent aussi en Indre et Loire. En effet, le nombre de signalements pour demander la protection d’enfants a augmenté de 25 % en 2 ans : 750 enfants étaient concernés en 2022 et certains sont maintenus dans leur famille faute de moyens pour les accueillir dans un autre cadre. Nous manquons d’éducateurs spécialisés, d’assistantes sociales, de familles d’accueil…

Les recherches sur les conséquences des situations traumatiques de l’enfance et sur la petite enfance sont terrifiantes.

Faute des moyens nécessaires dans le domaine du médico-social, la MDPH propose des projets « alternatifs » à tous ces élèves dont les besoins très spécialisés sont reconnus. Ces projets alternatifs consistent le plus souvent en une scolarisation dans un établissement scolaire, avec un accompagnement humain (AESH), très variable et précaire.

Ce faisant, « l’inclusion » de ces élèves en situation de handicap se fait par défaut, entraînant une forme de maltraitance pour eux et parfois de la souffrance physique et psychologique pour les personnels. Les AESH sont trop peu nombreux et attendent une réelle reconnaissance de leurs missions.
Dans ces conditions, la perte de sens des missions est quotidienne et met en difficulté de nombreux personnels, enseignants, AESH…

Quant à elles, les familles déjà lourdement pénalisées par la carence d'accueil, doivent affronter les retombées psycho-affectives au sein de leur cellule familiale, ce qui les fragilise d'autant.

Le collectif 37 « Alerte enfance en danger » défend la loi de 2005 sur l’école inclusive et exige les moyens, les personnels, les structures… pour que cette inclusion devienne une réalité, pas seulement un slogan ou une situation administrative.

Les modalités de cette inclusion doivent donc être construites dans l’intérêt de chaque enfant, et non en conséquence de coupes budgétaires dans d’autres services de l’état.

Nous constatons dans nos écoles une progression sans précédent du nombre d’élèves ayant des troubles du comportement, de la conduite, de l’attention… d’élèves ayant besoin d’un accompagnement spécialisé.

Ces élèves ont besoin en urgence de l’intervention des enseignant·es spécialisé·es des RASED, d’enseignant·es pour les élèves allophones, pour les enfants du voyage… d’avoir à leur disposition une véritable Santé scolaire de proximité (médecins et infirmières…), d’assistantes sociales, d’éducateur·rices spécialisé·es…

Des centaines d’élèves d’Indre et Loire ne disposent pas de ces dispositifs de prévention.
Ce sont des droits qui leur sont dus par la loi ! Des droits qui imposent que chaque élève, que chaque enfant puisse être soigné, scolarisé, protégé, accompagné, aidé pour qu’il réussisse sa scolarité... quel·les que soient son origine, son milieu, ses difficultés, son handicap ...

Mais la rentrée 2024 se prépare ainsi en Indre et Loire, avec:

- des fermetures de classes,

- des dotations en baisse dans les collèges et lycées,

- l’acte 2 de la loi inclusive qui provoque la fermeture des places existantes dans les structures spécialisées sans moyens pour accompagner les besoins des enfants, et une dégradation des missions des AESH.

- le Choc des savoirs qui, en remettant en cause la mixité sociale par la mise en place de groupes de niveaux, engendrera davantage d’exclusion encore pour les élèves souffrant de troubles des apprentissages.

Toutes ces mesures, dont nous demandons l’abandon, se font au détriment de l’ambition de la loi de 2005, des conditions d’apprentissages et de scolarisation et donc de l’avenir de tous nos élèves.

Le collectif 37 « Alerte enfance en danger » dénonce donc l’abandon de centaines d’enfants de notre département.

Des solutions existent pour que tous nos enfants, tous nos élèves disposent de soins, d’accompagnement, de protection, d’aides à l’école… afin qu’ils puissent avoir un avenir.

Un état des lieux est indispensable et des solutions doivent être trouvées.

Pour répondre à l’urgence :

  • Ouverture de places dans les établissements médico-sociaux, ouvertures d’UEA et d’UEMA,
  • Renforcement des SESSAD,
  • Créations d'ULIS,
  • Des moyens matériels et humains pour améliorer les conditions d’apprentissage de tous les élèves dans les écoles avec une baisse des effectifs et des enseignants spécialisés (RASED, UPE2A, EFIV), la formation des personnels,
  • Un statut et un vrai salaire pour les AESH,
  • Une Santé scolaire de proximité
  • Des moyens de prévention…

 

Le collectif 37 « Alerte enfance en danger » (FSU 37, UNSA Education, CGT Educ’Action, Sud Education 37, FCPE 37, UDAF 37) interpelle tous les acteurs de l’Education Nationale, de la Santé, de la protection sociale, tous les élu·es du département, tous les responsables politiques et administratifs pour qu’ils et elles pèsent de tout leur poids sur l’ARS, sur le conseil Départemental, sur l’Inspection Académique et l’Education Nationale, afin qu’une politique sociale, éducative et sanitaire ambitieuse pour la jeunesse puisse enfin être menée.

 

 

 

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